Actualités :: AXE OUAGADOUGOU – LOME : Perceptions illicites, longs retards, et magouille (...)

Prendre la mesure des pratiques anormales sur le corridor Ouagadougu-Lomé. C’est cette mission d’observation qui nous a été confiée par le Centre Afrika Obota-Burkina Faso qui a entrepris d’initier une campagne d’information et de sensibilisation sur les pratiques anormales sur les axes routiers inter-Etats. Il entend ainsi répondre à la préoccupation du Centre ouest-africain pour le commerce (WATH), "d’associer les organisations de la société civile pour la mise en œuvre d’un plaidoyer actif en vue d’un plus grand impact et d’une plus grande visibilité pour la réduction des entraves au commerce inter-Etats".

Le voyage sur le corridor Ouagadougou-Lomé aura été riche en enseignements. Assurément, c’est un calvaire que vivent les chauffeurs routiers confrontés à plusieurs ennemis à la fois : les perceptions illicites, les longs retards, et une la corruption rampante qui va contre leurs intérêts.

L’Observatoire des pratiques anormales (OPA) fait de la lutte contre les tracasseries routières, l’un de ses principaux objectifs. Celui-ci publie, chaque trimestre, un rapport sur les 3 corridors pilotes Tema-Ouagadougou, Bamako-Ouagadougo et Lomé-Ouagadougou. C’est un bilan toujours critique que ses résultats d’enquêtes sur les pratiques anormales, couvrant la période du 1er au 31 janvier 2009, ont fait apparaître. De fait, le niveau des tracasseries routières n’a pas substantiellement baissé. Selon les résultats de l’enquête, il semble évoluer en dents de scie, malgré les mesures prises au niveau décisionnel. Résultats donc mitigés et menace pour la fluidité du trafic sur les axes routiers inter-Etats bien réelle. Face à la persistance du fléau et pour répondre à la préoccupation du Centre ouest-africain pour le commerce (WATH) d’associer les organisations de la société civile pour la mise en œuvre d’un plaidoyer actif en vue d’un plus grand impact et d’une plus grande visibilité pour la réduction des entraves au commerce inter-Etats, le Centre Afrika Obota-Burkina Faso a eu une idée lumineuse : initier une campagne d’information et de sensibilisation sur les pratiques anormales sur les axes routiers inter-Etats.

Un saut dans l’inconnu

C’est dans ce contexte que nous nous sommes retrouvés, nous ainsi que nos deux confrères de Sidwaya et de L’Observateur Paalga, à la veille de notre départ, au siège du Centre logé dans une villa de la cité An III de Ouagadougou, où nous attendaient Eric Jean Aristide Ouangré, le coordonnateur du WATH-Burkina, et son équipe pour la séance de travail préparatoire. Nous sommes informés que chacun de nous devra se trouver un camion de transport de marchandises pour se lancer dans ce que tous avons admis être une véritable aventure. Pour nous, le choix est fait : ce sera le corridor Ouagadougou-Lomé, long de 1 020 Kilomètres. Un choix guidé par un vieux rêve : voir enfin ce à quoi ressemble la fameuse faille d’Alédjo, gouffre duquel il est dit qu’il est aux automobiles qui empruntent l’axe, ce que le triangle des Bermudes est aux navires.

Quelques appréhensions

Se rendre sur le terrain et observer les tracasseries et toutes les formes de pratiques anormales auxquelles se livrent les agents de contrôle routier (police, douane, gendarmerie) sur les trois corridors routiers. Cela éveillait, quelque part en nous, des sentiments de peur mêlés d’appréhensions. Et si on se faisait prendre ? Le fait de nous demander quelles garanties ceux qui nous chargent de la mission nous offrent, nous poussent à prendre quelques contacts. Au cas où… On se sépare donc après avoir réglé quelques détails sur place. Pour le reste, chacun fera appel à son sens de la débrouillardise pour la réussite d’une mission qui ne s’annonce franchement pas des plus aisées.

