Actualités :: FETES DE FIN D’ANNEE : Vie chère ou pas, on va "s’enjailler"

Les fêtes de fin d’année ont toujours constitué des moments de grandes appréhensions pour tout le monde. Elles le sont davantage en 2008, une année qui a pour caractéristiques la vie chère. Mais les Burkinabè semblent avoir intégré la vie chère, la crise alimentaire, le désordre financier et leurs innombrables conséquences dans leur vécu quotidien.

Du moins, en apparence. Quoiqu’il en soit, ils sont obligés de s’y faire. C’est dans cette atmosphère de morosité générale qu’ils vont célébrer les fêtes de fin d’année. Que faire ? Ils sont nombreux à penser qu’il faut faire avec. On fera bombance, malgré tout, parfois avec excès. Les établissements financiers ne proposent-ils pas des crédits pour les fêtes ?

On va creuser un autre trou pour boucher le premier trou dans la mesure où les prêts scolaires n’ont pas encore été totalement soldés. Mais tant pis ! Avec ces fêtes de fin d’année, adieu la discipline budgétaire. On va se débrouiller, tout en sachant que les lendemains seront amers, très amers même pour certaines personnes. Non pas à cause de la gueule de bois ou des crises de foie qui peuvent résulter des excès d’alcool ou de graisses ingurgités, mais à causes des désillusions qui pourraient apparaître. Le mois de décembre est le mois par excellence de grosses dépenses.

Il faut faire plaisir à madame ou aux deuxièmes bureaux, sans oublier les fils et les filles qui profitent toujours de cette occasion pour poser des doléances exagérées souvent. Après la tabaski ou fête du mouton, une autre occasion de grandes dépenses. Dans beaucoup de foyers, on a fêté la décoration reçue par madame ou monsieur, dans certains cas les deux à la fois. Et qui connaît la propension pour les réjouissances d’une catégorie de Burkinabè, surtout la catégorie au sommet de l’État, il est aisé de se faire une idée des sommes mises en jeu pendant ces occasions. Pour ces foyers, Noël et la Saint-Sylvestre sont des prolongements naturels pour festoyer. La fête continue !

On a beaucoup critiqué le goût de l’instantané de nos populations qui ne se soucient guère de ce que demain sera fait. Aussi, n’est-il pas rare de voir des gens faire des dépenses superflues pendant ces fêtes de fin d’année. Ces moments, il faut le dire, méritent d’être fêtés dignement pour un tas de raisons propres aux uns et aux autres. Mais, il faut quand même mettre de la mesure. Les récentes augmentations de salaires annoncées à l’issue des dernières négociations Gouvernement-Syndicats ont d’ores et déjà été dépensées par anticipation.

Dans l’attente de ces augmentations, des gens vont dépenser sans compter. Ils voudraient vivre comme les députés burkinabè qui ont été invités à passer à la caisse, ou les ministres qui ne manqueront pas d’empocher une enveloppe, comme largesse du Président du Faso. Le cocasse des fêtes de fin d’année ne réside pas seulement dans les réveils douloureux qu’elles appellent. En effet, beaucoup vont trouver que le mois de janvier traîne en longueur et ne se dépêche pas de finir. Le cocasse réside dans les désagréments causés par les faux rendez-vous avec les tailleurs ou autres prestataires de service, le refus du mari ou de la femme de donner ceci ou cela, un lapin posé par la petite amie ou le petit copain le 24 décembre ou le 31 décembre. Mais il y a plus cocasse, qu’on peut même appeler des drames.

C’est le cas de ces personnes qui, parce que se disant très pressées pour ne pas manquer le rendez-vous donné par l’ami ou l’amie, se réveillent à l’hôpital ou dans un état peu enviable. Il y a lieu de dire, à la suite de beaucoup d’autres qu’il faut prendre certaines précautions pour passer ces fêtes de fin d’année dans la tranquillité et la santé. Dans le but de prévenir les nombreux accidents de la circulation qu’on a coutume de constater à cette période, on trouve les agents de la Police nationale à tous les croisements.

On peut ne pas accorder de l’importance aux dépenses qu’on fait, mais on peut au moins prendre soin de sa personne et des autres, car c’est quand on est vivant et en bonne santé qu’on parle de fête. Il y a lieu que chacun de nous prenne soin de lui-même et des autres, car nos actes peuvent provoquer des dommages irréversibles pour les autres. Nous devons être responsables dans nos actes, nos gestes et nos paroles pour ne pas causer du tort à tierce personne. Ce sont les premières fêtes de fin d’année qui se célèbrent dans le contexte de la vie chère.

Au-delà des réjouissances légitimes, ces fêtes de fin d’année devraient être des moments d’introspection individuelle pour réfléchir sur notre futur propre, celui des autres et pourquoi pas celui du Burkina tout entier. La fête de Noël et celle de la nouvelle année devraient être des moments pour prendre des résolutions visant le meilleur pour chacun de nous d’abord, pour nos proches et pour notre pays ensuite. Le Fou souhaite aux lecteurs et lectrices du quotidien Le Pays de vivre pleinement ces fêtes de fin d’année de manière responsable. Qu’ils sachent que ce ne sont ni les premières ni les dernières de leur vie.

Le Fou

Le Pays

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