Actualités :: Affaire Norbert Zongo : « Le président m’a dit… » (Souhayr Belhassen)

En visite depuis le 22 février dernier, la présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), Souhayr Belhassen, a rencontré plusieurs autorités du Burkina Faso, dont le chef de l’Etat, Blaise Compaoré. En fin de séjour, la patronne de la FIDH a animé un point de presse le vendredi 27 février 2009 au siège du MBDHP à Ouagadougou. Au cours de cette rencontre avec des journalistes, cette militante des droits humains a rendu compte des sujets qu’elle a évoqués avec les différentes personnalités rencontrées.

Elle est la première femme à occuper le poste de président de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), depuis avril 2007. Elle, c’est Souhayr Belhassen, qui a été journaliste (elle a exercé à Jeune Afrique et à Reuters : NDLR). Aujourd’hui, cette battante tunisienne, qui a abandonné la plume pour la toge de défenseuse des droits de l’homme, était au Pays des hommes intègres, sur invitation du Mouvement burkinabè des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP), qui est à sa 21e année d’existence, et à la demande du ministère de la Promotion des droits humains ; un séjour qui a permis à Mme Souhayr Belhassen et à sa suite de rencontrer le chef de l’Etat, des autorités gouvernementales, des parlementaires, de hauts magistrats et des membres de la société civile afin de s’imprégner de la situation des droits de l’homme au Burkina. A la fin de son séjour, la présidente de la FIDH a donné une conférence de presse le vendredi 27 février dernier au siège du MBDHP. Elle a évoqué les préoccupations liées au respect des droits humains dans notre pays.

Ainsi, les questions qui ont été au centre des échanges de l’hôte du MBDHP avec les autorités burkinabè ont concerné l’abolition de la peine de mort ; les exécutions sommaires (les cas de Piéla et de Boulporé) ; le processus électoral ; les conditions de détention à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) ; l’indépendance de la Justice et du Conseil supérieur de la magistrature ; le dossier Norbert Zongo. Autant de sujets de préoccupation sur lesquels la présidente de la FIDH s’est exprimée. S’agissant de l’abolition de la peine de mort, Souhayr Belhassen dira qu’ il y a un consensus très fort sur la question. « Je peux dire qu’on ira très vite vers un projet de loi sur l’abolition de la peine de mort ; la loi d’application de la Cour pénale internationale est prête, ce qui donne plus de raison d’aller vers l’abolition de la peine de mort », pense la défenseuse des droits de l’Homme. Sur les exécutions sommaires, la patronne de la FIDH confiera aux journalistes : « Le président (Blaise Compaoré : NDLR) m’a dit qu’il était très vigilant face à ce phénomène ».

Les partis politiques se soucient du processus électoral et en ont fait cas à M Belhassen. « Le président m’a dit que le processus électoral ne pourra se faire qu’à partir de l’établissement de cartes d’identité infalsifiables ». Un tour à la MACO a permis à la délégation de la FIDH de se rencontre compte des conditions d’incarcération. Celles-ci sont « absolument bouleversantes et indignes », a constaté la chef de mission. Il est question de construire un bloc central, qui n’existe encore que sur papier. Là aussi, le chef de l’Etat dit y veiller. Sur l’indépendance de la Justice, l’avis du président du Faso n’est pas ressorti, mais la défenseuse des droits de l’homme tunisienne pense qu’elle est indispensable. Comme il fallait s’y attendre, l’affaire Norbert Zongo n’a pas été occultée. « Je ne pouvais pas ne pas faire cas de ce dossier avec le chef de l’Etat », a martelé cette ancienne journaliste. « Le président m’a dit que le dossier est encore ouvert, et que s’il y a des éléments nouveaux, la Justice peut s’en saisir ».

A ce propos, le président du MBDHP, Chysogone Zougmoré, aux côtés de son homologue de la FIDH à la conférence de presse s’est s’écrié en ces termes : « Moïse a parlé, RSF a apporté des éléments nouveaux, cela suffit à rouvrir le dossier !!! » ; et a ajouté qu’on ne pouvait pas polémiquer sur place avec le chef de l’Etat sur cette question. La présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme a dit avoir tiré en tout cas des enseignements très riches de sa mission au Burkina.

Agnan Kayorgo

L’Observateur Paalga

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