Actualités :: Vie conjugale : La vie chère et pourtant les habitudes des Burkinabè des (...)

Beaucoup de bruits, de tintamarres... bruits de casseroles et de marmites vides appuyés par des gérémiades : nous avons faim. Les femmes ont tenu le pavé haut en cette deuxième journée de grève avec à l’appui des marches à travers les artères des villes suivies de meetings. Oui, la vie chère et personne ne dira le contraire. On a faim et c’est aussi vrai. Mais de l’arbre et de la forêt, qui cache qui ?

Pendant cette période chaude (au propre comme au figuré) je me suis fait le plaisir d’écouter bien de personnes, hommes comme femmes. De nos entretiens, il est ressorti que la situation de vie chère dans notre pays, les appréciations sont diverses et même quelquefois contradictoires. Jugez-en vous-mêmes.
Madame K. A. est une de nos habituées. Un soir qu’elle est venue nous rendre visite, nous avons échangé sur les conséquences de la vie chère.

Moi, j’ai dis que cela va jouer beaucoup sur la cohésion des ménages. Et à notre visiteuse d’un soir de répliquer qu’à quelque chose malheur est bon. Elle sen explique :
"Maintenant que tout est devenu cher, j’ai maintenant mon homme à la maison. Lui qui ne rentrait pas avant vingt trois heures complètement saoul, à présent au plus tard à dix neuf heures, il est là, assis sagement et prenant le temps d’aider les enfants à faire leurs devoirs. Tout a changé. J’ai maintenant un mari et les enfants ont leur père. Bénie soit la vie chère !
Nous avons maintenant le temps de parler de nos problèmes communs et de rechercher ensemble les solutions. Comme il n’a plus d’argent pour "vadrouiller", il pense maintenant à nous".

Vie chère... harmonie conjugale restaurée ! Cette femme, comme elle le dit, a récupérer son mari que l’abondance et la vie facile lui avaient arraché. On comprend qu’elle exulte de joie. Pour elle donc, son mari passe avant tout, quand bien même la vie est chère.
Et que pense-t-elle de l’augmentation des salaires à hauteur de 25% qu’exigent les syndicats ?
Voici ce qu’en dit madame K. A.
"Le principe est bien et je suis pour. Mais la question que je me pose est de savoir ce que nos maris vont faire de ces 25%.
Serait-ce pour eux l’occasion de multiplier les copines et d’augmenter la consommation d’alcool ?

J’ai bien peur que cette augmentation ne conduise même certains maris à se décharger complètement et mettre toutes les défenses du ménage sur les épaules de leurs épouses salariées. Pour moi le problème ne se situe pas au niveau de la masse du salaire ; peu ou beaucoup, à quoi sert-il" ?
En fait, c’est là que se situe le problème. Homme ou femme, que fait-on de son argent. La vie est chère, c’est une réalité. Les prix ont grimpé de façon exponentielle ; riz, huile, farine, tomate, etc. ; mais aussi l’entretien des maîtresses et autres "filles de joie". De cela, on ne parle pas et pourtant...
Prenant uniquement le cas de Ouagadougou, il suffit d’emprunter certaines rues et voir l’affluence dans les maquis "à ciel ouvert" et il y a de quoi se demander comment se vit la vie chère. Les tenanciers des maquis et des bars continuent de faire de bonnes affaires.

Monsieur Z. D. a dit haut et fort que même si la vie devenait plus chère qu’elle ne l’est présentement, ses quatres à cinq bières seront toujours à portée de main et d’ajouter : "ma femme sait bien que je l’aime, mais elle sait aussi que de temps à autre je vais voir ailleurs et j’y mets le prix".
La vie est chère mais nous l’enchérissons aussi et nous nous montrons incapables de changer nos habitudes avec des revenus qui eux, stagnent. La sagesse nous enseigne que "quand on a qu’une lance, on ne s’en sert pas contre un léopard". C’est dire aussi qu’une autre façon de lutter contre la vie chère serait de faire et vivre avec les moyens dont nous disposons.
Nous devons revoir à la baisse certaines dépenses de prestige, d’indécence et d’irresponsabilité. Mieux, la cherté de la vie que nous dénonçons tous, nous invite au resserrement des liens conjugaux, à une plus grande complicité dans la gestion des maigres ressources. C’est là tout l’avantage du lien conjugal : vivre à deux, combattre à deux et réussir à deux.

Rock Audacien D. DAMBIA, Conseiller conjugal (E-mail:damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya

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