Actualités :: INDEMNITES DE CHEFS DE SERVICE : "Injustices au MESSRS"

Le non-paiement des indemnités des chefs de service des directions régionales, cas spécifique du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique. Tel est l’objet de la lettre ouverte ci-dessous, adressée au Premier ministre. L’auteur se dit victime d’injustices.

Au moment où l’année 2009 commence à dérouler son quatrième mois, j’unis ma voix à tous ceux qui, à l’instar de vos proches collaborateurs, vous ont souhaité les vœux de bonne santé, de longévité, de succès … pour vous –même et pour votre famille. J’unis ma voix à tous ceux qui ont prié et prient encore pour vous et pour tous vos collaborateurs. Monsieur le Premier ministre, je joins enfin ma voix à celle de tous ceux qui vous félicitent pour vos efforts et vos grandes entreprises pour que le Burkina emprunte le chemin du développement.

Merci Monsieur le Premier ministre pour votre recherche du redressement et du rétablissement de la justice et de l’égalité à certains niveaux. Monsieur le Premier ministre, je viens par la présente vous faire part de l’injustice qui subsiste quant au paiement des indemnités de fonction des chefs de service. De peur de me tromper, je me limite à mon ministère (le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique (MESSRS)) tout en supposant que c’est une situation qui prévaut dans tous les ministères.

Les injustices

J’ai été consulté pour une nomination au poste de chef de service dans une direction régionale du MESSRS en début de vacances scolaires 2005. Dès le mois de juillet 2005, j’ai été prié de rejoindre le bureau après publication d’une note de service m’affectant effectivement à la direction régionale. Première injustice : ce n’est qu’au mois d’avril 2006 (soit neuf (09) mois après ma prise de fonction) qu’une lettre signée du ministère me parvient avec un alinéa stipulant de manière claire que la nomination prenait effet à partir de la date de signature du décret de nomination.

Cela signifiait que les premiers neuf (09) mois passés au bureau ne sont pas pris en considération et que je ne peux alors en aucun cas prétendre à une indemnité conséquente. Or tout montrait que je courais des risques de sanctions si j’exigeais de recevoir la nomination signée du ministre avant de rejoindre le bureau. Seconde injustice : après la sortie officielle de la nomination, j’ai cru prétendre à mes indemnités de fonction et pour ce faire, j’ai fait parvenir à qui de droit par la voie officielle les dossiers nécessaires pour entrer en possession de mes droits. Plus d’un an après le dépôt de dossier, je n’avais encore rien perçu. Puis une seconde fois, j’ai déposé le même dossier et jusqu’à présent, je n’ai encore rien reçu.

En septembre 2007, lors d’une formation où étaient présents le directeur des ressources humaines du MESSRS et plusieurs chefs de service, des voix se sont fait entendre pour manifester leur mécontentement face à la situation. Le directeur des ressources humaines a reconnu que la paie des indemnités des chefs de service a été suspendue, et a expliqué que le blocage est dû à une erreur figurant sur l’organigramme général du ministère. Il a terminé en rassurant que la correction était en cours et que la situation connaîtrait un dénouement incessant. Mais voilà qu’en 2009, la situation reste toujours bloquée.

Observations

Monsieur le Premier ministre, sans vouloir comparer et mettre sur le même niveau d’importance les différentes fonctions, je fais l’observation suivante : entre 2006 (année de ma nomination) et 2009, notre pays a connu des changements et des remaniements à pratiquement tous les niveaux : nomination de ministres, de directeurs (généraux, régionaux, provinciaux), de secrétaires généraux, etc. Je me pose bien la question de savoir si tous ces responsables ont attendu, attendent et attendront aussi longtemps pour percevoir leurs indemnités de fonction.

