Actualités :: NOUVELLES MESURES A L’HOPITAL YALGADO : Le SYNTSHA désapprouve

Pour le Syndicat des travailleurs de la santé humaine et animale, les nouvelles mesures prises par la Direction générale sont une "remise en cause des acquis des travailleurs, des malades, etc". Il s’en explique dans la déclaration ci-dessous.

L’examen de la situation au sein du CHU-YO révèle que nombre de difficultés de mise en œuvre de ses missions (de soins, formation et recherche) sont surtout en rapport avec la dégradation continue des conditions de travail et de vie des travailleurs de l’institution. Au niveau des missions de soins, pour illustrer nos propos, il suffit de considérer l’insuffisance de matériel et d’équipement de travail en quantité et en qualité, de médicaments ; les ruptures de stock, l’insuffisance du personnel toutes catégories confondues … ; cet ensemble de problèmes qui n’est pas exhaustif concerne tous les services. Dans un tel contexte, malgré les sacrifices consentis par l’ensemble des travailleurs, la qualité des soins ne peut pas être satisfaisante.

Au titre de la formation, quelle formation dispense-t-on aux étudiants en médecine et en pharmacie, aux médecins en spécialisation (chirurgie, gynécologie, pédiatrie, psychiatrie), aux élèves de l’Ecole nationale de santé publique (toutes catégories) dans un dénuement pareil ? Quant au volet recherche, on peut également demander aux hospitalo-universitaires à savoir s’il est vraiment possible de faire de la recherche dans la situation du CHU-YO ? Ces conditions de travail exécrables coexistent avec des conditions de vie précaires aggravées par la cherté de la vie. Cet aperçu montre que les travailleurs sont confrontés à de nombreux problèmes qui compromettent visiblement le succès de la mise en œuvre des missions du CHU-YO. Au lieu de s’attaquer réellement à ces problèmes, le Directeur Général vient de prendre certaines mesures qui aggravent la situation.

1 - De la remise en cause des acquis

Contre toute attente, au lieu de chercher à motiver davantage les travailleurs, le Directeur Général a signé la note de service n°2009-0369 MS/SG/CHUYO du 20/02/09 portant exclusion du forfait radio-labo et des exonérations de certains examens. Cette note va à l’encontre des dispositions du Raabo conjoint N° An –VIII-084/FP/SAN-AS/MF/CAPRO portant tarification des actes des professionnels de santé et des hospitalisations dans les formations sanitaires et Etablissements hospitaliers publics du Burkina Faso du 31 mars 1991. En effet, s’agissant des malades hospitalisés, le dit Raabo en son article 19 fixe les tarifs de remboursement des frais d’hospitalisation et en son article 20 alinéa 1 définit les forfaits pour médicaments et les forfaits pour examens à payer en sus des frais d’hospitalisation. Avant la note de service, le forfait payé à ce titre par tout hospitalisé est de 400F/j.

Les forfaits médicaments n’ont aucun sens dans la mesure où le CHU-YO ne fournit pas de médicaments aux hospitalisés. La même Raabo accorde (articles 1, 7, 21 et 22) des exonérations totales ou partielles aux retraités élèves, étudiants, travailleurs relevant du Ministère de la santé et de l’Action sociale d’une part et d’autre part aux fonctionnaires, agents de l’Etat, militaires et para-militaires ainsi qu’à leurs conjoints, descendants et ascendants directs à charge. Au terme de la note de service, les malades hospitalisés et le personnel du CHU-YO payent désormais les examens de radio&laboratoire à hauteur de 50% de leurs prix ; toutes les autres personnes antérieurement concernées par les exonérations partielles ou totales payent plein tarif.

En outre, le Raabo dispose en son article 20 alinéa 2 à propos des forfaits : "..ils seront déterminés par chaque organe de gestion, sur la base d’éléments de référence, arrêtés par le Ministre chargé de la Santé et de l’Action sociale". En conséquence, la note de service en question est simplement illégale et anti-travailleurs. Elle aboutira nécessairement à l’approfondissement de la démotivation des travailleurs et à l’exclusion de l’accès aux soins hospitaliers de plusieurs citoyens. Le Raabo affirme clairement comme on l’aurait constaté la mission sociale des formations sanitaires publiques. A-t-on le droit de balayer cette importante valeur sociale d’un revers de la main sous prétexte de lutter contre les « abus » en matière d’exonération surtout quand on sait que l’origine des problèmes financiers du CHU-YO se situe certainement ailleurs ?

2-Des questions dites de sécurité

Les travailleurs ont été informés par note de service n°2009-0025/MS/SG/CHUYO du 07/01/09 relative à la sécurité au sein du CHU-YO que des agents de la police nationale sont commis à un certain nombre de tâches à la porte du CH-YO ;.saisi, notre syndicat a signifié à M. le Directeur Général le 05/01/09 que les travailleurs ne sont ni d’accord pour la présence de la police au CHU-YO ni avec le principe des fouilles du personnel. En quittant la réunion nous avons été rassurés que les "fouilles" sont exclues et pour conclure, il a été retenu le principe d’une autre rencontre qui réunira le Directeur Général, le Président du Conseil d’Administration et le syndicat.

Tenue effectivement le 09/01/09, cette deuxième rencontre, après les échanges a proposé un temps d’observation. Après ces concertations que nous avons initiées en tant que syndicat représentant les travailleurs, le directeur général a opéré un revirement unilatéral. C’est en effet avec surprise que nous avons appris l’instauration de "contrôles inopinés" par la note de service n°2009-0404/MS/SG/CHUYO du 27/02/09 suite "à des cas de vols répétés". Cette note du reste sonne comme un aveu d’échec de la présence de la police au CHU-YO. Elle constitue également une preuve du manque de considération de notre syndicat appelé selon les circonstances « partenaire social ». Au total, pour notre part les problèmes du CHU-YO sont imputables :

- aux choix de politiques sanitaires opérés par le pouvoir de la 4e République qui, sur le terrain pratique se traduisent par l’impossibilité des pauvres, majoritaires dans ce pays, d’accéder aux soins. Foulant ainsi au pied ses devoirs envers la santé de notre peuple, le pouvoir a fait du CHU-YO non pas un hôpital de référence mais plutôt le plus grand hôpital poussiéreux ou marécageux (au gré des saisons) de la sous-région ;

- à la gouvernance directe de l’établissement ; sinon comment peut-on penser modifier un Raabo pris en conseil des ministres par une note de service ?

- à l’impunité dans le pays, dans le secteur de la santé en particulier. A ce titre, les travailleurs attendent toujours la lumière sur les « "vols de médicaments et de détournements de fonds".

C’est pour ces raisons que la situation du CHU-YO interpelle tout le monde certes, les autorités de ce pays en premier lieu car elles n’ont pas le droit de rester indifférents comme c’est le cas. Il nous paraît donc important de souligner ici qu’une réflexion globale s’impose sur les problèmes du CHU-YO s’il existe réellement une volonté d’améliorer la situation. Dans tous les cas, la remise en cause des avantages reconnus aux travailleurs et au peuple burkinabè n’est en rien un moyen de sortir de ce « pétrin ».

C’est pourquoi, notre organisation exige :

- le traitement diligent des revendications des travailleurs du CHU-YO et le retrait pur et simple de la note de service N° n°2009-0369 MS/SG/CHUYO du 20/02/09 portant exclusion du forfait radio-labo et des exonérations de certains examens ;

- le respect des travailleurs et de leur organisation syndicale ;

- une véritable lutte contre les vols et les détournements à travers une lutte ferme contre l’impunité et une meilleure organisation de la gestion des services avec des mécanismes de contrôle fonctionnels et fiables ; le retrait de la police du CHU-YO. Non aux atteintes à la liberté d’aller et venir par des fouilles humiliantes et contre-productives.

- la mise en œuvre d’une vision sociale et non une vision lucrative et mercantiliste dans les formations sanitaires publiques pour une meilleure prise en charge de la santé de notre peuple.

Halte à la remise en cause des acquis de notre peuple !

Non à l’impunité !

Pour le Bureau de la Section

Le Secrétaire Général

Pissyamba OUEDRAOGO

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