Les ressources humaines du Burkina Faso se sont renforcées, le 22 et le 26 novembre 2008, avec la soutenance de thèses de doctorat d’Etat en médecine de Mlle Fabienne Soudré et de Mme Sandrine Héma née Soudré à Dakar au Sénégal.
Pour leur doctorat d’Etat en médecine, Mlle Fabienne Soudré a abordé le sujet combien délicat, le 22 novembre 2008, sur "Drépanocytose et paludisme : le traitement préventif intermittent saisonnier du paludisme chez le drépanocytaire homozygote" tandis que Mme Sandrine Héma née Soudré s’est intéressée le 26 novembre 2008 aux "Tumeurs malignes du tube digestif à Ouagadougou". Elles ont été jugées dignes d’obtenir le diplôme de docteur d’Etat en médecine et ont reçu la plus haute distinction "mention très honorable avec félicitations du jury".
Pour Dr Fabienne Soudré, le paludisme constitue un facteur important de déclenchement des crises de la drépanocytose et de son aggravation chez les malades homozygotes, c’est-à-dire les personnes ayant une électrophorèse SS. Il se pose alors la nécessité d’une prévention chez ces personnes afin de réduire la morbidité et la mortalité imputables au paludisme. Mlle Fabienne Soudré d’affirmer que cette prévention passe par l’institution, durant la période de haute transmission du paludisme, d’une stratégie novatrice, à savoir, le traitement préventif intermittent saisonnier. "Notre étude suggère la nécessité du traitement préventif intermittent saisonnier pour son efficacité chez les drépanocytaires vivant en zones endémiques palustres et ce durant la période de haute transmission du paludisme.
Aussi, cette stratégie doit être systématisée par le personnel de santé", a souligné Dr Fabienne Soudré. Quant à Mme Sandrine Héma, elle est partie de l’hypothèse que les cancers du tube digestif constituent une préoccupation au Burkina Faso du fait de leur fréquence et de leur diagnostic tardif. L’objectif de sa thèse était de faire un panorama des cancers du tube digestif suspectés à l’endoscopie que la biopsie (prélèvement d’un fragment de la tumeur) ait été réalisée ou non. Il s’est agi d’une étude retrospective menée du 1er janvier 1999 au 30 juin 2008 dans six unités d’endoscopie digestive et trois laboratoires d’anatomie pathologique. Elle a regroupé 140 patients. Sur 282 cas de suspicion de cancers du tube digestif, 140 ont été histologiquement confirmés. l’âge moyen était de 54,93 ans avec des extrêmes de 22 et 85 ans.
Les femmes au foyer et les agriculteurs étaient les catégories socioprofessionnelles les plus représentées. Les principales indications de l’endoscope œso-gastrique étaient les douleurs gastriques, les vomissements, les nausées et la dysphagie (difficulté d’avaler l’eau ou la nourriture). Pour l’endoscopie recto-colique, il s’agissait d’hémorragies rectales, de douleurs abdominales et de masses abdominales. Par ordre de fréquences, on retrouve les cancers gastrique, œsophagien et colique. Et Dr Sandrine Héma de conclure que les cancers du tube digestif sont dominés par les cancers gastrique, œsophagien et colique.
Charles OUEDRAOGO
Sidwaya
