Le Burkina Faso a célébré, le samedi 25 avril 2009 à Ouagadougou, la Journée mondiale de lutte contre le paludisme. Cette journée a été placée sous le patronage de Mme Priscille Zongo, épouse du Premier ministre.
“Vaincre le paludisme : le compte à rebours a commencé !” est le thème qui a retenu l’attention de la communauté internationale pour réfléchir sur les voies et moyens à mettre en place pour venir à bout du paludisme. Ceci dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de lutte contre le paludisme, IIe édition, le 25 avril 2009 à Ouagadougou.
C’est un secret de polichinelle que de dire que le paludisme constitue un problème majeur de santé publique en Afrique et précisément au Burkina Faso de par son ampleur et sa gravité. En effet, il est le premier motif de consultation, d’hospitalisation et de décès dans les formations sanitaires du Burkina Faso. Il est la cause de plus d’un million de décès dans le monde. En 2008, les formations sanitaires du Burkina Faso ont enregistré 3 522 480 cas de paludisme dont 337 116 cas graves dont 6 545 décès ont été déplorés.
Quoi de plus normal que les autorités politiques et les acteurs de santé marquent une halte pour réfléchir sur des stratégies appropriées afin de venir à bout de cette maladie qui frappe plus sévèrement les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes. Expliquant le bien-fondé du thème de cette Journée mondiale de lutte contre le paludisme, le ministre de la Santé, Seydou Bouda, dira qu’il signifie que “nous sommes à un tournant décisif dans la lutte contre cette maladie, au regard des objectifs que la communauté internationale et chacun de nos pays se sont fixés à l’horizon 2010”.
Dans cette logique, il ne reste plus que deux ans à peine à la communauté internationale pour réaliser les objectifs fixés à 2010 visant à fournir de manière performante et appropriée des moyens de prévention et des traitements antipaludiques à toutes personnes à risque.
“Aussi, en 2009 et 2010, nous devrons accroître et maintenir la disponibilité en traitements antipaludiques, en moustiquaires imprégnées, en tests de diagnostic et en pulvérisations intra-domiciliaires en vue de l’attente des objectifs fixés”, a souligné le ministère Bouda. D’importantes actions ont été menées par le ministère de la Santé, les partenaires techniques et financiers, la société civile etc. Et Mme Priscille Zongo, chiffres à l’appui, de dire que la proportion des cas de paludisme simple, correctement pris en charge dans les formations sanitaires, est passée de 22% en 2001 à 73% en 2005, celle des enfants de moins de 5 ans dormant sous moustiquaires imprégnées d’insecticide est passée de 12% en 2001 à plus de 23% en 2008 et enfin la proportion des femmes enceintes dormant sous moustiquaires imprégnées d’insecticide est passée de 10% en 2000 à plus de 27% de nos jours.
“Ces performances sont notables mais insuffisantes et laissent présager les efforts que notre pays devra fournir pour répondre au rendez-vous de 2010 pour la réduction de 50% de mortalité et la morbidité dues au paludisme et au rendez-vous de 2015 pour l’atteinte de l’objectif 6 du millénaire pour le développement”, a affirmé Mme Zongo. D’ores et déjà, la société civile à travers la coalition burkinabè de lutte contre le paludisme, a pris solennellement l’engagement de travailler dans le domaine de la lutte contre le paludisme en partenariat avec les structures sanitaires officielles.
Elle a pris aussi l’engagement d’apporter sa contribution à l’élaboration et à la mise en œuvre des programmes et projets de lutte contre le paludisme dans les différentes régions du Burkina Faso etc. Par ailleurs, les partenaires techniques et financiers par la voix du représentant de l’OMS à la cérémonie Dr Sosthène Zombré, ont pris l’engagement de soutenir la lutte contre ce mal pour qu’il soit un “mauvais souvenir” comme la peste, la variole etc. Car les moyens financiers, humains et techniques militent en faveur de cela.
En tous les cas, Mme Priscille Zongo et le ministre de la Santé Seydou Bouda ont lancé un appel aux populations et aux communautés pour qu’elles redoublent d’ardeur dans la lutte conte le paludisme. “Pour ma part, je suis disposée à accompagner toutes initiatives tendant à renforcer la lutte contre le paludisme”, a conclu Mme Zongo. La commémoration de cette journée mondiale a donné l’occasion de récompenser les écoles méritantes qui ont participé au jeu-concours “Les enfants se mobilisent contre le paludisme dans la commune de Ouagadougou”.
Dans l’optique d’alléger de façon sensible le fardeau lié à ce mal et afin de susciter un engagement conséquent des différents intervenants, il a été institué depuis juillet 2000, la célébration d’une Journée africaine de lutte contre le paludisme, le 25 avril de chaque année. En vue d’intensifier les actions de lutte pour l’atteinte des objectifs internationaux d’ici à l’an 2015, la dénomination de cette journée a connu une évolution pour devenir à partir de 2008 “Journée mondiale de lutte contre le paludisme (JMP)”.
Charles OUEDRAOGO
Sidwaya
