En ces temps d’examens et de concours, les fraudeurs et autres mercenaires développent des stratégies pour « réussir ». Ces tentatives faussent les normes d’évaluation établies. Les autorités en charge de ces examens et concours rappellent les sévères sanctions qui attendent ceux qui se feront prendre. Malgré ces menaces, la peur de l’échec continue de faire bouger les âmes sans foi ni loi. L’échec est une occurrence qui enlève le goût de vivre à ceux qui ne savent pas apprécier les choses de la vie à leur juste valeur.
En voulant imiter les autres sans discernement, en voulant se mesurer aux autres sans connaître sa différence, une personne finit par croire à son échec. Selon le psychologue Dyer Wayne, « l’échec est un jugement. Ce n’est qu’une opinion. Elle provient de vos craintes, qui peuvent être éliminées par l’amour ». L’échec est un produit de la comparaison. Un élève échoue à un examen. Le retentissement de l’échec en lui, est fonction du consentement et de l’interprétation de cet échec.
Ses critères d’autoévaluation sont souvent comparés aux critères d’appréciation et par rapport aux autres. Jamais par rapport à son propre potentiel qui peut être hors de la mesure de l’examen. Dès qu’il découvre sa différence, il réussit et s’épanouit. Si par la fraude, une personne réussit à un examen ou à un concours contre sa véritable fonction, il constitue un danger pour lui-même et pour les autres. Toute chose qui se réalise par défaut comporte des insuffisances. Elle tue l’excellence et détériore la règle. L’école devrait aider chacun à découvrir sa différence, à rencontrer son idéal, à prendre contact avec sa mission, celle qui n’est pas en conflit avec les ambitions et les fonctions des autres. Combien de gens ont l’impression qu’ils ont échoué malgré les sommes immenses qu’ils engrangent par leur activité professionnelle.
Tous ces ratés de la vie s’ignorent. La peur de l’échec les a contraints à frauder et à s’éloigner définitivement de la voie de leur vrai succès.
Pour quelqu’un qui a des talents d’artiste, peut-on déclarer qu’il a échoué à un examen de science. L’échec n’est-il pas imputable à ceux qui ont été incapables de détecter ses talents cachés d’artiste en l’obligeant à être évalué dans un domaine qui lui est étranger ? Suffit-il de passer une demi-décennie dans une discipline pour être transformé en maître de celle-ci si nous ne possédons le potentiel ?
Combien de gens ont compris à leur retraite qu’ils ont raté leur vocation, qu’ils ont été des esclaves à la solde d’autres personnes parce qu’ils n’ont écouté que la peur et qu’ils ont marché toute leur vie sous sa pression. La peur de perdre un emploi précaire contraint une personne à vivre l’enfer sur terre sans se garantir le paradis au ciel. Sous l’emprise de la peur, elle agit en animal par la ruse, par la calomnie, par la zizanie et par l’escroquerie. Il est important que chacun fasse le bilan de sa vie à chaque étape de son histoire personnelle afin de savoir s’il ne vit pas sous l’emprise de la peur. Un pays ne peut se développer avec des agents qui vivent sous l’emprise de la peur et de l’incertitude. Une peur qui est le plus souvent imputable à notre façon d’entrer dans la vie active, par la courte échelle, qui finit par se briser en chemin, nous laissant sans recours.
Un travail d’orientation devrait se faire dès le bas-âge afin d’éviter les accusations fortuites d’échec. Combien de bâtisseurs ont été écartés de la mission de construction nationale parce qu’ils ont été victimes de déroutage à la source. Les possibilités de réussite dans la vie sont immenses et il n’y a pas de raison de croire à l’échec. De la reconversion à la sublimation, toute personne possède des chances de succès. La première comparaison à faire est celle qui consiste à observer ses propres débuts, à constater son niveau actuel et à rappeler son point d’arrivée, son idéal incarné par ses ambitions, sans jamais oublier que la peur est le commencement de la défaite.
Beaucoup de parents ont contribué au malheur de leurs enfants en les familiarisant avec l’art des raccourcis. La Sainte Bible indique : « Tu mangeras à la sueur de ton front ». Rechercher son idéal, découvrir sa fonction, sentir sa mission doivent être les premières quêtes de toute personne. C’est la seule voie pour être libre et s’assumer. C’est la seule option pour vivre heureux en rendant service à l’humanité. Il ne s’agit pas d’une question de longues études, l’école n’est qu’un préalable, pas une fin. L’échec est simplement un mythe qui hante les fraudeurs et autres chercheurs de facilité par la peur qu’il entretient
Par Ibrahiman SAKANDE (sakandeibrahiman@yahoo.fr)
Sidwaya
