Revenus sur les déclarations du pape contre le port du préservatif au cours de leur conférence de presse tenue hier, mardi 24 mars 2009, au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC), les raëliens du Burkina ont appelé les Africains à tourner le dos à l’Eglise catholique. Colère palpable, ton sentencieux et propos acerbes, les adeptes du « prophète Raël » ont voué le Souverain pontife aux tribunaux internationaux pour « crime contre l’humanité ».
Quelque une semaine après sa déclaration contre le port du préservatif, le pape Benoît XVI n’en finit pas d’être chargé de tous les péchés d’Israël. Au Burkina Faso, les premières salves en direction du Saint-Siège sont parties du mouvement raëlien avec le docteur Da Sié dans le rôle d’artificier en chef.
Assis devant une table nappée et sur laquelle trônent des paquets de condoms prudence et autres préservatifs made in China arborant un grand pendentif propre aux fidèles de la religion athée fondée sur le primat de la science et de la technologie, le conférencier choisit d’abord les statistiques pour marquer les esprits :
« 33 millions de séropositifs dans le monde, plus de 30 millions de morts depuis 1981, 6000 décès par jour dus au SIDA et 7 400 contaminations toutes les 24 heures ». Après les chiffres effroyables, place au réquisitoire contre l’Eglise catholique et son chef actuel, le pape Benoît XVI. « Dire comme le pape catholique romain que le préservatif contribue à la propagation du SIDA, c’est tout simplement criminel.
C’est envoyer à la mort toutes ces personnes ignorantes qui le croient et iront faire des rapports sexuels sans protection », s’insurge le docteur Da, qui voit en l’hostilité du Souverain Pontife à l’usage du condom une conspiration du catholicisme contre l’Afrique et sa culture : « Cette campagne menée par le pape s’inscrit dans la séculaire stratégie de l’Eglise catholique de maintenir les Kamites [NDLR : Africains] dans l’obscurité pour mieux les dominer. En effet, après sa contribution pour l’instauration de l’esclavage (« le Noir n’a pas d’âme »), elle a aidé à la colonisation politique et économique en assurant la colonisation culturelle et cultuelle », a-t-il tranché avant de s’étrangler d’indignation : « Ce qui est vraiment incroyable, c’est de voir des Noirs africains qui continuent d’aller à l’église ».
C’est que, la présente campagne de désapprobation de la déclaration « gravissime de l’usurpateur de Rome », est précédée d’une autre, dénommée « vaste campagne nationale d’apostasie pour appeler les populations des différentes régions du pays à quitter l’Eglise catholique ». Déclenché par les raëliens burkinabé depuis le 30 janvier 2009, ce mouvement est né, selon le document remis à la presse, de l’accaparement des terres sacrées du village de Korbê-Zambo (dans le Ioba) par la paroisse de la localité. A en juger par la virulence de l’écrit, le pire est à redouter :
« L’Eglise catholique doit quitter le terroir dagara ; elle doit déguerpir sans délai de la colline de Ligèton et aussi de tous les lieux de culte sacrés dagara qu’elle a déjà occupés et spoliés. Nous sommes engagés dans cette lutte jusqu’à ce que nous ayons une satisfaction totale de nos revendications », peut-on lire sur le papier imprimé. Déjà, un site web est créé pour inviter les Africains à apostasier de l’Eglise catholique, en attendant de voir les « juridictions internationales condamner le Saint-Père pour crime contre l’humanité ».
Mais de quels moyens disposent Raëls et ses disciples pour clouer le représentant de Jésus-Christ sur le banc des accusés ? « Tous les moyens humains, financiers et matériels seront mis à contribution », soutient-on du côté des requérants.
L’Observateur Paalga
