Actualités :: CRISE A TOTAL BURKINA : Le bras de fer continue
Thibault Flichy

Suite à la grève illimitée qu’observent les travailleurs de Total-Burkina depuis le vendredi 24 avril dernier, la direction générale de la société a livré, hier matin à Ouagadougou, sa version des faits tout en indiquant que le licenciement, objet de l’arrêt de travail, est conforme à la loi, et à l’avis de l’inspection du travail. Le bras de fer continue.

La société Total-Burkina, de mémoire de son directeur intérimaire, Thibault Flichy, traverse en ce moment "le plus grand malaise social de son histoire". Une histoire, ancienne de 50 ans qui aurait permis à la société de "faire partie de la tradition du Burkina". Le directeur intérimaire de Total-Burkina qui avait à ses côtés le DR de la société, Vincent Ouédraogo, et le directeur financier, Jérôme Burban, a rappelé, dans les détails, la genèse du malaise à Total-Burkina.

Et en réponse aux revendications des travailleurs, la direction générale se serait engagée à mener une étude comparative des salaires en vigueur dans les sociétés comparables de la place et à ajuster si nécessaire les écarts éventuels constatés, selon une grille salariale qui sera mise en place à cet effet ; et à mettre en place un recueil dit de "disposition ressources humaines" avant le 30 juin 2009 et cela, en conformité avec les normes du groupe Total en la matière. En dépit d’une tentative de dialogue commencée le 26 mars 2009, le personnel a observé un sit-in de 5 heures le lendemain 27 mars. Face à cette situation qu’elle a qualifiée d’"inédite", la direction générale de Total-Burkina a consulté la direction régionale du travail et de la sécurité sociale sur le "non-respect du code du travail concernant la tenue du sit-in".

Le 10 avril, l’inspection du travail constate par notification écrite, "l’illégalité de la procédure d’arrêt de travail par les salariés" et accorde à la direction générale de Total-Burkina la "prérogative de sanction" à l’égard des 6 délégués du personnel. Cela, en raison de la non notification du conflit au DG du travail (article 369 du Code du travail), de l’usage de piquets de grève et l’occupation des lieux de travail, et du refus de la rencontre du 30 mars 2009 accordée par le DG de Total-Burkina pour la poursuite de la concertation. "C’est ainsi que le 23 avril, explique Thibault Flichy, la direction générale de Total-Burkina a licencié le délégué principal (Yacouba Ouédraogo) conformément à l’avis de l’inspection du Travail, et a décidé d’une mesure exceptionnelle d’indulgence, de clémence pour les 5 autres délégués".

"Grève illégale et regrettable"

Le délégué principal, Yacouba Ouédraogo, a été sélectionné pour être sanctionné parce qu’il a, d’après M. Flichy, "sciemment désinformé le personnel sur le caractère manifestement illégal de l’arrêt de travail, et orchestré l’ensemble du sit-in". "De plus, ajoute-t-il, Yacouba Ouédraogo aurait tenu des propos totalement diffamatoires et mensongers à l’égard de la société dans la presse, dégradant fortement, très fortement notre image".

La majorité des travailleurs de Total-Burkina qui observent depuis le 24 avril 2009 une grève "sans préavis" sont en "situation d’abandon de poste" selon le directeur intérimaire qui qualifie la grève d’illégale" et de "profondément regrettable". "Dans un Etat de droit comme le Burkina Faso, il nous semble primordial que toutes les actions revendicatives quelles qu’elles soient, s’inscrivent dans le cadre de la loi. (...). Mais afin de pouvoir discuter dans la sérénité, nous avons également demandé la reprise du travail à tous nos collaborateurs, car nous ne pouvons concevoir une négociation tant que le personnel sera en arrêt illégal de travail" a fait remarquer Thibault Flichy. Total-Burkina qui, avec ses partenaires fait vivre plus de 2000 familles bukinabè, d’après le DG intérimaire, ne mérite pas cette "tournure illégale" des événements. "Nous sommes une société qui place l’homme au coeur de sa politique et de ses préoccupations.

Chez Total, le salaire brut mensuel moyen de nos 95 employés burkinabé est actuellement de 450 000 F CFA", a souligné Thibault Flichy pour qui Total-Burkina est une société des plus citoyennes au Burkina. Yacouba Ouédraogo sera-t-il réintégré à Total-Burkina ? A cette question, la direction générale répond qu’elle n’entend pas agir dans l’illégalité, mais demeure ouverte aux négociations. Le dernier mot du DG intérimaire est plutôt une interpellation aux grévistes : "Je demande à chacun, au plus profond de mon coeur, de rejoindre notre village, afin que nous puissions continuer ensemble à faire grandir notre enfant pour le bien de toute la famille Total Burkina".

Par Paul-Miki ROAMBA

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