Actualités :: Affaire SAMAE : Quand les représentants du peuple demandent des comptes au (...)

Le vendredi 15 mai 2009, madame le ministre délégué à la Coopération régionale était à l’Assemblée nationale pour répondre à la question orale de l’honorable député Etienne Traoré relative aux sanctions prises par le gouvernement à l’encontre des militants du SAMAE, suite à la marche du 10 avril 2007 organisée par les agents du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale à l’appel de leur syndicat pour appuyer leurs revendications salariales.

Le SAMAE, fidèle à ses valeurs et principes de lutte qui prennent racine dans la vérité et la légalité républicaine et fort de l’honneur des autorités républicaines et de l’opinion publique nationale et internationale qui l’ont toujours soutenu, se sent obligé d’apporter un certain éclairage sur les réponses que le gouvernement a bien voulu apporter à la représentation nationale par la voix du ministre délégué à la Coopération régionale, madame Minata Samaté. Cet éclairage s’articulera autour des trois points qui ont constitué l’essentiel du discours du ministre délégué.

De la nature des mesures administratives prises par le gouvernement le 23 mai 2007 à l’endroit des militants du SAMAE sayant pris part à la marche du 10 avril.

Madame le ministre délégué à la Coopération régionale, conseiller diplomatique du Président du Faso au moment des faits, a tenu à préciser, de prime abord que les mesures prises par le gouvernement n’étaient pas des sanctions administratives, sans pour autant dire quelle était leur nature. Ces affirmations gratuites du ministre délégué procèdent de la volonté du gouvernement d’intoxiquer l’opinion publique en faisant croire en la légalité et en la légitimité de sa décision répressive.

Aussi convient-il de rappeler, si besoin en était, qu’à la suite des délibérations du 23 mai 2007, le Conseil des ministres a qualifié la marche légale du SAMAE de « faute d’extrême gravité » et que, par la suite, 105 militants se voyaient infliger par leur supérieur hiérarchique immédiat un blâme avant d’être « redéployés dans d’autres administrations », tandis que 35 autres militants, s’étant « repentis », se voyaient avertis et maintenus à leurs postes au ministère des Affaires étrangères.

Il est peut-être vrai que le SAMAE n’est pas versé dans la chose juridique, mais tout fonctionnaire, aussi piètre soit– il, n’ignore pas les sanctions de premier degré que sont l’avertissement et le blâme que la loi 013/98/AN du 28 avril 1998 applicable aux agents de la Fonction publique prévoit.

Les mesures administratives du gouvernement à l’endroit des militants du SAMAE étaient donc bel et bien des sanctions administratives illégales dans la mesure où la marche de protestation organisée par le SAMAE était l’expression d’une liberté syndicale garantie par la Constitution et agréée par les autorités administratives compétentes. C’est pourquoi le SAMAE a intenté auprès du Tribunal administratif un recours visant à obtenir l’annulation desdites sanctions.
De l’incidence du redéploiement des 105 agents sur les ressources humaines du ministère des Affaires étrangères

Le gouvernement a martelé devant la représentation nationale que le départ brusque, imprévu et imprévisible des 105 agents des Affaires étrangères, qui représentaient à l’époque plus de 50% des effectifs totaux du ministère, n’avait constitué en aucune façon une perte en ressource humaine pour le ministère.

Le SAMAE s’abstient de faire un commentaire particulier sur ces allégations qui parlent d’elles-mêmes. Il voudrait tout simplement s’interroger, dans ce cas, sur l’opportunité de la poursuite des recrutements aux Affaires étrangères et de la réouverture de l’Institut diplomatique sous une autre appellation.

Il est donc évident qu’il s’agit là d’un exutoire difficile à faire digérer à l’opinion publique et qui ne vise qu’à saper le moral des militants du SAMAE qui ont eu seulement tort de demander un statut particulier et un régime indemnitaire consubstantiels à la spécificité et aux exigences du corps de la diplomatie auquel appartient d’ailleurs Madame Samaté. En tout état de cause, la température sociale en pleine effervescence dans notre pays conforte le SAMAE dans sa conviction que ses revendications n’étaient, en elles- mêmes, ni exagérées ni isolées.
De la question du retour des 105 dans leur département de tutelle

A la question de l’honorable député de savoir à quand le retour des 105 dans leur département de tutelle, c’est-à-dire les Affaires étrangères, madame le ministre délégué a affirmé de façon ostentatoire et péremptoire qu’il n’était pas dans l’intention du gouvernement de mettre fin à l’exil forcé des 105 agents.

Le SAMAE voudrait exprimer sa vive préoccupation face à de tels propos du gouvernement dans la mesure où dès lors que la justice a été saisie de l’affaire, l’avis du gouvernement sur le retour des 105 agent est nul et de nullité absolue en ce sens que seul le juge peut décider du sort de ceux-ci et que ces propos constituent, de toute évidence, des pressions politiques sur le juge chargé de trancher le litige.

En effet, ces propos dénient de façon ouverte au pouvoir judiciaire son indépendance vis-à-vis de l’exécutif et corroborent ainsi la conviction du SAMAE que le refus de monsieur Halidou Ouattara, président du tribunal administratif, de programmer pour jugement le dossier SAMAE contre l’Etat burkinabè, depuis maintenant deux ans, tient purement et simplement d’une manipulation politique de ce dernier.

En tout état de cause, le SAMAE dénonce une telle ingérence qui assombrit davantage l’image de la justice au Burkina et saisit l’opportunité pour réaffirmer son attachement au respect des lois républicaines sur lesquelles il continue de fonder sa lutte pour la restauration de la dignité des diplomates.

Il ne tarit pas de remerciements à l’égard de l’opinion publique nationale et internationale, de l’Assemblée nationale de notre pays ainsi que de toutes les bonnes volontés qui l’ont toujours soutenu dans cette lutte.

A tous les agents relevant du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, le SAMAE voudrait rappeler que l’une des qualités essentielles du diplomate, dans un monde où les intérêts guident les actions, est de tenir ferme dans la défense des intérêts de son pays et cela, en dépit des pressions dont il peut faire l’objet et sans compromission.
Ni partisan, ni courtisan, la cause est commune

Le SAMAE

L’Observateur Paalga

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