Actualités :: BEPC 2009 : Epreuve de délestage pour les jurys de Ouaga

L’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) a débuté hier jeudi 4 juin 2009 sur l’ensemble du territoire national. Cette année, ils sont 101 433 candidats au total dont 45 069 dans la région du Centre, à aller à la conquête de ce diplôme. Le top de départ officiel a été donné par le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), Joseph Paré, au lycée provincial Vénégré, à Ouagadougou. Entre les dispositions pour parer à la fraude et le stress de la composition, les jurys de la capitale doivent également faire face à une autre épreuve : le délestage de la SONABEL.

Jeudi 4 juin 2009, 07h00, les candidats au BEPC 2009 dans les 4 jurys du lycée provincial Vénégré de Ouagadougou sont, qui déjà installés dans les salles, qui devant les classes pour les appels. Fiacre Kaboré, lui, est pourtant arrêté, l’air anxieux, devant l’administration du lycée : « J’ai un problème de carte d’identité car je n’ai pu retirer la mienne mais j’ai amené la déclaration et ma carte scolaire et on m’a demandé d’attendre ».

07h15. Pendant que la sirène sonne le rassemblement, les surveillants et présidents de jurys en compagnie du ministre des Enseignements secondaires supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), Joseph Paré, et du chef du centre, Marie Madeleine Diébré, se dirigent vers la salle abritant les épreuves. Celle-ci est déverrouillée par les forces de l’ordre. L’on retire alors les enveloppes de la Dictée des cantines. A 07h22 précises, le top de départ officiel du BEPC 2009 est donné par le ministre Joseph paré dans la salle n°2 qui ne comporte qu’ une seule ampoule allumée.

« On s’en occupe, la mairie met chaque année à notre disposition un technicien pour s’occuper de ces pannes », rassure Maria Madeleine Diébré, par ailleurs proviseur du lycée Vénégré. Ledit technicien justement de passage est interpellé par la surveillante de la salle n°1 car il n’y a pas de lumière là-bas aussi. « M’watamè ! » (J’arrive en langue nationale mooré) lance–t-il avant de disparaître derrière le bâtiment.

07h30, c’est parti pour l’épreuve de Dictée qui a pour titre : « L’automobile » tiré du livre Vers les terres hostiles de l’Ethiopie d’Henry de Monfreid (voir encadré). Le ministre Paré apprécie positivement, du point de vue organisationnel et sécuritaire, le début de l’examen qui connaît cette année une hausse de participation de 08% par rapport à l’année dernière (101 433 candidats en 2009 contre 93 431 en 2008).

Face à la fraude qui fait couler beaucoup d’encre et de salive chaque année, le lycée provincial a mis en place un dispositif spécial. « Les sujets sont entreposés dans des cantines disposées dans une salle spéciale dont la clé est entre les mains des policiers. Chaque président de jury garde la clé de sa cantine. », explique le proviseur qui avoue avoir peur de se retrouver avec des salles sombres du fait des coupures intempestives de courant.

« Le problème a été déjà soulevé en réunion de préparation des examens alors on attend de voir », conclut-elle. Au lycée Nelson Mandela, on compose tant bien que mal avec le délestage. A 09h50, près de 1900 candidats y étaient en pleine épreuve d’expression écrite sous la houlette du proviseur Pierre Alexis Bassinga. A l’ombre des neems à la porte, des filles pouponnent des bébés. Les mères de ces mouflets sont pendant ce temps au four et au moulin avec les épreuves de français.

« Oui ! Maman est en train de faire BEPC », nous confirme l’une d’entre elles, dans un français approximatif et sous le couvert de l’anonymat, avant de secouer le nourrisson pleurnichard qu’elle porte au dos solidement attaché à l’aide d’un pagne, afin de le calmer. « L’occasion fait le larron », dit l’adage. Au lycée Philippe Zinda Kaboré (LPZK), on pourrait dire qu’elle fait le commerçant.

En effet, ils sont nombreux à proposer leurs articles à la porte voulant profiter de la clientèle circonstancielle que représentent les candidats. A l’intérieur, Azèta Sankara, elle, vend des sandwichs derrière le bâtiment de l’administration. Flairant certainement de bonnes affaires en ce jour de grande affluence avec les postulants au BEPC 2009, elle a appelé à sa rescousse son fils, Ibrahim Sawadogo. Assise au pied du mur de son restaurant, elle laisse son rejeton découper le pain.

