Actualités :: Ambassade des Etats Unis : S.O.S un visa pour Wendkuni

Maintes fois annoncé, le voyage salutaire aux Etats Unis de Wendkuni, la petite orpheline handicapée, n’a pas encore eu lieu. Le sésame qui devrait lui ouvrir la porte des soins lui a été refusé. Malgré les multiples tractations du ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, son sort se trouve entre les mailles de la section 214(b) de la loi américaine sur l’immigration.

Que n’a-t-on pas fait pour que le calvaire de Wendkuni se termine enfin ? Au lendemain de la parution dans L’Observateur paalga de l’article faisant état de sa maltraitance due à ses difformités, Wendkuni, orpheline de père et de mère vivant difficilement avec sa grand-mère paternelle, a été prise en charge par le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale dans sa structure d’accueille pour enfant, l’hôtel maternel sis à la Patte-d’Oie.

En terme médical, Wendkuni a une arthrogrypose, une malformation congénitale. Dès son arrivée, des analyses médicales menées par les services compétentes de l’hôpital pédiatrique Charles-de-Gaulle ont laissé entrevoir une chance de lui assurer une autonomie partielle de ses membres atrophiés et difformes.

Le sort de la petite a préoccupé plus d’un visiteur de l’hôtel maternel. C’est ainsi que les responsables d’une association américaine, Kids to Adopt, se sont épris de ce cas sociomédical. Son directeur exécutif a alors proposé son aide agissante afin de traiter l’enfant dans un établissement hospitalier adapté au cas médical et situé à Philadelphie et cela de façon gracieuse, transport et séjour compris.

Pour saisir cette opportunité, divers documents ont été réunis pour les démarches administratives préparant au voyage. Avec confiance, les responsables de l’hôtel maternel et la représentante de Kids to Adopt à Ouagadougou soumettent à l’ambassade, le 05 mars 2009, une demande de visa dûment constituée pour un séjour temporaire pour des soins médicaux. Après l’entretien, tous furent surpris de la réponse négative réservée à la demande. Ce même jour, d’autres enfants accompagnés de leurs parents, des cas médicaux sollicitant le visa pour la même raison que Wendkuni, ont obtenu cependant le sésame.

Rapport fait au ministre, il initie une correspondance officielle le 17 mars pour demander à l’ambassade une faveur pour ce cas précis. Elle y précisait que la fille rentrerait au pays sitôt ses soins terminés. En réponse à cette lettre ministérielle, le Chargé d’Affaires de l’ambassade, Samuel C. Laeuchli, faisait savoir au ministre dans une correspondance datée du 23 mars, que la demande de visa avait été refusée au regard de la disposition prévue à la section 214(b) de la loi sur l’Immigration et la Nationalité (INA). Celle-ci stipule que : “Chaque demandeur est présumé être un immigrant à moins qu’il/elle établisse à la satisfaction de l’officier consulaire au moment de sa demande de visa, qu’il/elle peut mériter le statut de non-immigrant…”

En claire, on reproche à Wendkuni de n’avoir pas fourni assez de preuves pour justifier qu’elle ne restera pas aux Etats Unis une fois ses soins terminés. S’agissant de preuve, nous lisons ceci sur le site Internet de l’ambassade : Les preuves peuvent être variées, mais doivent de façon générale être suffisantes afin de permettre à l’officier consulaire de conclure que les circonstances générales du demandeur y compris sa situation sociale, familiale, économique et autres liens à l’étranger l’obligeront à quitter les Etats Unis à la fin de son séjour temporaire. Les liens sont les aspects variés de la vie qui vous lient à votre lieu de résidence habituelle. Les relations familiales, professionnelles et les possessions sont des liens.

Face à ce verrou administratif, le ministre revient dans une deuxième correspondance dans laquelle elle donne une liste de trois personnes de la famille élargie de la petite, lesquelles personnes la rendent fréquemment visite. Elle s’est engagée en tant que ministre de l’Action sociale de veiller au retour de l’enfant. Aux dernières nouvelles, cette missive n’a pas eu de réponse. Le protocole fait savoir qu’une autre réponse que celle de monsieur Laeuchli ne pourra être donnée à la demande de Wendkuni tant que celle-ci n’aurait pas prouvé que sa situation a changé.

Faire une telle saga pour obtenir une réponse pareille ! Que comprendre par « prouver que sa situation a changé » ? Que ses parents reviennent à la vie ? Sans blasphème, nous pensons, à la lecture des évènements, que c’est ce qu’il faut pour que l’ambassade daigne donner une autre réponse. Et si ce miracle de ramener des hommes à la vie était à la portée du tout venant, elle n’aurait certainement pas eu besoin de frapper à la porte des Amériques.

Que craint le consulat dans cette affaire ? Kids To Adopt est une structure d’adoption internationale, soit ! Mais penser que ce dossier cache une adoption déguisée ne résiste pas à l’analyse. L’adoption est légale et se pratique entre les deux pays. En aucun moment, l’Action sociale ne trouvera un intérêt à maquiller une pratique légale. Quant à l’hypothèse que l’enfant prenne la clé des champs une fois opéré, permettez-nous d’en douter. Comment alors justifier que cet enfant puisse être un immigrant permanent ?

Loin de nous l’idée de demander à la toute puissante et suffisante Amérique de faire entorse à ses lois pour une cause humanitaire, nous estimons seulement qu’une autre lecture peut être donnée au dossier de Wendkuni. Autrement, qu’on nous dise que la lutte contre le terrorisme s’est exacerbée au point qu’une burkinabè infirme (des quatre membres s’il vous plaît) peut être une menace. Plus encore, qu’un ministre en fonction dans ce pays est susceptible d’être un « passeur de clandestin infirme » et que par conséquent son engagement officiel n’a pas de crédit.

Le sort de wendkuni est confisqué par la section 214 (b) de la loi sur l’immigration américaine. Pendant que la loi fait son effet, la fille prend de l’âge (jugez vous-même sur la photo). Si l’espoir qu’elle avait de recouvrer une autonomie partielle devrait s’envoler pour une question de paperasse, des larmes couleraient quelque part au coin des certains yeux ! Nous qui avions vu comment la petite est revenu de loin (cf. premier article), comprenons péniblement pourquoi un visa est si difficile à accorder à cette âme assez maltraitée !

A l’heure où nous tracions ces quelques lignes, Wendkuni se déplace toujours difficilement de la même manière qu’elle mange, attendant que les grands manitous du pays de l’Oncle Sam, celui de la démocratie et des droits de l’homme, se penche enfin sur son sort. Nous, simple spectateur attendons pour tirer une conclusion.

Christian Zongo

L’Observateur Paalga

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