Actualités :: FERMETURE TOTALE DES CHAMBRES DE PASSE : Simon nous a eus !

Depuis son arrivée à la tête de la mairie de Ouagadougou, Simon Compaoré a déclaré une "djihad" contre la prostitution. Les Burkinabè se rappellent encore ce débat qui a opposé le maire de la capitale à une certaine Jeanne Dayo sur le sujet de la prostitution. Au cours des échanges, Jeanne Dayo avait dit au maire que si on lui donnait un salaire, aussi minime soit-il, dès le lendemain, elle renoncerait à la prostitution. Nous ne nous rappelons plus quelle réponse le maire lui avait donnée.

C’est dire qu’une des nombreuses causes de la prostitution a pour nom, le manger et le boire. Ne dit-on pas que c’est le plus vieux métier du monde ? Et on oublie d’ajouter qu’on la rencontre sous toutes les latitudes et dans tous les pays, se faisant au grand jour ou se pratiquant de façon clandestine. Quelle ville au monde n’a pas son "bordel" ? Chez nous au Burkina, principalement dans la capitale Ouagadougou, ce sont surtout les maisons closes ou chambres de passe qui accueillent les prostituées et leurs clients. Le maire de Ouagadougou,a décidé de leur fermeture en 2008. Les concertations que les autorités municipales ont eues avec l’Association des propriétaires des chambres de passe avaient permis de repousser l’entrée en vigueur de la mesure, d’une année. La date a expiré il y a de cela six mois. Le maire est revenu à la charge.

Que compte-t-il faire ? Les raisons généralement avancées à Ouagadougou ou ailleurs pour déclarer une guerre sainte contre la prostitution, c’est que, en plus de la dépravation des moeurs, elle est le terreau d’autres fléaux : délinquance, crimes, drogue, proxénétisme, etc. Mais il y a aussi que de nombreuses chambres de passe offrent le spectacle d’une insalubrité effroyable, favorable à la propagation de la pandémie du VIH/Sida. Ces raisons sont suffisantes pour aller au combat contre le phénomène de la prostitution. Là-dessus, tout le monde est unanime pour reconnaître la noblesse du combat. Il s’agissait d’assainir les moeurs et de protéger la jeunesse dans la mesure où nombre de ces chambres de passe se trouvent au milieu des quartiers populeux ; des propriétaires ayant transformé la parcelle qui leur a été attribuée pour qu’ils habitent avec leurs familles, en maisons closes.

La démarche du maire Simon Compaoré dans ce combat contre les maisons closes a été, à l’origine, une tentative musclée. Il s’était rué dans les brancards. L’expérience et les résultats obtenus l’ont conduit à revoir sa stratégie qui est fondée maintenant sur le dialogue, la sensibilisation et la concertation entre autres. Une certitude : Simon Compaoré sait très bien qu’il ne peut pas venir à bout d’un phénomène comme celui de la prostitution. Alors, quelles alternatives propose-t-il pour contenir un tant soit peu le phénomène ? Que fait-on devant un adversaire qu’on n’arrive pas à dompter ? Le slogan tolérance zéro pour les maisons de passe à Ouagadougou est irréaliste parce qu’irréalisable. Les tenanciers de ces lieux de plaisir développeront des stratégies de contournement des mesures du maire. Une demande existe, il faut la satisfaire, même si des gens doivent transformer leurs propres lieux d’habitation en maisons closes. Dans ses stratégies de combat, notre maire a certainement oublié d’intégrer des facteurs que sont la mondialisation, la vie chère, le chômage. Il faut le dire, les conséquences des mesures de fermeture des maisons closes à Ouagadougou vont surtout être ressenties par les petites gens, celles qui ne peuvent pas se payer une chambre dans les hôtels huppés ou simplement dans une auberge d’un certain standing.

Nous reposons la question : alors, que faut-il faire ? Que peut-on faire pour limiter les ravages du Sida, de la drogue, de la délinquance, de la violence qu’on dit dériver de la prostitution ? Nous pensons qu’au lieu de livrer un combat contre des moulins à vent, contre un phénomène que nous ne pourrons jamais vaincre, il faut légaliser la prostitution. Nous disons bien légaliser ! Le ciel ne nous tombera pas sur la tête pour autant ! Légaliser la prostituion, c’est reconnaître qu’elle existe bel et bien. Les prostituées qui devront être recensées auront alors une carte sanitaire permettant leur suivi médical correct et régulier.

Comparaison n’est pas raison, mais il est admis que si aujourd’hui le Sénégal est le pays le moins infecté par le VIH/Sida de la sous-région ouest-africaine, c’est parce qu’il a, entre autres, légalisé la prostitution, une méthode comme une autre de combattre la transmission du VIH/Sida par les prostituées. Les Sénégalais sont-ils plus ou moins dévots que les Burkinabè ? La prostitution, comme de nombreux autres maux, appartient à notre monde moderne. Ne jouons pas aux Tartufe ! Pour les combattre, opposons-leur des moyens modernes de lutte. Des moyens et des stratégies en adéquation avec notre monde moderne. A défaut d’enrayer la prostitution, nous pouvons la contrôler, la canaliser dans l’espoir que les filles qui se livrent à ce métier, puissent en sortir un jour.

Le Fou

Sidwaya

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