Un élève de la classe de 4e du lycée Newton-Descartes de Ouagadougou a été tué par coup de pistolet hier lundi 16 mars 2009, par son camarade de classe. Le ministère de l’Enseignement secondaire a expliqué les circonstances du drame en fin d’après-midi, lors d’un point de presse tenu à l’immeuble de l’Education.
C’est un événement malheureux, très malheureux, pour reprendre les termes du directeur régional des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique du Centre, principal animateur du point de presse. Le film du drame, tel que présenté par Patindé Jean Robert Thiombiano, est le suivant : lundi 16 mars 2009. Martial Soubeiga, 17 ans, se présente au lycée peu avant 7 h. Outre ses documents, il avait dans son sac d’écolier, une arme à feu de 7,77 mm qu’il a soutiré du canapé de son père en voyage.
Avant l’arrivée du professeur, Martial sort le pistolet, le manie comme pour montrer à ses camarades de quoi il est capable. De cette manoeuvre, le coup fatal est parti. Accidentellement, dit-on. La cible ? Corneille Tapsoba, 19 ans. L’infortuné tombe au fond de la classe. Les autres camarades accourent et alertent l’administration du lycée qui, à son tour, fait appel aux pompiers puis à la gendarmerie. Corneille est admis au bloc opératoire du centre hospitalier national Yalgado Ouédraogo. Mais son foie est touché. Peu avant 13h, il rendit l’âme sur la table d’opération. La famille Tapsoba est endeuillée.
Tout le lycée Newton-Descartes aussi... "Personne ne pouvait imaginer que Martial avait une arme dans le sac", note, avec regret, Anatole Yaméogo, le proviseur-fondateur du lycée, pour qui "on ne peut pas fouiller dans les effets de chaque élève tous les matins". Le directeur régional de l’enseignement secondaire du Centre, pour qui ce drame est un premier dans sa circonscription, rappelle alors les articles 20, 21 et 32 du règlement intérieur du ministère, interdisant respectivement l’introduction d’arme à feu dans les établissements scolaires, l’utilisation ou la consommation de produits prohibés (alcool, drogue, etc.) et l’utilisation de documents prohibés ou diffamatoires. Au rappel de ces dispositions, en l’occurrence celle relative à l’interdiction de consommer des produits prohibés, les journalistes ont voulu savoir s’il y avait déjà des soupçons qui pèsent sur l’élève auteur du drame.
Mais pas de réponse précise des conférenciers qui disent s’en remettre aux conclusions de l’enquête policière en cours. Et c’est la même réponse qui est donnée à plusieurs autres curiosités de la presse, relatives entre autres à la conduite (discipline) de l’élève Martial Soubeiga, à la régularité de la détention de l’arme par son père, etc. L’on sait toutefois que le père du tireur est un douanier à la retraite, et que celui de la victime est maçon. Patindé Jean Robert Thiombiano, Anatole Yaméogo (fondateur du lycée), Ouibgo Roger, directeur des études du lycée Newton-Descartes, invitent les parents d’élèves à ouvrir davantage l’oeil sur leurs enfants.
En rappel, "Le Pays" avait, à la suite d’une série de fusillades en Europe, tiré la sonnette d’alarme dans sa rubrique "Dialogue intérieur" du vendredi 13 mars 2009, sous le titre : "folies meurtrières en Occident : l’Afrique n’est pas à l’abri". La tragédie du lundi noir au Newton-Descartes vient rappeler que le Burkina n’est pas à l’abri de ces meurtres de jeunesse. Attention, surveillez vos enfants !
Par Paul-Miki ROAMBA
Le Pays
