Actualités :: Commissariat de police de Konsa : Polémique autour du décès d’un individu en (...)
Daouda Dabiré, père de la victime

Ibrahim Dabiré, menuisier basé à Bobo-Dioulasso, est décédé le lundi 9 mars 2009 suite à une garde à vue au Commissariat de police de l’arrondissement de Konsa Le défunt âgé de 44 ans y était détenu dans le cadre d’une affaire d’abus de confiance. Cependant, sa famille rejette la version des faits livrée par les policiers et entend porter plainte en justice pour “tortures”.

Très affligé, Daouda Dabiré, conseiller des affaires économiques à la retraite et père de la victime s’attendait à tout sauf au décès de son fils arrêté pour abus de confiance. Si bien qu’il ne trouve pas sa mort “naturelle”. “En plus des blessures que mon fils aurait contractées volontairement dans sa cellule, il y a aussi le fait qu’il se plaignait de douleurs aux tendons. Il n’est de doute qu’il a été torturé car il l’a même confié à son petit frère qui était allé le rendre visite au cours de sa garde à vue. Je vais porter plainte en justice pour que les responsabilités soient situées”, a-t-il confié. Cette accusation de tortures est niée en bloc par le commissaire de police de

Konsa, Oumarou Koama. “Personne n’a été torturé dans mon commissariat. J’ai la conscience tranquille. La famille de la victime peut porter plainte et ce sera à la justice de nous départager”, a répondu celui-ci. Mais que s’est-il passé pour que Ibrahim Dabiré fasse l’objet d’une affaire d’abus de confiance jusqu’à rendre l’âme au cours de sa garde à vue ? La version des faits livrée par le commissaire de police de Konsa, Oumarou Koama, n’est pas du goût du père de la victime qui ne nie pas l’affaire dans le fond mais rejette la manière dont son fils est mort.

Une vieille affaire

A écouter le commissaire Oumarou Koama, l’affaire remonte au 13 octobre 2008. “Ce jour-là, nous avons été saisis par un infirmier d’Etat en service à Houndé, Yaya Traoré au nom de son défunt frère Mamadou Traoré, pour un cas d’abus de confiance. C’est ainsi que Yaya Traoré nous a raconté que son frère de son vivant avait demandé à Ibrahim Dabiré, menuisier de son état, de lui confectionner des meubles d’une valeur de 83 000 F CFA. Celui-ci a effectivement fabriqué les meubles que son client lui a demandés”, a-t-il d’emblée soutenu. Et de continuer son récit : “Après coup, Mamadou Traoré est allé pour retirer ses meubles. C’est là que le menuisier lui a dit de revenir les chercher après, le temps qu’il fasse certaines retouches.

Toute chose que le client fit, mais va constater à son retour que Ibrahim Dabiré a revendu ses meubles à quelqu’un d’autre et a dissipé les sous. Suite à cela, le client a poursuivi Ibrahim Dabiré en vain sans trouver satisfaction. Et les choses en étaient restées là car le client est malheureusement décédé suite à un malaise”. Eu égard donc à la plainte du frère de l’intéressé, Ibrahim Dabiré a été convoqué et invité par les policiers de Konsa à rembourser les 83 000 F CFA versés par son regretté client. “Pour ce faire, une procédure pour porter l’affaire en justice était déjà en vue, mais le père de Ibrahim Dabiré a souhaité un arrangement à l’amiable.

Comment Ibrahim Dabiré a rendu l’âme

Toute chose que nous avons acceptée. Ainsi, des collègues de Ibrahim Dabiré ont même payé 40 000 sur les 83 000 F CFA requis. Il restait 43 000 F CFA à payer en quelques semaines et nous avons de fait, classé le dossier”, a relevé le commissaire Oumarou Koama. Et d’ajouter : “Après ce compromis, Ibrahim Dabiré a disparu de la circulation sans respecter ses engagements. Non content de cela, il vilipendait l’assistant de police chargé du dossier, Kaboré Dramane, en ville. Vu cette situation, nous avons recherché et retrouvé le menuisier le mercredi 4 mars 2009, car nous nous sentons gênés vis-à-vis du plaignant qui s’impatientait et allait nous prendre pour des complices”.

A l’issue de son interpellation, le mercredi 4 mars 2009, Ibrahim Dabiré “incapable” de payer le reste de la somme, a été mis en garde à vue dans l’attente d’être déféré à la prison civile. Mais le destin en a décidé autrement. “Le samedi 7 mars 2009, au petit matin, Ibrahim Dabiré s’est cogné la tête contre le mur de sa cellule et a eu des blessures. Nous l’avons conduit à l’hôpital pour des soins et invité son père à honorer une ordonnance de 15 740 F CFA bon gré mal gré. Celui-ci semblait désavouer son fils qui, à ses yeux, paraissait un bandit”, a affirmé le commissaire Oumarou Koama. Et de relever aussi que : “nous avons constaté par la suite le dimanche 8 mars, que le cas de Ibrahim Dabiré dégénérait car il se frottait le corps avec ses propres selles. Au regard de cela, nous avons voulu le confier à son père pour la poursuite des soins des blessures à domicile, mais celui-ci a refusé”. Embarrassé par la situation, notre interlocuteur a conclu que : “C’est ainsi que l’état de santé de Ibrahim Dabiré s’est dégradée dans la matinée du lundi 9 mars, car il a piqué une crise.

Et c’est pendant qu’on le conduisait à l’hôpital qu’il a rendu l’âme”. Stupéfaction ! “Informé du décès de son fils, M. Dabiré s’en est remis au destin tout en mettant en cause l’état mental du défunt qui selon lui, avait déjà fait un coma de 24 jours suite à une chute. Il nous a aussi demandé un soutien pour procéder à l’enterrement qui s’est déroulé le mardi 10 mars. Nous lui avons assuré le transport du corps et remis la somme de 50 000 F CFA”, a dit le commissaire central de police de Bobo-Dioulasso, Modibo Coulibaly.

Regrettant le fait qui s’est produit, M. Coulibaly a martelé : “Si nous avions su que Ibrahim Dabiré n’était pas mentalement au point, nous ne l’aurions pas gardé”. Toujours est-il que le père de la victime trouve que “les policiers ne sont pas blancs comme neige dans ce qui est arrivé à son fils”. Il tient mordicus : “Mon fils a été torturé et je vais porter plainte. J’ai même appris qu’il est décédé au commissariat et non en cours de route pour l’hôpital”. Le certificat de décès de la victime n’a pas encore été établi et le sera sur la base du rapport de l’expertise médicale du médecin légiste.

Sidgomdé

Sidwaya

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