Actualités :: Vie conjugale : La place du pardon au sein du foyer
Rock Audacien D. DAMIBA

Pardonner veut dire simplement “remettre la dette”, “effacer la dette”. Autrement dit, pardonner, c’est faire table rase sur tout ce qui s’est passé et ne plus tenir rigueur à qui que ce soit.

Cela voudrait également que l’on ne revienne plus jamais sur l’incident ou le tort qui a été causé. Le pardon devient ainsi le baume qui, en même temps qu’il interromp la douleur, efface les séquelles et donne de nouvelles énergies. Voilà donc ce qu’il faut à un couple pour vivre dans la paix. Mais, hélas ! le pardon est devenu une denrée rare dans la vie de bien des partenaires conjugaux.
Dès lors que l’on parle de la nécessité de pardonner, c’est que l’on admet qu’il y aura

des manquements, des blessures, des incompréhensions. Toute chose normale, quand deux personnes partagent la même vie avec les mêmes projets. Comme on le sait, la perfection n’est pas de ce monde et c’est pourquoi la vie conjugale n’échappe pas, elle non plus, aux insuffisances et à certains dysfonctionnements d’ici-bas. L’union dans le mariage est celle qui met deux personnes imparfaites ensemble, pour vivre des projets communs. A cause donc de leur nature imparfaite qui, inévitablement, leur fera connaître et vivre certaines situations indésirables, les conjoints se doivent constamment de vivre le pardon, et cela de façon intense.

Mais qu’est-ce que le pardon ? Voyons d’abord, ce qu’il n’est pas.
- Il n’est pas un jeu de l’esprit
- Il ne s’embarrasse pas de conditionnalités
- Il n’attend rien en retour
- Il ne connaît pas l’usure du temps
- Il ne revient jamais sur le passé
- Il ne connaît pas la vengeance car,
- Il ne sait jamais faire du mal
Oui, le pardon est une réalité, qui doit se vivre et faire vivre plus d’un. Il est concret.
Le pardon regarde toujours devant pour espérer des lendemains meilleurs. Il pousse à faire le bien. Pardonner, ce n’est pas seulement laisser tomber la faute, c’est chercher à réaliser dans la vie de l’autre, ce qui est meilleur.

Quand on pardonne, on doit faire bouger les choses positivement. S’il y a un cadre où le pardon doit se vivre au quotidien, c’est bien celui de la famille. Un couple qui ne connaît pas le pardon va disparaître avec le temps. Ne pas pardonner, c’est permettre à la faute et aux fautes d’élire domicile dans le foyer ; c’est refuser l’apaisement des cœurs en faisant monter la température à un degré inacceptable. Refuser le pardon ou refuser de pardonner est la meilleure façon d’éloigner les conjoints l’un de l’autre, éloignement des cœurs, mais aussi éloignement des corps. L’absence du pardon est une invite à la haine, à la colère, à l’égoïsme et à bien d’autres maux à s’installer confortement.

Le refus de pardonner

Bien des sciences humaines s’accordent à dire que le mal que l’on pense faire à autrui a des tentacules qui finissent par atteindre son auteur. Il en est ainsi du pardon. Celui qui refuse de pardonner se fait énormément de mal parce qu’obligé de toujours se rappeler et de ruminer. Ce qui n’est pas sans dommage pour sa santé tant mentale que physique. Le refus de pardonner, c’est l’emmagasinement des rancœurs, des frustrations et la répétition du mal. On se lézarde le cœur, l’âme et l’on dresse une barrière à toute relation bienfaisante, à commencer par celle avec le partenaire conjugal et aussi avec les enfants. Il est scientifiquement démontré que demeurer dans un tel état favorise l’atrophie du système nerveux et contribue à la baisse du sens de raisonnement sain.

