Actualités :: Maladies cardiovasculaires : Des astuces pour s’en protéger
Dr Jean Paul Kaboré

Prévision alarmante : si on n’y prend garde, les maladies cardiovasculaires seront la première cause de mortalité dans dix (10) ans. Dans l’entretien qui suit, le Dr Jean Paul Kaboré, médecin cardiologue et président de la Société de cardiologie du Burkina (SOCARB), parle des facteurs de risque de ces pathologies et donne des conseils sur le mode de vie qu’il faut adopter pour les éviter.

Qu’est-ce qui a motivé la création de la Société de cardiologie ?

• De plus en plus, les cardiologies cardiovasculaires sont fréquentes dans nos pays et sont considérées comme des pathologies émergentes. Les cardiologues burkinabè, même s’ils ne sont pas nombreux, ont pensé qu’il fallait mettre en place une structure pour poser les premières pierres et il appartiendra aux autres de parachever l’œuvre. Ainsi est née la SOCARB, qui a bientôt 8 ans d’existence ; à ce jour, nous avons organisé deux journées scientifiques en 2003 et 2006.

Du 30 juin au 1er juillet 2009, se tiennent les troisièmes journées scientifiques. Quel bilan peut-on tirer de ces rencontres ?

• Le bilan est positif. D’abord, le fait d’organiser ces journées a suscité beaucoup de vocation. De jeunes médecins ont eu l’envie de faire la cardiologie, de sorte qu’actuellement, il y a entre 20 et 30 cardiologues en formation. Ensuite, à travers la population, nous voyons que les gens ont pris conscience de la gravité des maladies cardiovasculaires. Enfin, ces rencontres nous ont permis de renforcer nos relations avec nos confrères de pays comme le Bénin, le Sénégal, le Mali, le Togo et même le Ghana.

En Europe, les professionnels de la santé font beaucoup de recherches qu’ils diffusent. Qu’en est-il de la production scientifique en cardiologie dans la sous-région et en particulier au Burkina Faso ?

• La production est assez riche au Burkihna Faso. Malheureusement, il n’y a pas de journaux qui publient nos productions. Sinon, il y a beaucoup d’articles et de thèses. Actuellement, nous sommes même en train de refuser certains étudiants qui veulent travailler sur des sujets de cardiologie. Dans la sous-région, il y avait la revue "Cardiologie tropicale", dans laquelle les cardiologues publiaient leurs œuvres, mais, faute de moyens, ce journal connaît une certaine léthargie.

Votre 3e congrès porte sur les facteurs de risque cardiovasculaire. Quels sont justement ces facteurs ?

• Une maladie cardiovasculaire, c’est tout ce qui se rapporte à une altération un tant soit peu du système cardiovasculaire, c’est-à-dire le cœur et les vaisseaux (veines et artères). Quant au facteur de risque cardiovasculaire, c’est quelque chose qui, sans en être la cause directe, concourt à la survenue d’une pathologie donnée.

Les principaux facteurs de risque sont les dislipidémies, c’est-à-dire l’hypercholestorolémie et l’hyperglycémie, le diabète permanent, le tabac, la sédentarité, l’obésité. Dans les thèmes des 3es journées, on parlera de VIH. Le traitement médicamenteux du VIH s’accompagne de troubles métaboliques qui vont entraîner des maladies cardiovasculaires. Le séropositif dans ce cas ne mourra pas de Sida, mais des désordres métaboliques créés par le traitement.

Les prévisions sont alarmentes : d’ici à 2020, les maladies cardiovasculaires deviendront la première cause de mortalité dans nos pays. Que faire ?

• Il faut faire de la prévention. Beaucoup de gens prennent de plus en plus conscience qu’il faut combattre le tabagisme. De même, ils sont conscients des conséquences de la sédentarité et pensent à faire du sport. On parle même de sport de masse dans certains ministères. Quant à l’obésité, elle peut être corrigée en surveillant les habitudes alimentaires. La prévention passe également par une meilleure prise en charge des facteurs de risque que sont le diabète et l’hypertension. Si on traite ces maladies, c’est sûr et certain qu’on obtiendra de bons résultats.

Vous parliez tantôt de surveiller les habitudes alimentaires. Que manger ?

• Il faut éviter de manger trop gras, trop salé et trop sucré. Il faudra tendre à être végétarien.

Quels conseils avez-vous à donner aux personnes âgées, plus vulnérables aux pathologies cardiovasculaires ?

• Avant que la personne ne soit âgée, il faut vieillir bien (rires). Habituellement, on dit qu’on a l’âge de ses artères. On peut être jeune, mais si les artères vieillissent du fait de notre comportement, on paraîtra vieux. Les personnes âgées doivent donc être regardantes sur leur santé parce qu’elles sont plus vulnérables que les autres. Elles ont accumulé beaucoup de facteurs de risque. Heureusement que, de plus en plus, les retraités ne prennent plus la chaise longue, car celui qui s’allonge peut continuer dans la position couchée de l’autre côté. Nous organisons des campagnes de dépistage à leur intention afin de les suivre régulièrement.

Comment vont les préparatifs des 3es journées scientifiques ?

• Ils vont bon train avec quelques difficultés. Du point de vue participation scientifique, nous en sommes satisfaits parce que 70 communications ont été envoyées du Gabon, du Mali, du Sénégal, du Ghana, etc. Sur le plan financier, il ne faut pas avoir honte de le dire, nous vivons de la mendicité. Nous n’avons pas de moyens et nous sollicitons les bonnes volontés et les âmes généreuses. Nos dirigeants parlent tout le temps d’économie, alors que tout ne saurait marcher sans une population en bonne santé. C’est par ces manifestations, qui ont un impact sur la population, qu’on finit par obtenir de bons résultats. Je voudrais terminer en souhaitant par anticipation la bienvenue aux participants. A l’endroit des autorités, qu’elle sachent que ces manifestations ont un impact sur la population.

Entretien réalisé par Adama Ouédraogo Damiss

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