Actualités :: BAPTÊMES, COMMUNIONS, CONFIRMATIONS... : Fête pour les enfants, angoisses (...)

Ce dimanche est un grand jour pour l’Église Famille du Burkina. Des milliers d’enfants recevront le baptême, d’autres feront leur première communion, d’autres enfin recevront la confirmation. Il y aura aussi des adultes. On peut dire que ce sera la fête pour tous, mais plus encore pour les bénéficiaires que sont les nouveaux baptisés, ceux qui viennent de recevoir la première communion et ceux qui ont été confirmés dans leur foi. Ce sera un moment fort de communion spirituelle pour la communauté chrétienne.

Un moment aussi de retrouvailles interconfessionnelles. Tout le monde est concerné : les musulmans, les animistes et les chrétiens. On peut être fier de cette absence de frontière, de division entre les croyants des différentes religions. Un trésor à préserver à tout prix ! Ce dimanche-là donc, les familles dans lesquelles il y a les cérémonies reçevront des parents, des amis et des connaissances sans distinction de leur croyance. Tout comme pendant la fête du Ramadan, de la Tabaski, tout comme à Noël et à Pâques. Ces visites sont devenues un phénomène social incontournable et il faut faire un geste pendant la visite, presqu’une obligation. Recevoir dignement les visiteurs, leur offrir des mets et des boissons, est un devoir pour les familles.

C’est pourquoi les moments de joie qui s’annoncent seront en fait des jours d’angoisses pour beaucoup de familles et de parents. Aujourd’hui, les mariages, les baptêmes, les funérailles chrétiennes, les premières communions et les confirmations donnent lieu à des excès, malgré les conseils des prêtres et des curés qui disent que l’aspect spirituel doit être privilégié au détriment de l’aspect festif. Malheureusement, ils sont peu ou prou écoutés par les fidèles pour lesquels ces occasions sont une opportunité, voire une obligation de faire étalage des signes extérieurs de leur aisance matérielle. Et ce n’est pas sans inconvénient pour les familles modestes qui se voient contraintes de s’endetter pour faire face aux dépenses d’un seul jour.

Des chrétiens se font de gros soucis, ils dépensent des fortunes pour l’achat de nourriture et des boissons ; ils oublient et négligent par contre la préparation de leur enfant qui entre dans sa vie de chrétien. Pour aller "saluer" un baptême, une première communion ou une confirmation, le visiteur doit se préparer à faire un cadeau ou à tendre une enveloppe. Comme il n’existe plus de billet de cinq cents francs, l’étalon de départ est le billet de mille francs. Mais si lors d’une précédente cérémonie qui avait eu lieu chez vous un visiteur avait fait un geste de 2000, 5000 ou 10 000 F CFA, on ne doit pas donner moins. Il y a lieu de combattre cet aspect dans ces cérémonies qui tendent à devenir des occasions de placements et non des manifestations de solidarité.

Il arrive que deux ou plusieurs visiteurs se cotisent pour venir "saluer". Dans ce cas, quel que soit le contenu de l’enveloppe qui a été remise, la part de nourriture et de boisson donnée à chaque visiteur est la même. D’autres visiteurs exigent des boissons que les parents n’ont pas ou n’ont pas pu acheter à cause du poids de leur bourse. Il y a lieu que tout un chacun travaille à mettre de la mesure dans l’organisation de ces manifestations. L’Église pour sa part a déjà beaucoup fait en exigeant que les enfants se présentent à l’Église habillés du même uniforme. Cette exigence tient au niveau de vie de la majorité des populations. Ce sont les mêmes considérations qui l’ont guidée à décider que pour le même diocèse, les cérémonies se déroulent à la même date. Ces mesures ont pour but d’introduire de la mesure dans ces manifestations chrétiennes, car on s’aperçoit de plus en plus que le spirituel est mis de côté au profit du matériel et du "m’as-tu vu".

Il ne faut jamais perdre de vue que les baptêmes, les mariages et les funérailles et autres manifestations sont des moments où les différents corps de notre société se ressoudent, communiquent et communient ensemble. Et il est dommage de voir que de nos jours, les beuveries et les agapes ont pris le pas sur toute autre considération ! Certes, le baptême, la première communion et la confirmation sont des étapes essentielles dans la vie spirituelle, dans la vie tout court de l’enfant. A ce titre, il faut les marquer d’une pierre blanche. Il faut les fêter forcément. Mais cela peut et doit être fait avec retenue, sans excès aucun. Il ne faut pas célébrer un événement en faisant des dépenses au-dessus de ses capacités financières, en allant s’endetter par exemple. Car ce n’est nullement une preuve que, ce faisant, on s’approche davantage de Dieu. Ce pourrait être tout le contraire.

Ce n’est pas non plus parce qu’on aura dépensé des millions dans l’organisation du baptême de son enfant qu’il sera un bon chrétien. La modestie en toute chose est préférable. On tomberait des nues si l’on apprenait que certains chrétiens qui se conduisent de la sorte n’ont jamais payé la dîme à leur Eglise.

Le Fou

Le Pays

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