Actualités :: Antoine Kouakou, président du CADRES-UA : « L’unité africaine passe par (...)
Antoine Kouakou

Sur un porte-char et sur des motocyclettes, une centaine de jeunes ont sillonné la ville de Ouagadougou le samedi dernier distribuant, au passage, dépliants et prospectus. Cette caravane qui pense ainsi donner un coup d’accélérateur au processus d’unification de l’Afrique est la première sortie d’un jeune mouvement de la société civile, le Comité d’action et de soutien pour le suivi de la réalisation des Etats-Unis d’Afrique (CADRES-UA). Son président, l’ivoirien Antoine Kouakou, dévoile ses plans de bataille.

Qu’est-ce qui justifie la création de votre mouvement ?

Lors des différents sommets des chefs d’Etat, la volonté d’aller à l’unité du contient a été affirmée. Singulièrement, le Xe Sommet de la CEN-SAD tenu à Cotonou, a fait vœu ardent pour un gouvernement d’union. Mais les résultats concrets se font toujours attendre. La situation nous a interpellée, nous composante de la société civile. Pour nous, il y a nécessité d’impliquer les populations au processus. Les Etats-Unis d’Afrique, le terrain l’a démontré ne se construiront pas d’en haut uniquement. La base, notamment la frange jeune, doit être l’acteur-clé du processus. C’est fort de cela que nous avons décidé de créer le CADRES-UA. Il se veut être une sorte de courroie de transmission entre le sommet et la base. Nous pensons ainsi parvenir à cette synergie d’action qui va booster victorieusement le mouvement de la création des Etats-Unis d’Afrique. L’union fait la force, dit-on. Moi j’ai un rêve, je voudrais voir les mûrs fictifs des barrières s’écrouler. Je suis de l’Etat de la Côte d’Ivoire. J’aimerai me sentir chez moi au Togo, au Bénin…Les Africains ne doivent pas être des étrangers sur ce continent.

Le CADRES est-il né uniquement motivé par ces ambitions panafricanistes ?

Le combat que nous voulons mener est vaste. Nous voulons accompagner le mouvement de l’unité africaine. Mais nous parlons aussi de développement. Du reste notre devise en dit long : « la paix, l’union et le développement ». Ces trois choses ne sont-elles pas complémentaires ? Il ne saurait avoir une union sans la paix. Et c’est dans l’unité que nous serons plus aptes pour le développement.

N’est-ce pas de la prétention pour une structure aussi modeste et locale comme la vôtre de penser détenir la clé d’une situation qui semble embarrasser au plus haut degré la Conférence des chefs d’Etat ?

Minuscule, notre structure l’est. Mais croyez-moi avec Dieu, tout est possible. Et plus, le degré d’amour que nous portons dans nos cœurs pour le continent, notre détermination peuvent soulever des montagnes. Et puis, ce n’est pas le CADRES-UA qui va tout seul enclencher le mouvement de l’unité. Nous avons une force illimitée, les populations à la base. En fait, nous voulons simplement changer de méthodes. Jusque-là, on a dansé à droite sans succès. Nous proposons qu’on danse à gauche maintenant. Barack Obama a été élu président des USA à cause des luttes passées des hommes engagés. Nous voulons en faire autant. Que demain on se souvienne que des hommes et des femmes ont mené ce combat.

Lors des réunions aux sommets, les chefs d’Etat parlent tous d’unité. Mais l’application semble rencontrer des résistances. Pour vous, qu’est-ce qui bloque ?

Les décisions sont prises au sommet, mais faute de suivi, elles tombent en désuétude. En fait, une fois de retour dans leur Etat respectif, les chefs d’Etat sont rattrapés par des questions de souveraineté individuelle.
Quelle sera ma place dans les Etats-Unis d’Afrique ? Mais pour nous, l’intérêt commun devait être recherché. C’est le peuple qui choisit les chefs d’Etat. Il faut donc privilégier l’intérêt des populations, d’abord. L’Afrique est fatiguée de vivre dans la pauvreté. Mais ce ne sera que dans l’union que nous gagnerons le défi du développement. Nous n’allons pas aller contre la souveraineté aux chefs d’Etat. Mais notre action rappellera continuellement les chefs d’Etat qu’ils sont élus pour l’intérêt du peuple. Leurs actions sont donc suivies et évaluées.

Aviez-vous des contacts avec l’un des chantres des Etats-Unis d’Afrique, le président libyen ?

Nous n’en avons pas. Nous ne sommes connectés à personne, à aucun réseau, ni à Kadhafi, ni à la CEN-SAD, ni à l’Union africaine. Mais la position du Guide libyen, sa ferme détermination pour l’Afrique unie nous impressionne. Le CADRES-UA veut voler de ses propres ailes. Et si notre action est jugée positive et des structures, des personnalités veulent nous accompagner, elles seront les bienvenues.

Mais où trouvez-vous vos fonds de roulement ?

Au vu de nos premiers pas, beaucoup se demandent si nous ne sommes pas financés par une tierce personne. Eh bien, non.
Nous vivons par nous-mêmes, nos cotisations, nos droits d’adhésion.

Comment le CADRES-UA compte-t-il s’y prendre pour occuper le terrain et se faire entendre ?

La caravane qui a parcouru la ville de Ouagadougou n’est qu’un avant lancement de notre mouvement. C’est une sorte de test pour mesurer l’adhésion des populations aux idéaux du CADRES-UA. Nous avions formé un grand nombre de jeunes filles qui vont bientôt sillonner la ville à la rencontre des gens pour accueillir leur avis sur notre démarche.
Nous prévoyons un lancement en pompe. Notre espoir est que les chefs d’Etat soient présents le jour de baptême du CADRES-UA. Pour nous, ce sera la preuve de leur engagement pour l’unité africaine. Dans ce processus, la base et le sommet doivent travailler main dans la main. En notre sein, il y a plusieurs nationalités. Nous mettons ensemble nos cultures pour parvenir à l’union.

Interview réalisée par Jérémie NION

Sidwaya

Ouagadougou : Les habitants de Silmiougou dénoncent (...)
Burkina : Le gouvernement rejette le rapport de Human (...)
Construction du pont à poutre à Banakélédaga : Le ministre (...)
SNC 2024 : L’UNFPA renforce les capacités de 50 femmes en (...)
Burkina : La pose de hénné, un business qui marche pour (...)
Lutte contre le terrorisme : « Il y a certaines (...)
Burkina / Concours de la magistrature : La maîtrise ou (...)
Bobo-Dioulasso : Un an de silence depuis la disparition (...)
Burkina/Coupures d’eau : Au quartier Sin-yiri de (...)
Burkina/Lutte contre l’insécurité : La direction générale (...)
Burkina/CHU Souro Sanou : La CNSS offre une automate de (...)
Burkina/Santé : Médecins Sans Frontières offre de nouveaux (...)
57e session de la Commission population et développement (...)
Burkina/Action sociale : L’association Go Paga devient « (...)
Bobo-Dioulasso : Les chefs coutumiers traditionnels (...)
Burkina Faso : Le secrétaire général de la CGT-B, Moussa (...)
Burkina : La Côte d’Ivoire va accompagner le retour (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Joseph (...)
Burkina : « Nous demandons à notre ministre de tutelle de (...)
La Poste Burkina Faso : « Malgré la crise sécuritaire, les (...)
Bobo-Dioulasso : Incinération de produits prohibés d’une (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36519


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés