Actualités :: Vie de couple : Jeune fille + travail = mariage = quel drame (...)
Rock Audacien D. Damiba

Quelle est la valeur de l’être humain en général et de la jeune fille en particulier ? Malin qui saurait répondre à cette question ! Nous pouvons néanmoins nous faire une idée là-dessus rien qu’en écoutant les dires des uns et des autres.

Tout récemment, dans une émission à la télévision nationale, une jeune fille disait à près ceci : “pour moi, il me faut d’abord trouver du travail avant de penser au mariage. Les hommes de nos jours, n’ont pas de considération pour une femme qui ne travaille pas. Elle n’a aucune valeur à ses yeux”. Voilà qui est dit et bien dit ! Les garçons, eux, ne se gênent pas pour dire que pour rien au monde, ils ne convoleront en justes noces avec une fille qui ne travaille pas.

Les jeunes filles pour lesquelles le travail passe avant le mariage ne manquent pas d’arguments. Une femme qui ne travaille pas n’est pas respectée par son mari, puisqu’elle dépend de lui financièrement et matériellement. Il la trouvera trop encombrante, trop ambitieuse et simplement budgétivore. Et il ne se gênera pas de le lui faire savoir et très souvent sans la manière. Elle subira toute sorte d’humiliations, tout simplement parce que, d’après son homme de mari, elle n’apporte rien en famille. Et que de propos désobligeants !

Cet homme-là se permettra quelques fois de dire à son épouse que c’est lui qui l’a fait “sortir du trou”, qu’elle n’était rien et que ses parents ne sont que des nécessiteux. Il utilise son argent comme il le veut, sans aucune concertation avec son épouse. Tout lui appartient et rien pour l’épouse.

On comprend donc pourquoi, pour ne pas vivre dans un tel désert où elle manque de tout : argent, matériel, amour, considération et respect pour sa personne, la jeune fille prend des dispositions pour se prémunir de tout cela. Elle décide donc de se trouver du travail, synonyme de salaire et donc de sécurité financière et matérielle. Tout s’explique donc et on se gardera volontiers de lui jeter la pierre. Les garçons, eux, ont d’autres explications que l’on peut aussi comprendre. Ainsi ils avancent la cherté de la vie, chose qui est vraie. Ils ajouteront néanmoins que les filles sont matérialistes et dépensières. Il faut qu’elles trouvent elles-mêmes leur argent pour satisfaire leurs caprices. Après tout, ne réclament-elles pas l’égalité des sexes ?

Elles doivent forcément participer aux charges de la famille. Un jeune homme m’a dit un jour qu’épouser une fille qui ne travaille pas c’est diviser le salaire en deux, alors qu’on devait plutôt le multiplier par deux. Et puis, il y a les beaux parents qu’il faut soutenir sans oublier les funérailles et autres “djandjobas”. On arrive ainsi à la conclusion que pour bien se marier et se sentir dans sa peau, il faut forcément un couple de salariés. Nous voulons le croire et nul ne dit que l’argent ne compte pas dans le mariage. Mais avec les différents raisonnements ci-dessus avancés, on en vient à croire que la jeune fille sans travail ne suffit pas pour le mariage. C’est dire qu’elle ne regorge pas en elle-même et dans la nature intrinsèque toutes les qualités et toute la valeur requises pour être épouse et mère. L’équation serait donc : jeune fille + travail = épouse.

Et c’est là que les choses se compliquent et deviennent inquiétantes. Dire que la jeune fille sans travail est disqualifiée pour prétendre au mariage est une évaluation monstrueuse de la gent féminine. Et c’est surtout ne pas comprendre le sens du mariage et ce qui en fait sa force et sa réussite. En maintenant l’équation énoncée pour entrer dans le mariage, on fragilise la relation conjugale. Elle est hypothéquée et porte en elle-même tous les germes de la dislocation. La question est si simple, quant on épouse une jeune fille avec son travail, que faire si cette dernière venait à perdre son emploi ? Perte d’emploi, perte de statut ? La question est aussi grave que cela. C’est pure utopie que de vouloir mettre le mariage et le travail sur un même plateau, et pour cause :

- aucun emploi n’est définitivement et irréversiblement acquis. Il suffit d’écouter les chaînes de radio et de télévision pour se rendre compte que des milliers de personnes vont perdre leur emploi à cause de la crise économique et financière que connaissent les pays les plus riches de la planète. Des femmes et aussi des hommes vont faire des frais de cette situation. Devons-nous alors nous attendre à des divorces en série si tel est que le mariage se conjugue avec emploi

- le mariage, lorsqu’il est scellé, il l’est (en tout cas, il devrait l’être) une fois pour toutes. Il est indissoluble dans le cas du meilleur comme dans celui du pire. Il n’y a par contre, aucune garantie pour l’emploi, aucune stabilité. Tout est aléatoire dans ce domaine. Vouloir donc lier la vie du mariage à celui du travail, c’est la dévaluer à tout point de vue. Et c’est justement à cela que l’on est arrivé en ces temps-ci. Le mariage a perdu de son importance.

Lui, qui est censé être définitif est lié à des choses finissantes. Lui, qui devait être le modèle de la stabilité, le roc de l’harmonie, oui, le mariage est “marié” à des choses instables, éphémères et sujettes à toutes les manipulations des hommes. Faire un alliage du mariage avec le travail, du stable avec l’instable, du temporel avec de l’infini n’obéit à aucune logique, à moins que l’on choisisse de banaliser, et de chosifier le mariage. La chose qui inquiète le plus c’est que l’équation : jeune fille + travail = mariage ne devienne au fil des ans une norme de notre société oh ! combien matérialiste. Plaire à Dieu que cela n’arrive pas, autrement, la famille, première cellule de l’humanité, s’éclatera pour le bon.

Rock Audacien D. Damiba, Conseiller conjugal (Email : damibashalom@yahoo.fr)

Sidwaya

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