L’introuvable conducteur

Vendredi 25 juin, quartier Zongo de Lomé, Terminal du Sahel. Après avoir obtenu du fret au Port autonome de Lomé, c’est là-bas que les véhicules se rendent pour remplir les dernières formalités avant de prendre la destination du Burkina Faso, du Mali, du Niger, etc. Garés dans la grande cour boueuse – il a plu ce jour–là - du Terminal, les véhicules poids lourds sont plus connus ici sous l’appellation de Titan. Qu’ils aient fait leur chargement au port ou hors du port, ces camions en transit ont l’obligation de passer par ce Terminal où seront délivrés aux chauffeurs les documents nécessaires à la réalisation d’un voyage censé les mettre à l’abri des tracasseries.

Du moins, en théorie. Selon le chauffeur qui a accepté de nous admettre dans sa cabine pour le voyage, on entre au Terminal du Sahel pour n’en ressortir que le lendemain, muni de ses papiers. Avant de tomber enfin sur ce bon samaritain qui nous fera regagner le bercail, que de courses effectuées à Lomé-ville, d’énergies dépensées, de crédits téléphoniques utilisés pour entrer en contact avec ceux qui pourraient nous confier à ce décidément introuvable conducteur ! Une première expérience a été vaine dans la matinée, où décidé à compter d’abord sur nous-même, nous allons à la rencontre d’un conducteur de Titan, sachant où les trouver précisément. Mais nous sommes vite confronté à un épais mur de méfiance. Aucun conducteur de camion d’immatriculation burkinabè que nous ciblons ne veut, visiblement, embarquer avec un inconnu, fût-il un saam-biga (concitoyen).

Ouf, enfin le départ !

Le bout du tunnel ne sera aperçu que seulement lorsque nous entrons, par l’entremise d’un membre de l’OPA-Togo, en contact avec Tchassanti Ouro Gouni Inoussa, secrétaire général de l’Union des routiers du Togo (URT). Il se montre très ouvert et mieux, nous accorde, séance tenante, un entretien. C’est lui qui nous dirigera vers Marcel Soulé, représentant des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB), qui, à son tour, se prêtera volontiers à nos questions. Cerise sur le gâteau, dès la fin de l’entretien, il nous confie à un chauffeur. C’est un garçon affable que nous rencontrerons un peu plus tard dans l’après-midi, au Terminal du Sahel. Sous une pluie débutée dans la matinée et qui n’avait décidément pas dit son dernier mot jusque dans la soirée, nous allons faire quelques emplettes au marché central de Lomé, le temps que les formalités administratives au Terminal soient terminées. Ce ne sera finalement qu’aux environs de 17h 45 que nous quittons enfin le Terminal du Sahel.

A peine a-t-il quitté le Terminal et achevé de virer vers sur sa droite que nous sommes confrontés au premier barrage. Face à nous, un membre du syndicat des chauffeurs. Le chauffeur explique à ce dernier, pièces justificatives à l’appui, qu’il n’a pas à payer les 2 000 F CFA supplémentaires sur la part qui revient au syndicat pour chaque camion (5 000 F CFA). Motif : il a fait son chargement au port et pas ailleurs. La barrière est levée. Second barrage : un poste de contrôle douanier. On n’aura pas encore effectué plus de 5 kilomètres après la sortie du Terminal. Le camion marque un arrêt et l’apprenti chauffeur court rapidement vers le poste. Revenu à la cabine du camion, il affirme que le douanier à qui il a eu affaire lui a réclamé 1 000 F CFA.

« Avec notre laissez-passer, on ne devrait plus nous emmerder »

Il a feint, selon lui, de ne pas l’entendre. Commentaire du chauffeur : "Nous sommes censés disposer de tous nos documents en règle, une fois les formalités au Terminal du Sahel terminées. Avec le laissez-passer - encore appelé solidarité sur la mer - aucune force de contrôle ne devrait, en principe, nous emmerder, nous réclamer le moindre kopeck jusqu’à la frontière. C’est de l’abus !". Un peu plus tard, nous franchissons le poste de péage de Davié. Il fait déjà nuit. Les lieux sont déserts. Le chauffeur explique que le poste est provisoirement fermé en raison de l’écroulement d’un pont. Un sinistre qui a occasionné la déviation de la voie. "Quand ce poste était fonctionnel, nous étions dans l’obligation de débourser 20 000 F CFA.

