Actualités :: TRAVAIL DECENT AU BURKINA : Des salaires insuffisants, des libertés (...)
Rémi Coulibaly

Une conférence sur le travail décent a été animée le lundi 27 avril dernier à Ouagadougou, dans le cadre de la commémoration du 90e anniversaire de l’Organisation internationale du travail (OIT). Globalement, il y a des déficits en ce qui concerne le travail décent au Burkina à cause notamment des salaires versés, insuffisants pour assurer les besoins vitaux et de la remise en cause de la liberté syndicale.

Un emploi librement choisi, procurant un revenu suffisant pour satisfaire les besoins économiques et familiaux. C’est la définition que donne l’OIT du concept de travail décent, évoqué pour la première fois en 1999. Selon le conférencier, Rémi Coulibaly, le travail décent passe par la promotion et la mise en oeuvre des principes et droits fondamentaux, l’augmentation des possibilités pour les femmes et les hommes d’obtenir un emploi et des revenus suffisants, l’extension et l’efficacité de la protection sociale, enfin, le renforcement du tripartisme et le dialogue social.

Pour- suivant son propos, il a indiqué que selon le rapport du directeur général du Bureau international du travail (B.I.T), le déficit de travail décent est criard dans le monde. Morceaux choisis : 160 millions de personnes sont ouvertement au chômage. Si l’on ajoute les sous-employés on atteint presque le milliard. Des millions de personnes ne jouissent pas de la liberté syndicale et du droit d’organisation. Travail forcé, servitude et travail des enfants ont toujours cours. 80 % de la population active mondiale ne bénéficient pas aujourd’hui d’une protection sociale adéquate. Et le conférencier de prédire l’approfondissement de tous ces déficits avec la crise économique mondiale qui entraîne des licenciements de travailleurs.

Quid de la situation au Burkina ?

Faisant le point du travail décent au Burkina Faso, Rémi Coulibaly a d’abord indiqué que les conventions fondamentales du travail sont globalement mises en oeuvre. Cependant, la convention n°87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical, demande, à l’entendre, des améliorations notoires commandées par la situation. En effet, la protection des délégués syndicaux et du personnel est de plus en plus remise en cause. En témoignent leurs licenciements contre l’avis de l’inspection du travail. A ce propos, il a cité des exemples comme Air Burkina, Brakina Bobo (depuis 15 ans) et celui récent, de Total Burkina S.A. Pour ce qui est de la situation de l’emploi, le taux de chômage au Burkina était de 3,3% en 2007 (8,6% en milieu urbain et 2,2% en milieu rural), le taux de sous-emploi quant à lui était estimé à 19,4%.

Le chômage (dont le taux devient plus important si on combine les deux chiffres) touche en majorité la frange jeune de la population. L’offre d’emploi couvre à peine 4% de la demande, ce qui fait que la question demeure très cruciale. En rapport avec les revenus suffisants, le conférencier a indiqué que le Salaire minimum inter professionnel garanti (SMIG) qui est de 30 684 F CFA par mois et globalement les salaires versés aux travailleurs, ne leur permettent pas d’assurer leurs besoins vitaux. Et c’est logiquement pourquoi les centrales syndicales n’ont de cesse d’inscrire l’augmentation des salaires dans leurs plateformes revendicatives. Pour ce qui est de la sécurité sociale, Rémi Coulibaly constate que son élargissement a été formalisé par un texte de loi de mai 2006. Le nouveau régime étend le bénéfice de la sécurité sociale à une gamme plus importante de travailleurs.

Mais, il reste la mise en oeuvre des textes d’application qui doivent consacrer son opérationnalité. Sur le dialogue social, le conférencier constate qu’il a souvent été utilisé pour décrisper certaines situations ou comme diversion. L’autre brèche est la non mise en oeuvre des accords résultant du dialogue. Enfin, il y a l’acharnement du patronat sur les délégués syndicaux ou du personnel. C’est pourquoi, il a invité les autorités à considérer le dialogue et le tripartisme comme "de (...) véritables moyens de prise de décisions consensuelles en gageant les trois parties". Au regard des déficits du travail décent au Burkina, il a recommandé la création d’emplois de qualité, la mise en valeur des ressources humaines et la promotion d’une vision saine des revenus des travailleurs qui doivent être considérés comme des facteurs d’épanouissement.

Par Dayang-ne-Wendé P. SILGA

Le Pays

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