La réponse est claire : non. Pourquoi alors les chefs de service doivent-ils attendre des années ? Dois-je tout simplement, Monsieur le Premier ministre, conclure qu’il y a chef(s) et chef(s) ? Si un ministre, un directeur ou un secrétaire général est capable d’assurer tout seul la bonne marche de sa structure, pourquoi s’entourer de services ? S’il est reconnu que les chefs de service constituent des appuis nécessaires, pourquoi donc tergiverser aussi longtemps avant de reconnaître leurs mérites ? Il y eut dans notre pays des moments où les grands devaient décider pour eux-mêmes ; les décisions furent prises et l’on passa même à l’acte malgré les protestations et contestations des petits et de l’opinion en général.

Maintenant qu’il s’agit de décider en faveur des "petits", on se met à réfléchir pendant des années ! Monsieur le Premier ministre, entre 2006 (pour ne parler que de ce que je sais ; ma situation) et 2009, certains chefs de service ont été mutés, d’autres ont connu de la promotion, d’autres ont même perdu la vie sans avoir perçu la moindre indemnité et je me demande si tout ce monde pourra un jour réclamer son dû ? L’Etat serait-il capable de payer et de réparer toutes ces injustices ? Il est clair que le non-paiement des indemnités de fonction des chefs de service ne fait pas la une des journaux et ne constitue même pas une préoccupation pour un directeur régional du MESSRS encore moins de toute une direction régionale (sinon il y a longtemps que le problème avait trouvé solution).

Les chefs de services constituent le petit maillon de la grosse chaîne et ont besoin à ce titre de soins tout comme les gros maillons. Je suis sûr que vous ignorez la situation, mais certains de vos collaborateurs à savoir le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, son directeur des ressources humaines et les treize (13) directeurs régionaux ne l’ignorent pas. Dans la direction régionale où je suis en service, nous cumulons les fonctions car personne ne veut venir servir là, et personne n’envie nos postes. Par contre le fauteuil du directeur régional est beaucoup convoité.

La raison est connue et toute simple : "personne n’aimerait se nourrir que du titre". Personne n’envierait la place du directeur, si celui-ci ne percevait aucune indemnité et ne bénéficiait d’aucun avantage. Un grand penseur avait laissé entendre que les révoltes naissent parce que les uns mangent et les autres regardent ; mais j’espère qu’on n’arrivera pas à une telle situation. Tout en souhaitant que vous continuiez de remporter des victoires sur le vaste chantier du Burkina, sachez Monsieur le Premier ministre que je fais partie des Burkinabè qui vous encouragent, vous soutiennent et croient au développement du pays des hommes intègres.

B.O.

Le Pays

Ouagadougou : Les habitants de Silmiougou dénoncent (...)
Burkina : Le gouvernement rejette le rapport de Human (...)
Burkina Faso : Vers l’autonomie vestimentaire des Forces (...)
Construction du pont à poutre à Banakélédaga : Le ministre (...)
SNC 2024 : L’UNFPA renforce les capacités de 50 femmes en (...)
Burkina : La pose de hénné, un business qui marche pour (...)
Lutte contre le terrorisme : « Il y a certaines (...)
Burkina / Concours de la magistrature : La maîtrise ou (...)
Bobo-Dioulasso : Un an de silence depuis la disparition (...)
Burkina/Coupures d’eau : Au quartier Sin-yiri de (...)
Burkina/Lutte contre l’insécurité : La direction générale (...)
Burkina/CHU Souro Sanou : La CNSS offre une automate de (...)
Burkina/Santé : Médecins Sans Frontières offre de nouveaux (...)
57e session de la Commission population et développement (...)
Burkina/Action sociale : L’association Go Paga devient « (...)
Bobo-Dioulasso : Les chefs coutumiers traditionnels (...)
Burkina Faso : Le secrétaire général de la CGT-B, Moussa (...)
Burkina : La Côte d’Ivoire va accompagner le retour (...)
Burkina/Enseignement supérieur : L’université Joseph (...)
Burkina : « Nous demandons à notre ministre de tutelle de (...)
La Poste Burkina Faso : « Malgré la crise sécuritaire, les (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 36519


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés