« C’est quoi ça encore ? » nous questionne Sylvie Sou, employée au Laboratoire du Centre, lorsque nous lui demandons si elle a déjà entendu parler de la grippe porcine. Assise derrière son comptoir, elle n’est pas au courant de cette maladie. Comme Sylvie, beaucoup de Ouagalais ignorent l’existence de la grippe provenant du porc qui a déjà causé en quelques jours la mort d’une centaine de personnes au Mexique.
Bernard Konditamdé vend justement de la viande du porc à « Equinoxe », un bar restaurant de la capitale. Lui non plus n’est pas informé de la présence de la grippe. Assis devant son four, il regarde les voitures, en attendant d’éventuels clients. La maladie qui sévit ailleurs n’a aucun impacte sur ses activités, puisqu’il assure qu’il continue tous les jours de se rendre à l’abattoir pour s’approvisionner en viande.
Certains ouagalais, comme Rufine Sandwidi, sont mieux informés, grâce aux médias internationaux. Mais si elle sait que « la grippe porcine sévit en Europe et que la France a enregistré des cas suspects », Mlle Sandwidi avoue qu’elle ignore comment cette maladie se contracte, et s’il y a des médicaments permettant de la combattre.
Le « calme » qui règne à Ouagadougou contraste donc avec l’atmosphère qui prévaut dans d’autres pays, depuis l’apparition de l’épidémie. Certains Etats ont en effet adopté une batterie de mesures pour protéger les populations, en commençant par installer des systèmes de contrôle des températures dans les aéroports.
Mais la maladie, causée par le Swine influenza virus, du sous type H1N1, traverse aussi bien les frontières protégées que celles qui ne le sont pas. Ainsi, la France, la Grande Bretagne, l’Ecosse, Israël, la Nouvelle Zélande, etc. ont enregistré des cas suspects de la grippe porcine. La vitesse de propension de la maladie inquiète les responsables de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui ont relevé, ce mardi 28 avril 2009, le niveau d’alerte à quatre.
Les cas suspects sont estimés à 1 600, avec près de 150 décès. Selon les spécialistes, les symptômes de cette grippe sont similaires à ceux de la grippe ordinaire. Il s’agit entre autres de fièvre, d’une léthargie, d’un manque d’appétit et de toux. On peut également observer des écoulements de nez, des maux de gorge, des nausées, des vomissements et des diarrhées. Les virus de la grippe peuvent être transmis directement à partir de porcs aux personnes et des personnes aux porcs.
Les infections humaines par le virus de la grippe porcine sont les plus susceptibles de se produire lorsque les gens ont des contacts étroits avec des porcs infectés, comme dans les porcheries, les expositions de porcs à l’occasion de foires. La transmission interhumaine du virus de la grippe porcine peut aussi se produire de la même façon que la transmission de grippe humaine saisonnière, par le biais des toux ou des éternuements des personnes infectées. Les personnes peuvent s’infecter en touchant un objet avec le virus de la grippe, et en touchant ensuite leur bouche ou leur nez.
Jacques Théodore Balima
Fasozine
