Actualités :: GREVE DES ENSEIGNANTS - CHERCHEURS : "Satisfaire les revendications (...)

A travers cet écrit, l’économiste Yacouba Gnègnè, un habitué de nos colonnes, apporte sa contribution au débat national sur les grèves des enseignants et de façon générale sur la situation dans les universités burkinabè.

Voilà plusieurs mois que les enseignants du supérieur et les chercheurs réclament une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail et que le gouvernement rechigne à satisfaire leurs demandes. Or, la pleine satisfaction de la plate-forme des enseignants et chercheurs est une condition minimale si on veut permettre le développement d’une université burkinabè compétitive au plan international. L’enjeu, c’est l’avenir de notre économie nationale et le bien-être futur de chaque Burkinabè. Les enseignants sont un élément central du succès du système éducatif.

Que ceux-ci fassent correctement ou non leur travail, ils peuvent faire basculer des destins. Chacun de nous a peut-être un exemple à donner sur ce point. Il faut alors des enseignants compétents, motivés et bien encadrés afin de s’assurer qu’ils façonnent un maximum de destins « réussis ». Il convient donc de garantir les conditions les plus favorables pour les enseignants, du primaire au supérieur. Ceux qui disent que les enseignants des universités ne veulent pas se sacrifier pour le pays se trompent et, surtout, posent mal le problème. Malgré leurs conditions de vie et de travail difficiles, ils ont contribué à ce que nos universités soient compétitives en Afrique. De même, on ne saurait justifier des rémunérations peu incitatives par le fait que les enseignants-chercheurs disposent de temps pour trouver un revenu complémentaire en exerçant leurs talents en dehors des obligations académiques et scientifiques.

Au contraire, il faut décourager cela (dans une certaine mesure) en offrant une rémunération fixe élevée et en fixant des obligations de résultats. Notre point de vue consiste à dire qu’il ne s’agit pas de leur faire un cadeau en accédant à leurs revendications, bien au contraire : la revalorisation du traitement des enseignants doit être assortie d’obligations académiques et scientifiques à la fois ambitieuses, strictes et justes. Les critères de sélection des enseignants-chercheurs devront être révisés (à la demande du gouvernement mais dans le cadre d’une démarche portée principalement par les universitaires eux-mêmes) de façon à s’assurer que ce sont les meilleurs candidats qui sont retenus à l’université et que s’ils y restent c’est parce qu’ils sont productifs.

Qu’ils soient d’ailleurs Burkinabè ou non, pourvu qu’ils méritent leur place (chaque année) et qu’ils produisent des diplômés toujours plus brillants. Il ne faut pas perdre de vue que les enseignants du supérieur et les chercheurs sont souvent, plus que les autres, des personnes qui ont des opportunités ailleurs que dans nos universités. A l’ère de la mondialisation, les personnes qualifiées pour enseigner au supérieur ne compétissent pas seulement sur le marché national mais sur des offres internationales. C’est un phénomène qui s’amplifie année après année. Alors, si nous ne sommes pas capables de créer des incitations pour enseigner à l’université au Burkina Faso, il n’y restera que des enseignants démotivés pour la plupart.

A terme, notre université et notre économie en paieront le prix. Ce que les enseignants demandent ce n’est pas le luxe, mais le minimum en comparaison de ce qui se fait ailleurs et surtout de ce que doit être notre ambition pour notre université. Leur désir de vivre au Burkina Faso et de servir le pays suffira pour le reste. Plus généralement, on ne saurait traiter le problème de l’université sur la base simplement de considérations nationales (budgétaires, sociopolitiques, etc.) et ignorer à la fois le contexte international actuel et l’avenir. Sinon ce serait une faute lourde dont les conséquences seront fortement ressenties dans les années à venir.

Yacouba Gnègnè Economiste ygnegne@gmail.com

Le Pays

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