Actualités :: Sous-scolarisation au Sahel : Les cadres de la région pansent les (...)

Les fils et filles de la région du Sahel, les cadres du ministère en charge de l’Enseignement de base, les partenaires techniques et financiers ont, lors du "1er forum sur l’éducation au Sahel", tenu les 2 et 3 juillet 2009 à Djibo, pris des engagements pour panser les plaies de l’éducation dans cette partie du Burkina.

Le tableau de bord de l’éducation de base de la région du Sahel (les provinces du Séno, Soum, Yagha et Oudalan) affiche des indicateurs très faibles. Les statistiques révèlent des chiffres peu reluisants. Des classes ont des effectifs de moins de 10 élèves. Il y a des écoles entières de moins de 50 élèves... Le taux d’abandon scolaire est très élevé. Celui de la scolarisation est de 40%. Il est en deçà du niveau atteint par les autres régions et du taux national de 72%. En matière de scolarisation, la région du Sahel est classée 13e. Le Burkina compte 13 régions. Elle est 11e en taux d’alphabétisation (2007, INSD). Les forces vives, filles et fils, cadres de la région sont mécontents de ce tableau. D’où l’idée de se regrouper en "Ier forum sur l’éducation au Sahel". Et, cela a pris forme après une tournée de sensibilisation en faveur de l’éducation au Sahel, initiée en janvier dernier par le ministre délégué à l’Alphabétisation et à l’Education non formelle, Ousséni Tamboura natif du Sahel.

Les participants à ce premier forum sont les maires, les chefs religieux et coutumiers, les associations des parents d’élèves, les députés et les cadres ressortissant de la région du Sahel.
Presque toute la crème, l’intelligentsia du Sahel a répondu à l’appel pour relever le défi de la scolarisation au Sahel. Ces ressources régionales ont été soutenues par les cadres du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation, les Partenaires techniques et financiers (PTF). Le forum, 1er du genre, a été ouvert par le ministre de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) Odile Bonkoungou.

A l’entame des travaux, le ministre a précisé que les conclusions du forum seront prises au sérieux. Et le ministre délégué à l’Alphabétisation et à l’Education non formelle de baliser davantage le terrain. Pour lui, le MEBA invite à une négociation sociale pour plus de scolarisation des enfants du Sahel. Toutefois, il a prévenu du risque du tout particularisme en s’appuyant sur la citation de Jean Monnet en ces termes :"La négociation n’est pas et ne doit jamais être une fin en soi. Il ne faut pas avoir pour but de négocier un ou des avantages, mais de rechercher notre avantage dans l’avantage commun. Il est nécessaire pour parvenir à cet état d’éliminer tout sentiment particulariste".

Des freins à l’éducation

Ensemble, les participants ont diagnostiqué les problèmes majeurs qui font obstacle au développement de l’éducation et de l’alphabétisation au Sahel. Les facteurs explicatifs sont d’ordre historique, économique, socioculturel, religieux... En effet, la région du Sahel est l’une des premières régions où l’islam fut introduit depuis le XIIIe siècle. Le Sahel est très islamisé et il est difficile de faire la différence entre les traditions ancestrales et les pratiques islamiques. Il est également la 3e région où l’école coloniale a été implantée en 1904 après celle de Koupèla en 1900 et de Ouagadougou en 1901. A cette époque, l’école avait une forte coloration chrétienne. "La population n’arrive pas à comprendre qu’aujourd’hui le système éducatif public est laïc et ne conduit pas à embrasser la religion chrétienne malgré les efforts importants déployés par l’Etat afin d’effacer les traces indélébiles laissées par le pouvoir colonial", a souligné un conférencier, Hatimi Démé. Dans cette région, les écoles coraniques sont les plus sollicitées par les populations.

Elles assimilent l’école classique à la christianisation. Les raisons directes de la sous-scolarisation sont la faible occupation des classes, la désertion des élèves avec souvent la complicité de leurs parents, soit pour aller s’occuper des troupeaux, rejoindre les sites d’orpaillage, un maître coranique ou encore rejoindre un mari de gré ou de force.
Face à ces obstacles, les participants ont pris des résolutions. Les leaders religieux et coutumiers ont pris des résolutions de mener des actions de sensibilisation auprès de toutes les communautés du Sahel en vue d’un changement positif des comportements, mentalités et attitudes pour un système éducatif plus épanoui au Sahel.

Aussi, les participants ont recommandé l’institutionnalisation d’un cadre de concertation au niveau du Sahel en vue de la promotion de l’éducation. Le premier forum a permis l’élaboration d’un plan d’action endogène pour l’éducation au Sahel et la mise en place d’un comité de suivi de la mise en œuvre de ce plan d’action. "La structure de suivi-évaluation que vous avez mise en place sera le centre de veille pour la mise en œuvre du plan d’action. Il n’y a plus de temps à perdre, c’est ici et maintenant que la mise en œuvre du plan d’action commence par vos actions de sensibilisation auprès des familles...", a conclu le ministre délégué Ousséni Tamboura. Des partenaires comme l’UNICEF et l’ambassade d’Arabie Saoudite au Burkina se sont déjà manifestés pour accompagner la mise en œuvre des conclusions du forum.

Boureima SANGA

Sidwaya

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