Actualités :: Corruption dans le domaine de la santé : L’Ordre des médecins burkinabè entend (...)
Pr Théophile L. Tapsoba, président de l’Ordre national des médecins du Burkina Faso

L’Ordre national des médecins du Burkina Faso a tenu, les 24 et 25 avril 2009, les troisièmes journées du médecin burkinabè et son deuxième congrès sous le thème : "Le médecin burkinabè face à la corruption". L’ouverture des travaux a eu lieu à Ouagadougou en présence du Premier ministre Tertius Zongo.

La corruption peut être qualifiée comme une "maladie dangereuse". Elle est une "gangrène" qui ronge toutes les composantes de la société. C’est un phénomène présent dans tous les secteurs. Dans le domaine de la santé, elle a des conséquences dangereuses. Son coût est au-delà des pertes financières : la mort. Synonyme de souffrance humaine, elle est contraire au serment prononcé par tous les médecins avant l’exercice de leur métier. "...Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis dans l’intimité de personnes, je tairais les secrets qui me sont confiés.

Reçu à l ’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs (...) Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission... Que je sois déshonoré et méprisé si j’y manque", tel est en substance le serment d’Hippocrate. L’Ordre national des médecins du Burkina Faso veut que son corps soit sain et toujours en adéquation avec ce serment. Ainsi il a choisi de réfléchir sur le phénomène de la corruption. Le thème choisi est "Le médecin burkinabè face à la corruption".

Un thème qui rappelle l’exigence pour le médecin de respecter les règles d’éthique et de déontologie de sa profession. "Que deviendrait ce pays si le corps médical est lui-même malade de la corruption ?", s’est interrogé le président de l’Ordre national des médecins, Théophile Lincoln Tapsoba. Pour lui, l’ordre ne continuera plus à tolérer au sein du corps médical les manquements graves aux principes de déontologie et aux règles d’éthique. A l’issue des travaux, une résolution a été prise afin que les médecins ne soient plus impliqués dans la pratique de la corruption. Car "le médecin est dans la société et de ce fait, il est aussi impliqué dans la corruption", s’est justifié le professeur Tapsoba.

Toutefois, la misère fait le lit de la corruption, dit-on. En effet, les conditions difficiles de travail finissent par décourager les médecins les plus dévoués. Une étude menée en 2007 par l’Institut de recherche en science de la santé indique que le salaire de base des médecins généralistes en 1975 représente 22 fois celui de 2005. "Malgré les difficultés quotidiennes l’on peut affirmer que les praticiens burkinabè se battent et font preuve de dévouement à l’endroit des malades. Ce combat, nous l’avons hérité de nos maîtres et de nos aînés", s’est félicité le professeur Tapsoba.

L’ordre a décidé de traquer "les brebis galeuses" qui se trouvent en son sein. "Il y a un certain nombre de dossiers sur lesquels l’ordre va prendre les jours à venir des sanctions. Vous verrez cela dans les journaux", a-t-il dit. L’ordre peut assurer la régulation, la moralisation, l’indépendance, la défense et le rayonnement de la profession à travers ses quatre missions. Il s’agit des missions déontologique, administrative, consultative et disciplinaire. Selon le ministre de la Santé Seydou Bouda, le thème sur la corruption est d’une brûlante actualité et planétaire. Car sous tous les cieux, "il existe des preuves de fraude et de corruption tout au long de la chaîne des soins médicaux.

La corruption infiltre tous les maillons de la chaîne des soins que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé". Pour lutter contre cette pratique tous les acteurs doivent y mettre le sien. Aussi, l’Etat a créé l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat. Il s’est aussi engagé dans une série de réformes. Il s’agit des réformes des marchés publics, du dispositif des examens et concours professionnels, du marché du travail, etc. "Ces journées de réflexion, je l’espère, devraient vous permettre de mieux comprendre le monstre de la corruption afin de faire des recommandations pertinentes pour le combattre pour une profession médicale plus grande, plus forte et plus honorable", a conclu le ministre de la Santé Seydou Bouda.

Boureima SANGA


Le Premier ministre Tertius Zongo apprécie les troisièmes journées du médecin burkinabè

"La santé constitue une priorité. Elle est au début et à la fin de tout. Par conséquent les acteurs et le gouvernement en sont conscients. Il faut savoir accorder du temps à ce qui est prioritaire. C’est ce qui explique notre présence pour soutenir l’Ordre des médecins. Le gouvernement ne peut qu’encourager l’Ordre des médecins et souhaiter qu’à la fin des travaux nous puissions encore apprécier les conclusion. De façon responsable et en fonction des moyens, nous allons améliorer la pratique de la profession. Je salue le choix du thème. Accepter de reconnaître le phénomène, c’est déjà un pas en avant. Le silence sur des maux qui minent notre société est une mauvaise chose.

Tous ceux qui disent que c’est parce que les conditions de travail ne sont pas réunies qu’ils sont corrompus, racontent des histoires. Si dans votre vie vous n’êtes pas prêts à un sacrifice vous n’aviez pas encore compris le sens de votre vie. Avant de devenir médecin, ils ont prêté le serment d’Hippocrate où ils bannissent la corruption. Les gens qui sont corrompus, même s’ils ont le double de leur salaire, ils vont estimer qu’il fallait quatre fois pour ne pas l’être. Il faut que nous comprenions que nous travaillons pour nous-mêmes et pour les générations futures. Si chacun poursuit son intérêt personnel, on ne serait pas allé à l’école. La société a payé pour nous. Et si la corruption avait été ce qu’elle est aujourd’hui, beaucoup d’entre nous ne seraient pas allés à l’école, parce qu’on n’aurait pas pu payer les enseignants. Il faut qu’il ait un idéal au-dessus de notre égoïsme. Je souhaiterais que chacun soit conscient de cette lutte. Le gouvernement dans la mesure du possible améliorera les conditions de travail".

Propos recueillis par B.S.

Sidwaya

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