De la fumée s’échappe des foyers de la cuisine de son restaurant en attendant, le coup de midi, les aspirants au BEPC, affamés par les premières épreuves. Parente d’élèves avec sa fille postulante au BEPC et un autre fils au Bac, la vendeuse ne tarit pas de bénédictions pour souhaiter bonne chance à tous les candidats. Le stress des candidats est également partagé par les parents d’élèves. Juché sur une mobylette , Sidonie Kam patiente à l’ombre des arbres à l’entrée.

Elle dit attendre pendant que son petit frère compose : « Il souffre de l’asthme alors je préfère rester dans les parages car on ne sait jamais. » Une « grande sœur poule » donc, mais n’est-ce pas non plus un subterfuge pour donner un « coup de pouce », au besoin, à son petit frère ? « Non ! nie-t-elle en nous ouvrant son sac à main. C’est pour ça que je me suis mise aussi loin des salles de classes et à côté des vigiles. Honnêtement, je crois qu’il n’a même pas besoin de ce genre de coup de pouce ».

Avec 7 jurys, le LPZK compte 2485 inscrits. La principale angoisse, selon le chef de centre, Boureima Traoré, est la fraude : « On a interdit l’accès à l’enceinte du lycée à toute personne étrangère à l’organisation. La sécurité joue également sa partition en faisant l’effort d’accompagner tout élève qui veut aller se soulager après avoir vérifié s’il n’a pas sur lui un portable ou autre outil pouvant servir pour frauder.

Nous avons également 5 surveillants pour deux salles, ce qui permet d’avoir en permanence deux surveillants dans chaque salle. Un travail de conscientisation des élèves se fait au cours de l’année sur les risques de la fraude. » Le lycée Zinda, abritant le jury 1 qui compte les aveugles, malentendants et malvoyants, est soucieux du délestage. Un groupe électrogène a dû être installé prestement le matin pour parer aux coupures d’électricité.

A ce propos, le proviseur du lycée, Boureima Traoré, lance un appel : « Nous avons pris du retard ce matin par manque du dispositif de relais. Même avec le groupe électrogène, il y a problème car la tension n’est pas contrôlée, alors le risque de bousiller les appareils qui y sont branchés demeure, et là ce sera la catastrophe. Si au moins on pouvait faire l’effort de ne pas délester notre zone ce serait vraiment louable car nous traduisons nos sujets par braille, les données sont dans l’ordinateur donc on a besoin permanemment de courant. »

Même son de cloche chez l’encadreur des candidats malvoyants, Fabéré Sanon, qui nous signale que l’épreuve de langue vient à peine de commencer à 10h moins dix. Le seul lycée qui semble avoir pour l’instant échappé au délestage est le lycée Marien N’Gouabi. 3024 personnes y sont à la recherche du diplôme sanctionnant la fin du premier cycle, dans les 06 jurys qui ont pour chef de centre, Mathias Konkobo.

Ce dernier, se réjouissant d’avoir été épargné depuis le matin des coupures de courant, affirme que pour parer à la fraude, il a été demandé aux surveillants d’être plus vigilants, et les portables et autres communications sont aussi interdits. Et puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, la plupart des notes de son centre seront transcrites à la main pour éviter tout désagrément du fait du manque d’électricité.

10h, c’est la pause et les premiers à sortir des salles, discutent des sujets. « C’était abordable et on espère que cela va continuer ainsi ». C’est la formule consacrée sur les lèvres de tous les candidats à la sortie des premières épreuves du BEPC 2009, celles du Français. Parmi eux, Aminata Lenglégué, 18 ans, venue du lycée Yiguia et Fidèle Tassembedo, 19 ans, issu, lui, du Cours secondaire privé Wendentouin de Tingandogo. Stanislas Buvin Zingué est bien plus confiant.

Candidat libre, il nous confie que pour lui, tout serait parti d’un pari avec sa sœur, elle aussi candidate : « N’ayant pas le diplôme, je lui ai dit que je pouvais le faire en même temps qu’elle en candidat libre et je compte le faire. » Assurément, la confiance est de mise. Reste plus qu’à attendre que cela se traduise dans les résultats qui, espérons-le, cette année, ne seront pas aussi obscurs que certaines salles de composition du fait du délestage.

Hyacinthe Sanou (stagiaire)


Epreuve de français

(1er tour)

Durée : 20 à 30 mn
Coeff. : 01

Dictée : L’automobile

L’auto traverse des villages surpris dans leur vie simple. Les gamins nus, courent sur nos traces, sans frayeur pour l’auto, cet animal nouveau qui reste sagement sur les chemins. Pour eux, c’est bien un animal, car il a un cri que l’on peut imiter, il a quatre jambes rondes, de gros yeux lumineux puis on lui donne de l’eau, il boit, donc il vit.
On a raconté que ces bêtes venaient au monde toutes petites mais parfaitement reconnaissables ; des marchands affirment en avoir vu à la ville si petites que les enfants européens les tenaient dans leurs mains et leur apprenaient à marcher en les tirant par une ficelle.

H. De Monfreid, Vers les Terres hostiles de l’Ethiopie, Editions Grasset


EPREUVE DE FRANÇAIS (1er tour)

Durée : 2 h Coeff. : 04

Texte : Victime de la tradition Quand j’étais en classe, je trouvais que l’heure de la fin des cours tardait à venir durant ces jours. Nous avons chanté une belle chanson, aujourd’hui, avant que le maître nous libère. Je suis passé devant l’arène sans m’y arrêter. J’étais impatient de retrouver ma petite sœur. Dès qu’elle me vit arriver, elle courut vers moi et, comme chaque fois qu’elle m’accueillait, elle me prit mon sac d’écolier. Nous rentrions à la maison, main dans la main.

A l’instar de la plupart des filles du village, Ramatoulaye ne fréquentait pas l’école bien qu’elle en eût l’âge. Elle était très curieuse de savoir ce que j’apprenais dans ces belles salles, blanches de chaux qui brillaient face aux cases du village. Elle me questionnait sur tout et, finalement, j’entrepris de lui apprendre ce que j’avais appris. Les jeudis et les week-ends, à nos temps libres, l’élève que j’étais, devenais le maître. Si ma sœur était inscrite à l’école, elle aurait été une brillante élève. Elle voulait apprendre ; à voir l’attention qu’elle portait à mon enseignement, on ne pouvait nullement en douter. Mais parce qu’elle était née fille, elle n’avait pas droit au savoir. Elle était plutôt appelée à s’acquitter honorablement des travaux ménagers. Notre mère lui aurait dit cela plus tard, après l’y avoir préparée. Malheureusement, Ramatou ne l’a pas connue.

William Aristide Nassidia Combary, Les sept douleurs


Questions

I. Maniement et connaissance de la langue (40 points)

I.1. Grammaire (20 points)
I.1.1. .
Développez le terme COD de deux manières différentes. (4 points).

I.1.2.
a) Mettez en valeur le terme souligné de deux manières différentes. (2 points)
b) Précisez le procédé utilisé. (2 points).

I.1.3. .

Donnez la nature et la fonction des propositions contenues dans cette phrase. (4 points)

I.1.4. Donnez la nature et la fonction des mots soulignés dans le texte. (4 points)

I.1.5. ma sœur était inscrite à l’école, elle aurait été une brillante élève. Mettez le verbe auxiliaire de la subordonnée au présent et faites la transformation qui s’impose. (4 points)

I.2. Vocabulaire (20 points)

I.2.1. Remplacez les expressions soulignées par des mots ou expressions de sens voisin : (6 points)

- s’acquitter des travaux ménagers.

- à l’instar des filles du village.
I.2.2. – Donnez deux homonymes de chacun des mots suivants : maître ; fin (4 points)

- Employez un des homonymes de chaque mot dans une phrase personnelle. (2 points)

I.2.3.
a) Décomposez ce mot. (1 point)
b) Dites comment il est formé. (1 point)
c) Trouvez deux (2) mots formés de la même manière. (2 points)

I.1.4. Trouvez les substantifs (noms) dérivés des verbes suivants : fréquenter ; questionner ; inscrire ; apprendre. (4 points)

II. Compréhension et expression (40 points)

II.1. Compréhension (10 points)

II.1.1. Pourquoi Ramatoulaye ne fréquentait pas l’école bien qu’elle en eût l’âge ? (4 points)

II.1.2. Relevez dans le texte deux expressions qui montrent que Ramatoulaye a envie d’apprendre. (3 points)

II.1.3. Répondez par vrai ou faux à ces affirmations : (3 points).
a) Ramatoulaye était orpheline de mère.
b) Ramatoulaye n’allait pas à l’école parce qu’elle n’avait pas l’âge.
c) Son frère enviait la situation de Ramatoulaye.

II.2. Expression (30 points dont 10 pour l’orthographe)
Traitez l’un ou l’autre de ces deux sujets au choix en une quinzaine de lignes.

II.2.1. Sujet 1 :
Rédigez un texte argumentatif d’une quinzaine de lignes où vous développerez trois raisons sur les avantages de la scolarisation des filles.

II.2.2. Sujet 2 :
Vous connaissez une personne (homme ou femme) que vous admirez pour sa réussite dans la vie. Faites son portrait en une quinzaine de lignes.

L’Observateur Paalga

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