Au cours d’une conférence de presse organisée hier jeudi 7 mai 2009 à la Bourse du travail de Ouagadougou, les délégués du personnel de Total-Burkina SA ont encore situé l’évolution de la situation de crise que traverse la société. Ils en appellent à une grande marche de protestation, samedi 9 mai 2009 à Ouagadougou.
Voilà deux semaines que le personnel de Total-Bukina SA observe un arrêt de travail. Même si les gérants de stations, "par souci de préserver l’outil de travail", ont repris services pour permettre l’approvisionnement des clients, la tension entre la direction général de Total-Burkina et les travailleurs, elle, persiste. Dans la soirée du jeudi 7 mai 2009, les délégués du personnel ont encore rencontré les journalistes pour expliquer la situation. Ainsi, face aux infructueuses démarches et négociations en vue de permettre la réintégration du délégué principal, Yacouba Ouédraogo, licencié, les travailleurs de Total-Burkina envisagent d’organiser une grande marche de protestation.
Cette manifestation est prévue pour le samedi 9 mai 2009. La marche de protestation, selon les organisateurs, vise à exiger la réintégration du délégué licencié et la satisfaction de la plate-forme du personnel de Total-Burkina.
Les travailleurs de Total-Burkina SA veulent faire de cet événement, une "marche historique".
C’est à juste titre qu’ils demandent à tout le peuple burkinabè de les soutenir. Selon les délégués de Total-Burkina, il y va de l’honneur et de la dignité des travailleurs de la société et du peuple burkinabè entier.
La marche de protestation qui doit débuter à la Bourse du travail aux environs de 8 heures va aboutir à la remise d’une lettre de protestation à la direction générale de Total-Burkina.
D’ores et déjà, la manifestation est soutenue par le Syndicat des travailleurs de la géologie, des mines et des hydrocarbures (SYNTRAGMIH) qui l’a fait savoir à travers une déclaration datée du 6 mai 2009.
Au cours de la conférence de presse, les délégués du personnel de Total-Burkina sont revenus sur certains points relatifs aux déclarations de la direction générale par intérim. Les délégués ont regretté que la direction générale n’ait pas été clair en annonçant au cours d’une conférence de presse le salaire moyen des employés burkinabè qui seraient de 450 000 F CFA.
"Cette moyenne masque bien les disparités dans les traitements", ont martelé les délégués. En effet, selon eux, le montant de 1 200 000 F CFA annoncé par la direction générale comme étant le salaire le plus élevé pour un employé burkinabè, est en fait celui du directeur le plus ancien avec une présence effective de 38 années à Total-Burkina. Le salaire, de l’avis des conférenciers est assez éloigné des salaires et avantages accordés aux expatriés avec une charge de travail similaire. "A titre illustratif, le directeur commercial qui occupe pour la première fois cette fonction, coûte à lui seul, environ 8 400 000 F CFA à la filiale par mois, soit plus de 25% de la masse salariale de l’ensemble des 95 employés burkinabè", a soutenu l’un des délégués.
Les porte-paroles des travailleurs de Total n’ont pas caché leur indignation face à certains comportements de la direction générale par intérim. Prenant les autorités et l’opinion publique à témoins, ils ont laisser entendre que "la direction de Total-Burkina, loin de rechercher les solutions réelles pour le règlement de la crise, a procédé à l’installation de nouveaux personnels venant de la France, du Cameroun et d’une société locale (Intérim Burkina) gérée par un Français, Jean-Louis Serre Combe".
Alban KINI (alban_kini@yahoo.fr)
Sidwaya
