Le vendredi 19 décembre 2008 dans l’après-midi, nous avons assisté à une célébration de mariages de 19 couples de handicapés. C’était à la mairie de Boulmiougou en présence de plusieurs autorités du Pays des hommes intègres avec à leur tête le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, madame Pascaline Tamini/Bihoun.
A l’occasion de la célébration du mois de la solidarité, l’ambiance était bon enfant le vendredi 19 décembre 2008 dans la cour de la mairie de l’arrondissement de Boulmiougou, qui a été prise d’assaut par une marée humaine.
Cette date restera à jamais une date inoubliable pour 19 couples de handicapés (malvoyants, aveugles, sourds-muets, etc.). En effet, c’est en ce jour béni que ces personnes, qui ne sont pas à rejeter par la société, ont officialisé leur idylle avec l’âme sœur devant Dieu et les hommes, grâce au mois de solidarité.
C’était sous les regards de mesdames Pascaline Tamini/Bihoun, ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, Séraphine Ouédraogo, maire de Boulmiougou, d’ amis et de parents. C’était à avoir les larmes aux yeux à la vue de ces personnes qu’on tient par la main, et de bien d’autres qu’on pousse. Devant madame le maire, leur "oui" au meilleur et au pire ensemble a été dit.
Au cours de cette belle soirée d’émotions, des artistes tels que : Aly Joly et Matty Oueda, tous handicapés, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour soutenir leurs frères et sœurs. Ces mariages collectifs furent simples : pas de robes ni de vestes, ils étaient tous en uniforme.
"Quand je l’ai vu pour la première fois, j’en suis tombée amoureuse, mais je me suis dit que je n’étais pas de sa catégorie. Mon mari est bureaucrate et moi vendeuse de légumes dans un marché.
Il est instruit et moi pas. Je me suis rendue un soir dans une cabine téléphonique pour passer un coup de fil. Et c’est de là-bas que tout est parti. Mon sang a fait un tour et j’ai failli perdre tout le contrôle de mon être, mais j’ai vite fait de me ressaisir pour qu’il ne sente pas la panique dans mes gestes.
J’avais la gorge nouée, mais j’ai réussi à lui dire bonsoir. Il ma répondu avec une certaine politesse et j’avoue que ce détail m’a beaucoup marquée. Je me suis empressée de lui proposer un échange de coordonnées. Une fois de plus, il a démontré qu’il était un garçon bien éduqué. Aujourd’hui, nous formons une belle petite famille avec nos deux enfants.
Je remercie toutes ces personnes de bonne volonté, surtout le ministère de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, pour ce mariage", nous a confié une dame dans les bras de son époux après le cocktail, qui a été offert aux 19 couples à la mairie.
Un handicapé, par ses gestes, interprétés par une dame, a souhaité que les 19 couples connaissent le bonheur. "Nous aussi, handicapés, savons aimer et dire oui", a lâché un couple. Tous nos vœux d’heureux ménage.
David Démaison Nébié
L’Observateur Paalga
