Des dizaines de jeunes filles se sont évanouies le lundi 4 mai dernier dans la matinée au lycée mixte de Goughin. Si certaines d’entre elles présentaient des signes d’asthme, de sinusite, ou des problèmes cardiaques, d’autres par contre ont vécu une crise psychologique. Pour faire le point de la situation, nous sommes allé rencontrer le proviseur du lycée , Jean Pierre Korsaga, qui pense qu’il faut s’en remettre à la prière pour ramener le calme.
Il y a deux semaines, quelques filles sont tombées au lycée mixte de Gounghin, certaines totalement inertes (évanouies) et d’autres en s’agitant . Certains parents, à l’occasion, ont fait des examens dont les résultats ont été négatifs. Le jeudi 30 avril 2009, c’est la psychose. Une trentaine de filles s’évanouissent. L’infirmerie entre en action, selon le proviseur Jean Pierre Korsaga, et prend en charge les cas comme elle peut. Face à la situation, il touche le ministre en charge des Enseignements secondaire et supérieur, qui décide d’envoyer une équipe médicale le lundi 4 mai 2009 pour évaluer la situation.
Hier à 7 h du matin, ils étaient un psychologue, un pédiatre, des médecins généralistes à se rendre au lycée, avec à leur tête, le directeur régional de la santé du Centre. Coïncidence, ils assisteront en "live" à une situation jamais vécue ailleurs avec l’évanouissement de près d’une cinquantaine de filles. Ce qui contraint à la fermeture du lycée. A entendre le proviseur, Jean Pierre Korsaga, l’équipe se dévouera pour soigner les patientes toute la matinée. Comme évoqué plus haut, des cas d’asthme, de sinusite et des problèmes cardiaques seront identifiés. Certaines filles, après la crise, n’ont pas présenté de problèmes physiologiques. Celles-ci affirmaient avoir vu des femmes qui voulaient leur faire du mal dans la cour du lycée.
L’équipe médicale émet alors l’hypothèse de l’effet de masse, surtout chez ces adolescentes du premier cycle (5e et 4e, entre 13 et 16 ans) qui sont émotives. Mais les spécialistes promettent de continuer l’investigation. Dans cette logique, certaines élèves doivent faire des examens plus approfondis après la prise en charge. A notre arrivée au lycée mixte de Gounghin, aux environs de midi et demi pour nous entretenir avec le proviseur, il n’y avait plus les victimes de ce "phénomène". Elles avaient rejoint leurs familles respectives. Pour Jean Pierre Korsaga, ce n’est pas la première fois que l’établissement connaît ce genre de problème même si l’intensité n’est pas la même. De fait, de nombreuses personnes pensent, à l’entendre, qu’il y a des choses bizarres dans la maison, et même que d’autres établissements situés à Goughin seraient dans la même situation. "Entre octobre et novembre 2008, nous avons perdu 3 professeurs", nous confie le proviseur. Et cette situation a vraiment marqué la maison.
"Nous allons nous confier à la prière"
En son temps, affirme-t-il, l’administration avait demandé le concours de la Jeunesse étudiante catholique (JEC), du Groupe biblique (GB) et de l’Association des élèves et étudiants musulmans du Burkina (AEEMB) afin d’organiser des séances de prières. Les investigations vont continuer et des démarches vont être entreprises à l’endroit des communautés religieuses. Le chef de Gounghin serait aussi sollicité, afin d’apporter son concours à l’apaisement de la situation. En tous cas, la stratégie du proviseur est bien simple. Pour les cas médicaux, le lycée a l’appui du district sanitaire de Pissy, et les efforts vont se poursuivre pour la prise en charge. Mais pour le reste, "on ne peut se confier qu’à Dieu par la prière", selon Jean Pierre Korsaga.
Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA
Le Pays