Mais après le sinistre, la somme a été réduite à 5 000 F CFA", affirme le chauffeur. Puis, un autre poste de contrôle de douane, qu’on franchit sans difficultés. Mais attention, dit-il, "la douane serait tombée à bras raccourcis sur nous si avions chargé du ciment ou toute autre marchandise chargée hors du port, ou si nous venions en sens inverse, c’est-à-dire dans le sens Ouagadougou-Lomé. Dans ce dernier cas, ça aurait été le racket systématique, quelle que soit la nature de la marchandise". Puis il ajoute : "Dans le même sens, si tu as chargé du coton, une fois sur le territoire togolais, à tous les postes de douane, tu débourseras 500 F CFA, et 1 000 F CFA s’il s’agit du cacao. La douane togolaise te délivrera une signature et un tampon, mais aucune traçabilité en ce qui concerne les 500 F CFA ou 1 000 F CFA réclamés".

Des agents racketteurs

A Tsevier, une autre barrière érigée par un syndicat des chauffeurs. L’agent qui se précipite vers le camion porte un uniforme au dos duquel est marqué "Solidarité sur la mer". A côté trône une plaque sur laquelle est inscrit "Contrôle et ticket de convoyage". Cette fois, le chauffeur a du mal à contenir sa colère. "Y en a marre à la fin ! peste-t-il. C’est à croire qu’au Togo, naît chaque jour un syndicat.

C’est quel syndicat encore ! Pour ma part, en tout cas, je ne débourserai plus un sou. J’ai déjà payé ce que je dois au syndicat reconnu". Une somme de 5 000 F CFA. Sur ces entrefaites, la barrière est levée. Cette étape franchie, nous glissons longtemps sur l’asphalte, et sans arrêt, comme si nous en avions pour de bon fini avec les barrages routiers. Erreur. Très tard dans la nuit, aux alentours de minuit moins, au moment où nous commencions à être gagnés par la fatigue et le sommeil, surgit subitement, au milieu de nulle part, un autre barrage. Nous avons, cette fois, affaire à la police. Sur un banc, sur le bas-côté de la voie, deux policiers sont assis. Ils seront rejoints par un autre. Aucun d’eux n’aura jugé nécessaire de se diriger vers le camion pour le contrôle des documents de bord du véhicule ou les documents administratifs des occupants du camion.

Comme toujours depuis le début du voyage, c’est vers eux qu’on va et jamais eux qui vont vers les chauffeurs. Les barrages donc repris, l’apprenti renoue avec ses habitudes qui consistent à descendre en possession des documents du véhicule et du chargement, à les présenter aux agents de contrôle. C’est chaque fois la même rengaine : il a été délesté de 1 000 F CFA. "Aucun d’eux ne prend la peine de jeter un coup d’œil sur les documents que je leur présente. Au fait, dès qu’ils empochent l’argent, la plupart d’entre eux se soucient très peu du reste". Comment ne pas le croire ? l’un des policiers assis sur le banc, n’ayant trouvé aucune gêne à ressembler au commerçant qui fait ses comptes. A la différence près que les comptes sont faits ici, au bord de la route et à la lueur d’une torche. "Que tu sois en règle ou pas vis-à-vis des papiers, gare à toi si tu joues les durs ! Ils te feront subir le supplice de l’attente pénible en confisquant tes papiers", affirme le chauffeur qui dit pratiquer l’axe depuis plus de trois années.

1 000 F CFA, ou gare à vous !

En fait, poursuit-il, "Ce qui intéresse les forces de l’ordre au transport, ce sont les 1 000 F CFA. Car, quelles raisons valables auraient-ils à vouloir contrôler les papiers ? Ils savent que dès que vous vous quittez le Terminal de Zongo, muni du laissez-passer, vous êtes censé être en règle". Au demeurant, selon les textes, pour les véhicules effectuant le transit Inter-Etats et ayant fait l’objet d’un contrôle à un poste de départ, le contrôle ne vise qu’à vérifier la détention du certificat de contrôle routier qui tient lieu de laissez-passer. Assurant, en tout cas, être totalement en règle, il a du mal à expliquer les rackets. Nous arrivons à un autre barrage où, pour une des rares fois, l’apprenti vient nous informer que les gendarmes auxquels il venait de faire face ont pris le temps d’examiner, fait rare, les documents du véhicule, non sans, eux aussi, réclamer leur dû.

Le dernier poste de contrôle est rencontré peu avant Kara. Après ce poste, nous avalerons plus d’une centaine de kilomètres sans aucun barrage. Jusqu’à Dapaong où nous croisons encore des gendarmes. L’un d’eux tonnera, en s’adressant à l’apprenti :"Où sont les mille francs-là ? ". "Du vivant du président Gnassingbé Eyadema, on n’imaginerait jamais un policier ni un gendarme se livrer à des rackets sur le corridor", affirme notre chauffeur qui dit avoir observé ce phénomène seulement après l’accession au pouvoir du fils Gnassingbé. Après Dapaong, nous faisons notre entrée à la frontière du Togo. Le voyage, de Lomé à la frontière, aura duré un peu plus de 24 heures. Un long moment qui n’est pas étranger aux deux pannes de crevaison survenues sur la route.

Une première, puis une deuxième panne de véhicule

Il faut le dire, notre véhicule souffrait d’un sérieux problème de pneumatique. Une panne, puis une seconde. Il faut l’avouer. La mauvaise qualité de la route, à bien des endroits en territoire togolais, ajoutée au mauvais état de bon nombre de véhicules, ne fait pas du déplacement sur cet axe, un voyage des plus agréables. C’est du reste ce que reconnaît ce chauffeur qui estime que bon nombre de camions qu’il croise sur cette voie n’auraient aucune chance de circuler en Occident. Entrés à Cinkansé, la frontière, aux alentours de minuit, nous n’en ressortirons que le lendemain dans l’après-midi. Pour notre chauffeur, ce sont les tracasseries administratives qui concourent le plus à rallonger les délais d’acheminement et de grever les coûts du transport routier. Pas autre chose. Il y a, précise-t-il, trois endroits où ils accusent les plus grands retards. Ce sont les postes frontaliers de Cinkansé et de Bittou, et le Terminal du Sahel. "Dans le temps, les chauffeurs pouvaient passer des dizaines de jours au port de Lomé. Aujourd’hui, des directives ont été prises pour qu’aucun véhicule n’y séjourne plus de 3 jours, sous peine d’amende à partir du 4e jour".

Une éternité aux postes frontaliers

Le chauffeur impute ces retards à une mauvaise organisation. D’autant que, dans le temps, "nous pouvions entrer à Cinkansé à 17 h et en repartir moins de deux heures après". Il relève que ces longues attentes sont relativement récentes, indiquant que les camionneurs, entre-temps, avaient, manifesté pour dénoncer ces lenteurs dans cette brigade grouillant de monde et où l’on rencontre du tout : titans en transit, France au revoir, commerçants ambulants de produits divers et de toutes nationalités, mobylettes flambant neuves dont les propriétaires sont fiers d’enfourcher et dont les prix défient toute concurrence, etc.

Le chauffeur fait le point

Quand, à la frontière, on demande au chauffeur de faire le point de ses dépenses, pour celles effectuées seulement au poste frontalier de Cinkansé, côté Togo, il les établit à 9 000 F CFA. 5 000 F CFA pour la quittance délivrée par la douane. Une somme qui sera minorée, on ne sait trop pourquoi, à 3 473 F CFA ; 1 500 F CA pour le ticket délivré par la police située de l’autre côté de la barrière frontalière - matérialisée par un pont - en territoire burkinabè ; 2 000 F CFA à verser à la gendarmerie sans contrepartie de reçu.

L’apprenti relève que celle-ci se contente d’enregistrer le numéro du véhicule et le nom du conducteur. Et le reste, pour les divers. Pour ce qui est de ses dépenses au Terminal du Sahel, il établit le total à 21 000 F CFA. Quant au volet perceptions illicites, elles n’auront pas franchi la barre des 7 000 F CFA. C’est dire si l’enquête de l’OPA aura vu juste en révélant que le corridor Lomé-Ouagadougou enregistre les niveaux de prélèvements illicites et le nombre des barrières les moins élevés. Très loin devant le record battu par le corridor Ouagadougou-Bamako. L’étape de Cinkansé terminée, cap sur Bittou. Que l’attente fut extrêmement longue, à ce poste ! On aura failli, de peu, y passer deux jours. On tente de tuer le temps

Pour tuer le temps, nous enchaînons les conversations avec des chauffeurs qui relatent leurs difficiles conditions de travail. L’un d’eux a pour rêve de voir les Etats-Unis avant de quitter cette terre. Entre-temps, notre attention est détournée par une brusque agitation du côté d’un bureau de la brigade. Renseignement pris, c’est un nouvel agent qui, dit-on, veut lui aussi se faire des sous sur le dos des chauffeurs routiers. "Depuis son arrivée, il n’a rien trouvé de mieux à faire que de nous réclamer nos cartes d’affiliation à la Caisse.

