Actualités :: GREVE DES ENSEIGNANTS : Le PDP/PS pour un "compromis utile"

La grève des enseignants du SYNADEC et du SNESS préoccupe le PDP/PS de François O. Kaboré qui appelle les protagonistes au vrai dialogue et au compromis utile.

Le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC) a décidé d’une grève pour compter au 8 avril 2009, suite à l’échec des négociations avec le gouvernement. Il s’agit, d’après les informations données dans la presse, d’une réaction face aux tergiversations du gouvernement pour satisfaire deux points essentiels de ses revendications : la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur et le paiement de la dette sociale.

Après avoir décidé d’apurer la dette sociale et d’accepter le principe de la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur et d’engager des négociations avec le syndicat, la partie gouvernementale a affiché "une absence de volonté réelle d’aller vers des solutions consensuelles permettant une revalorisation effective du statut de l’enseignant. Pour se justifier, elle a mis en avant le barrage des textes, le risque d’avalanche de revendications des autres corps de la Fonction publique et l’insuffisance des ressources financières. Que penser de ces arguments ?

Du barrage des textes : les textes sont faits par des hommes pour les hommes et cet argument ne résiste pas à la vérité des données actuelles. Les travailleurs ne demandent, dans tous les cas, qu’une rémunération équitable de leurs efforts. De l’avalanche des revendications des autres corps : là aussi, il faut dire qu’en tout temps et en tout lieu, les travailleurs ont toujours revendiqué l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ailleurs, l’érosion monétaire par le jeu de l’augmentation des prix et autres difficultés économiques et sociales, conduit automatiquement à un réajustement du pouvoir d’achat des travailleurs.

Le silence actuel des autres corps n’est donc pas une résignation ; et le pouvoir en tant que gardien de l’équilibre social du pays doit le savoir ; mieux, il doit anticiper en provoquant le dialogue autour des questions aussi sensibles. Il vaut mieux prévenir que d’attendre toujours l’incendie pour ensuite évoquer des arguments peu convainquants pour retarder la recherche des solutions. De l’insuffisance des ressources financières : ce dernier point est difficile à accepter comme argument quand on voit comment les deniers publics sont gérés.

L’insouciance, la gabegie et le népotisme dans la gestion du bien commun du peuple crèvent les yeux : enrichissement illicite, confiscation du financement public par le CDP, complaisance dans l’attribution des marchés publics, distribution de prébendes aux militants du parti au pouvoir, clientélisme, exhibition sans retenue des avoirs financiers par les nouveaux riches devant un peuple qui trime pour obtenir le repas quotidien. Les gaspillages faits à l’occasion des commémorations qui ne reçoivent pas l’adhésion populaire, sont l’illustration des abus dans la gestion des ressources de notre pays dont le rang selon le classement annuel (l’étude) du PNUD est toujours avant dernier de notre planète depuis une vingtaine d’années.

Devant ces constats, on peut déduire que les arguments avancés par le gouvernement ne convainquent personne. Il y a lieu dans ces conditions, de se demander s’il y a accord sur le fond des questions soulevées tant il est vrai qu’on ne discute bien qu’avec ceux avec lesquels, on est d’accord sur le fond. Le président de l’université, dans la carte de voeux 2009 qu’il a adressée à de nombreux Burkinabè écrit ceci : "Cette année, oeuvrons ensemble pour une année académique saine". Quand la carte est parvenue au PDP/PS, le parti s’est dit : "Enfin, les choses vont dans le bon sens" car, le président de l’université et le gouvernement forment un tandem qui faisait le même rêve : celui d’éteindre tous les foyers de tensions sur le campus.

Les faux-fuyants du gouvernement

Le préavis de grève du SYNADEC et le déclenchement effectif de la grève l’a, par conséquent, quelque peu surpris. Cela étant, la grande préoccupation de tous aujourd’hui, c’est la résolution de ce conflit de travail que l’attentisme, pour ne pas dire les faux-fuyants du gouvernement, aggrave. Le problème, objet de débats aujourd’hui, ne devrait pas souffrir de jeu de cache-cache. A défaut d’esprit d’anticipation, le gouvernement devrait avoir le courage et la volonté de répondre à l’interpellation qui lui est adressée en prenant part aux questions/réponses avec sincérité, clarté et esprit de suite.

L’université est un centre d’excellence ; un carrefour de la réflexion, de l’éclosion des idées et des débats contradictoires. Les enseignants-chercheurs qui l’animent disposent de tous les éléments d’appréciation de la santé économique, politique et morale de notre pays qui souffre beaucoup plus du refus de la vérité scientifique que des prétendues avalanches de revendications syndicales, pour ne pas engager des revendications démagogiques. Avec les enseignants, bien avisés, le gouvernement devrait se garder de vouloir jouer au plus malin. Le gouvernement doit prendre le devant et éviter de provoquer une action des autres corps. Ce n’est pas un hasard si le Syndicat national des enseignants du secondaire et du supérieur (SNESS) vient, lui aussi, de déposer un préavis de grève. Le SYNADEC et le SNESS revendiquent l’amélioration de leurs conditions de travail et de vie.

Il s’agit d’un droit syndical reconnu par les lois et règlements du Burkina Faso. Le gouvernement du Faso a donc obligation de les entendre, de les écouter et de rechercher avec eux une solution en adéquation avec les intérêts supérieurs du pays, qui ne sont pas à confondre avec les intérêts du CDP. L’enseignement n’est plus seulement un secteur social, il est aussi un secteur économique et c’est pourquoi tous les pays du monde y portent une attention et un intérêt particuliers. N’est-il pas vrai que le développement d’un pays dépend de la qualité de ses ressources humaines ? Aucun décollage économique n’est envisageable dans un pays avec 80% de la population analphabètes.

La comparaison des niveaux de rémunération des enseignants de nos universités et ceux de leurs collègues de quelques pays voisins, quatre à cinq fois mieux payés, montre une nette différence de considération et de soutien à leurs systèmes éducatifs. Le PDP/PS, par la présente déclaration, invite le gouvernement à la reprise et à l’ouverture des négociations avec le SYNADEC et le SNESS. Le secondaire et le supérieur déterminent en grande partie, les clés de notre développement. Le gouvernement doit en être pleinement conscient et agir en conséquence. Le Parti de l’espoir souhaite que des conclusions heureuses en sortent pour aboutir effectivement à un "compromis utile".

Il soutient les luttes syndicales car le gouvernement est souvent sourd aux revendications les plus légitimes. Le peuple en sait quelque chose dans le contexte de la vie chère, avec les prix élevés des céréales, du carburant et bien d’autres denrées de première nécessité, malgré des relatives bonnes récoltes enregistrées au cours de la dernière campagne agricole et le prix du baril de pétrole moins cher actuellement par rapport à ce qu’il était il y a quelques mois.

Seule la lutte paie !

Ouagadougou, le 22 avril 2009

François O. KABORE Président national du PDP/PS

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