Actualités :: Méthode de contraception : Préservatif féminin cherche utilisatrice

Le condom féminin, appelé femidon, permet à la femme d’éviter les grossesses non désirées et de se protéger contre les maladies sexuellement transmissibles. Cependant, au Burkina, les formations sanitaires privées ou publiques n’enregistrent pas tellement d’engouement pour son utilisation.

Lundi et vendredi sont des jours d’affluence à la clinique et au Centre d’écoute pour jeunes de l’Association burkinabè pour le bien-être familial (ABBEF). Ces lieux sont majoritairement fréquentés par des femmes et des jeunes filles. Certaines viennent pour des soins de santé de la reproduction (gynécologie, etc).
Il y a une faible utilisation du condom féminin par les femmes et les filles.

D’autres veulent se procurer des produits de contraception. Victorine Kaboré, élève en Terminale G2, célibataire, 23 ans, a accompagné sa petite sœur pour des consultations gynécologiques, au Centre d’écoute pour jeunes de l’ABBEF. Elle est une habituée de cette structure. Elle y vient aussi pour ses consultations gynécologiques. A la question "utilisez-vous le préservatif féminin ?", La réponse est la suivante "Jamais vu, jamais utilisé. Je n’utilise aucune méthode de contraception. J’attends d’abord de me marier".

Non loin de Mlle Kaboré, dans la cour du centre d’écoute, est assise Félixe Dallaire Lavoie. Jeune Canadienne, elle est étudiante en ergothérapie en stage d’un mois et demi au Centre. Elle a 20 ans. Elle a une parfaite connaissance des méthodes contraceptives disponibles. Elle dit utiliser les pilules. Quant au femidon, elle n’en a jamais essayé. "Je n’utilise pas le femidon, j’estime qu’il est moins pratique comme méthode de contraception. Je ne l’ai jamais essayé et ça ne m’intéresse pas. Au Canada, je pense que ce sont les pilules et les condoms masculins qui sont les plus utilisés", dit-elle. Selon elle, le taux d’utilisation des méthodes de contraception est très élevé au Canada. Et cela s’explique par le fait que les méthodes de contraception sont introduites dans les curicula de l’enseignement. Ce qui fait que très tôt, les jeunes ont des connaissances approfondies de ces méthodes.

Au Burkina Faso, les méthodes de contraception existent, mais peu connues par la majorité de la population. A la clinique de l’ABBEF, il existe une gamme variée : condom masculin, préservatif féminin, pilule, stérilet, norplant, spermicides. Parmi ces produits cités, le condom féminin enregistre un taux d’utilisation très infime. Alors que le condom masculin est dans tous les coins de rue, chez les tabliers, le préservatif féminin est dans des placards au niveau des formations sanitaires. Les femmes ne s’y intéressent pas. "La demande du femidon est très faible. Nous en prescrivons moins de 10 par mois. Il y a des mois où on n’enregistre pas de clientes", précise Kadidia Diallo, sage-femme à la clinique de l’ABBEF. Cette clinique enregistre plus de 100 nouvelles utilisatrices de méthodes de contraception par mois. Les anciennes utilisatrices s’élèvent à plus de 800 par mois.

Les utilisatrices de méthode de contraception ont peu d’intérêt pour le femidon. Cela se constate un peu partout. A Koupèla, au CSPS urbain, le 1er trimestre de 2009, a connu l’adhésion de 139 femmes à l’utilisation des méthodes de contraception. Dans cette formation sanitaire, les injectables sont les plus demandées par les femmes. Pour Jérémie Kologo, maïeuticien d’Etat, responsable de la planification familiale (PF) dans le CSPS urbain, "il n’a jamais eu une demande de femidon", soutient-il. Les raisons avancées pour s’opposer à son utilisation sont entre autres, son port jugé difficile et son coût un peu élevé. L’unité coûte 100 F CFA à l’ABBEF contre 10 F CFA pour le préservatif masculin. En plus, d’autres femmes estiment que le femidon fait beaucoup de bruit lors des rapports sexuels. Face à ses anomalies, le fabriquant a mis en place une nouvelle génération de condoms féminins.

Pour Dr Elise Ouédraogo, responsable du Programme national de la PF, le femidon de 2e génération est fabriqué avec un matériel de qualité non nocif à la santé. Il est beaucoup plus étanche, plus résistant. C’est un produit amélioré. "Il ne fait plus de bruit et il s’assimile à la paroi vaginale de la femme. Le partenaire ne sent pas que la femme a inséré un élément étranger dans son corps", explique Dr Elise Ouédraogo. Le femidon de 2e génération va coûter 500 F CFA, l’unité. Toutefois, la réflexion est de reviser ce prix à la baisse afin de le rendre accessible à la population. Le femidon, nouvelle génération est introduit au Burkina au cours du dernier trimestre, de l’année 2008.

Des formations des formateurs étaient organisées dans le courant du mois de mai 2009 par le ministère de la Santé. Cela, pour outiller les prestataires de techniques d’utilisation du nouveau produit avant de le promouvoir auprès de la population. Ce type de préservatif, s’il est mis sur le marché, permettrait de satisfaire certaines femmes désirant utiliser le préservatif féminin.

Boureima SANGA

Sidwaya

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