Comme on peut le voir, le déficit de pardon au sein du couple ôte aux conjoints toute perspective d’épanouissement et donc, compromet dangereusement la possibilité d’une vie harmonieuse et équilibrée.
A problème exceptionnel, solution exceptionnelle ! Bien des partenaires conjugaux doivent rechercher la solution à leur déconfiture conjugale dans une volonté aiguisée de ramener l’esprit de pardon en leur sein. Cela doit aller au-delà des mots. Le pardon, le vrai, ne se limite pas au stade de ne pas tenir rigueur et de ne pas chercher à se venger. Une des vertus du pardon est de faire le bien et beaucoup de bien à celui qui a causé le tort. Entre conjoints, il sera demandé à chacun de faire pour l’autre plus de bien qu’auparavant. C’est dire que les occasions de disputes, d’incompréhensions, doivent constituer des tremplins pour mieux s’aimer et mieux s’entraîder.

Le pardon, le vrai, voudrait donc que l’époux soit plus présent à la maison dorénavant, qu’il sache apporter plus de joie, d’encouragements et de soutien à son épouse. Le pardon le conduira à poser des actes jusque-là ignorés voire inattendus. Il se montrera plus compréhensif, plus tolérant et plus généreux envers sa femme. Bref, il lui montrera et démontrera qu’elle seule compte dans sa vie et dans son environnement.
Il s’agira aussi pour l’épouse de ne pas attendre un geste de son époux avant d’en poser un.
Le pardon, le vrai, la comblera d’énergie, de sorte qu’elle prendra les devants dans les actions qui réhabilitent son époux et le rendent fier et reconnaissant d’avoir cette femme pour épouse. Bref, dans sa vie au quotidien, elle travaille de sorte à ce que son bonhomme de mari puisse dire et se dire : “si c’était à recommencer, ce sera toujours avec elle et avec elle seule”.

Dans ce monde, on peut s’égaler dans bien des domaines. Fera l’exception celui qui seul sait pardonner. Les couples sans exception doivent faire la différence dans ce domaine. Le pardon suivi de dommagements est fait de savants calculs et porte en lui-même les germes de la rancœur, ramenant sans cesse des souvenirs macabres. Ceux qui s’y accommodent n’ont rien compris de la valeur intrinsèque et irremplaçable de l’être humain.

Ils ont chosifié l’homme. Ils ont chosifié la femme en les ramenant à l’échelle du matériel et de l’argent. C’est la plus grave injure que l’on puisse faire à l’humanité. Le pardon qui se marchande a fini d’en être un. Il a un écho traumatisant, une sève empoisonnée, par ce qu’il est sans amour. Le temps l’emportera et les séquelles du tort et des torts seront plus que jamais visibles, plus que jamais indélébiles.
Le pardon entre conjoints a ceci de particulier qu’il n’exige pas de séparation et encore moins de réprimandes.
Les conjoints qui savent se pardonner ont tellement donné et reçu qu’ils en sont comblés. Cela crée en eux le besoin de faire mieux et d’être meilleurs.

Le pardon, un antidote à la déchirure conjugale ! Un tort fait à un moment donné et à quiconque n’est certainement pas le premier et probablement pas, le dernier. L’auteur peut ne pas être le même, le temps aussi. Une chose est sûre : ce qui s’est passé, se passera. Il faut s’en convaincre que l’on ne peut s’empêcher de faire du tort à autrui et d’être victime de tort de la part d’autrui. Si fait que, refuser de pardonner reviendrait à dire, renier la vie en société et renier la vie tout simplement. Le pardon fait partie de la vie de l’homme.

Entre conjoints, le pardon ne se limite pas seulement à ses vertus de maintenir le couple uni ; il fait plus et mieux. En tout cas, cela devrait être ainsi. Pardonner nous ramène à votre vraie nature d’êtres faillibles, incapables de faire toujours et toujours du bien et enclins à faire le mal. On se rend compte alors que l’autre n’a pas le monopole du mal.
Cela nous rend humble, d’une humilité qui sollicite le pardon de l’autre. On s’abaisse pour mieux s’élever, parce que le pardon que nous obtenons nous donne de la sécurité et nous extirpe des griffes de la diffamation. Nous savons que notre faute, notre bêtise ne sera pas criée sur les toits. Chacun des partenaires ayant fait cette expérience retrouve la joie de vivre et de bien vivre. Chacun renaît de ses cendres. On s’interdira alors certaines paroles et certains actes déplacés. C’est là tout le bien-fondé du pardon.

Rock Audacien D. DAMIBA, Conseiller conjugal (Email:damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya

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