Actualités :: Lutte contre l’excision : Le président met la main dans le cambouis

Kaya, capitale de la région du Centre-Nord, a abrité le lundi 25 mai dernier la 10e journée nationale de lutte contre l’excision et les Mutilations génitales féminines (MGF). C’était en présence du président du Faso, Blaise Compaoré. En marge de cette commémoration, a eu lieu une rencontre entre le chef de l’Etat et les leaders religieux et coutumiers sur leur implication dans la lutte contre la pratique.

“La volonté politique au centre de l’action pour atteindre la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines”, c’est le thème de la 10e journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision, commémorée cette année à Kaya, capitale de la région du Centre-Nord. Habituellement célébrée le 18 mai au Burkina, elle a été décalée cette fois-ci au 25 mai avec une première, la participation effective du chef de l’Etat, Blaise Compaoré.

Grand rassemblement à cet effet au rond-point du gouvernorat du Centre-Nord. Pour le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (MASSN), Pascaline Tamini, cette mobilisation résulte d’un acquis dans la lutte : “L’excision n’est plus une question taboue et le taux de prévalence est, de nos jours, de 49% contre 75% au début de la lutte dans les années 90.”

Satisfecit donc des partenaires techniques et financiers qui, par la voix de leur représentant, le coordonnateur-résident du système des Nations unies au Burkina, Babacar Cissé, ont annoncé la mise en place prochaine d’un mécanisme commun de financement en vue d’accompagner la mise en œuvre d’un plan d’action national 2009-2013 de lutte contre l’excision.

Au dire de Pascaline Tamini, la participation du président du Faso aux côtés de son épouse, Chantal Compaoré, marraine des journées, va booster la lutte qui a encore d’importants défis à relever, à savoir, entre autres, la tendance à la clandestinité et à la baisse de l’âge de l’excision, la mise en réseau des exciseuses et exciseurs afin de contourner la loi, la faible application de la législation en matière de répression de la pratique et l’insuffisance de l’implication des hommes, des jeunes et des leaders d’opinion. Aussi Blaise Compaoré a-t-il, dans son allocution, lancé un appel à la mobilisation à toute la nation : “Ensemble, nous pouvons faire quelque chose pour atteindre la tolérance zéro aux mutilations génitales féminines d’ici à 2015.”

Une remise de documents et de kits pour la lutte contre l’excision et la visite de stands exposant les moyens de réparation de séquelles de l’excision ont mis fin à la cérémonie. En marge de cette commémoration, le chef de l’Etat a rencontré les leaders d’opinion et les responsables religieux et coutumiers ainsi que les représentants d’organisations de la société civile pour discuter de leur implication dans la lutte.

Condamnation à l’unisson par les intervenants de cette pratique historiquement importée et ne trouvant ses fondements dans aucune religion parce que seulement justifiée par des mythes et superstitions. Ils ont tous promis de renforcer leur soutien à la cause à travers la sensibilisation des populations, car “l’ignorance est la source du mal”.

Abibou Ouédraogo, une ex-exciseuse, témoignant de ses 22 ans de pratique au cours de la rencontre, s’est dit convaincue par l’implication de Blaise Compaoré et a pris l’engagement d’arrêter. A l’en croire, c’est par ignorance des conséquences souvent mortelles de l’excision qu’elle continuait à la pratiquer.

La “repentie” en appelle également à la punition sévère de ceux qui continuent à le faire. Comme l’a souligné le chef de l’Etat, reste maintenant une action concertée avec l’appropriation de la lutte par les populations et le changement de mentalité. Toute chose devant être le socle de la mise en œuvre du plan d’action 2009-2013 de la lutte contre l’excision.

Hyacinthe Sanou (Stagiaire)

L’Observateur Paalga

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