Ce n’est pas son rôle. Et quand tu n’as pas ta carte, il te fait payer", indique ce chauffeur allé se mêler de la partie pour amener le nouvel agent à plier, visiblement tout heureux d’avoir obtenu gain de cause. C’est au cours de la même discussion que nous apprenons que la corruption est rampante du côté de l’Organisation des transporteurs routiers du Burkina (OTRAF), l’organe chargée de trouver du fret aux chauffeurs routiers. Ils n’apprécient guère le fait que beaucoup de frets, et les plus juteux, leur échappent. Flou sur le partage du fret à destination du Burkina

Le partage du fret à destination du Burkina Faso se fait sur la base suivante : 2/3 pour le Burkina Faso et 1/3 pour le Togo. Mais ce ratio n’est pas respecté. Selon notre chauffeur, il suffit de faire un tour à Ouagarinter pour le constater. Deuxième problème : une avance est donnée au chauffeur une fois qu’il charge à Lomé. Le reliquat, il doit, en principe, le percevoir, une fois à Ouagadougou.

Mais c’est la croix et la bannière, pour le récupérer. "Certains chauffeurs ont perdu leur boulot à cause de cela, leurs patrons croyant qu’ils ont été roulés par leurs propres employés", soulignent nos interlocuteurs qui trouvent anormal de devoir aller récupérer le reliquat à OTRAF-Lomé, alors qu’ils avaient la possibilité de récupérer leur argent à OTRAF-Burkina. Pour toutes ces raisons, "beaucoup de transporteurs préfèrent ne plus passer par l’OTRAF pour charger", assurent-ils. Et comme si cela ne suffisait pas, le montant restant est amputé de 2 500 F CFA à OTRAF-Lomé, sans explication et sans même qu’ils aient droit à un reçu. C’est tout conclu. Pour eux, il y a de la magouille. Aussitôt l’étape de Bittou franchie, nous poussons un ouf de soulagement. Burkina Faso ou la fin des tracasseries

C’en est fini des tracasseries administratives et policières. On pourra à présent rouler plus tranquillement. Même si nous devrons avoir affaire, un peu plus loin, aux services des douanes de Tenkodogo, de Koupéla et de Zorgho. Mais ce sera vite fait. Il nous indique qu’ayant déjà payé les 1 500 F CFA à la police à Cinkansé, il n’aura plus à remettre encore un rond à la police à Bittou. Il aura juste à présenter le reçu remis par la police de Cinkansé. Mais dans le sens Bittou-Cinkansé, il aurait à payer deux fois la police. Une première fois à Bittou, une seconde fois à Cinkansé. Tout simplement parce qu’à Bittou, dit-il, on n’aurait délivré aucun reçu. Mais pour la gendarmerie, on paye une fois, quel que soit le sens. Ce qui fait dire au chauffeur que la gendarmerie, elle, se montre beaucoup plus correcte.

En tout état de cause, entre le Burkina et le Togo, le contraste est saisissant ; sur le territoire burkinabè, la libre circulation des personnes et des marchandises n’est pas un vain mot. Contrairement au Togo où les prélèvements illicites relèvent de la banalité. Ou au Mali, à la Côte d’Ivoire où extorsions et contrôles intempestifs font rage. Les rares douaniers que nous croisons sur la voie, en territoire burkinabè, à l’aller comme au retour, n’ont pas notre temps. Ils sont plutôt occupés à contrôler les véhicules de transport en commun, appelés couramment Dina. Normal, explique le chauffeur, "c’est dans ce genre de cars qu’on rencontre généralement les contrebandiers". Filament, on regagne Ouagadougou le 29 juin aux environs de 3 h du matin, après l’avoir quittée le 23 du même mois. Pour nous, il y aura eu plus de peur que de mal. Dieu nous a assisté tout au long du voyage.

Par Cheick Beldh’or SIGUE

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