Actualités :: Bobo-Dioulasso : Le 8-Mars de la honte

Le monde entier a célébré le 08 mars dernier la Journée internationale de la femme. A Bobo-Dioulasso, cette journée a plutôt révélé à la face du monde, les multiples désaccords entre les organisations féminines de la ville. Lesquelles sont engluées depuis quelques mois dans des querelles de leadership. En tout cas, tous les ingrédients étaient réunis pour faire de ce 8-Mars dans la ville de Sya, une journée de la honte.

Pouvait-il en être autrement quand on sait que depuis l’échec de la mise en place des bureaux de coordination des femmes en septembre dernier sous l’égide du ministère de la Promotion de la femme, la situation était devenue presque insoutenable avec cette radicalisation des positions entre les deux grands groupes de femmes en conflit dans le Houet ? Dans un camp comme dans l’autre, des actions ont toujours été menées et souvent nuitamment dans le seul but de saper le moral de l’adversaire pour ne pas dire de l’ennemi.

Ce 8-Mars était alors pour chacun des deux protagonistes une occasion inespérée de tester sa capacité de mobilisation et de prouver dans le même temps sa suprématie. De part et d’autre, d’importants moyens financiers et humains ont été mobilisés pour la réussite de l’évènement. Des conditions de préparation qui ont fait dire à de nombreux observateurs qu’on pourrait assister ce 8-Mars à une journée chaude en perspective à Bobo-Dioulasso.

Et ils n’ont véritablement pas eu tort au regard de ce qu’il nous a été donné de constater dans la ville de Sya en cette fête de la femme. Une ville divisée en deux entre les partisans d’Assita Ouattara et ceux de Hadja Naba Diané. L’atmosphère était si délétère que certaines personnalités de la région ont tout simplement choisi de prendre les dispositions nécessaires afin d’éviter toute confusion en pareille circonstance. Le ministre Soungalo Ouattara qui n’a jamais manqué à l’appel des fils et filles de la région des Hauts-Bassins pour de tels évènements était l’un des plus grands absents de cette fête à Bobo.

Le gouverneur Pascal Témai Bénon a tout simplement choisi d’aller se réfugier à Orodara. L’incontournable El Hadj Barro Djanguinaba a, quant à lui, préféré se terrer à son domicile, boycottant ainsi ces grands rassemblements de djandjoba organisés à l’occasion de cette journée, et qu’il affectionne tant. Le président du conseil régional, Baba Traoré, est demeuré introuvable. Venue d’Abidjan pour la circonstance, Mariam Lamizana a rejoint précipitamment ses sœurs du Kénédougou pour la célébration de l’évènement.

Bref, chacun avait pris ses précautions pour éviter d’être éclaboussé dans cette lutte de leadership que se livrent les femmes de la province. Elles qui, en toute logique, se devaient de mettre à profit cette journée pour jouer la carte de la réconciliation et démontrer dans le même temps leur engagement et leur détermination à se départir des considérations partisanes pour sauvegarder l’intérêt général. Malheureusement, ce 8-Mars a encore mis en exergue l’ampleur de la déchirure au sein de la gent féminine du Houet.

Et, au vu des actions qui ont été menées sur le terrain et sur lesquelles on ne va pas épiloguer, la réconciliation n’est pas pour demain. Surtout avec certaines implications qui ne sont pas de nature à favoriser un rapprochement entre les camps en conflit. En choisissant de s’aligner derrière Assita Ouattara pour la célébration de ce 8-Mars, Salia Sanou et son conseil municipal acceptent dans le même temps de tourner le dos à une partie de leurs administrées.

Toutes choses qui compromettent le développement de la région et mettent dangereusement en péril la quiétude de la population. Et si rien n’est fait pour remédier à cette situation, on pourrait encore une fois assister à des échéances électorales tumultueuses dans les mois à venir dans le Houet. Une province qui s’est déjà illustrée négativement avec les multiples cas de fraudes constatés lors des dernières municipales.

Jonas Apollinaire Kaboré

L’Observateur Paalga

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