Actualités :: Lotissement à Bogodogo : A qui profite la malédiction des propriétaires (...)

Dans la gestion des problèmes de parcelles de Bogodogo entamée par Mme Drabo, des résidents réels considérés comme des immigrants au cœur de Taabtinga qui ont vu porter la mention de P.T. (Propriétaires terriens) sur leur reçu de recensement jusque-là n’ont pas été autorisés à verser un moindre centime à la mairie. Dans cette stratégie de faire des victimes pour économiser des parcelles, 357 résidents (chiffre officiel), toutes catégories confondues, ont été écartés au profit des autochtones qui revendiquent trop de parcelles et pour leurs fils et pour leurs petits-fils.

Depuis la publication des numéros, les mêmes victimes, qui ont dit non à cette injustice criarde, ont entamé, depuis janvier 2008, un dialogue social avec l’ancienne maire et le chef de Taabtinga qui a tôt contesté cette pratique xénophobe. Heureusement, grâce à sa détermination, ces derniers sont revenus à de meilleurs sentiments et ont même formulé des excuses aux autorités de Bogodogo.

Ce qui complique actuellement la situation, c’est que ces autorités évoquent des contraintes d’espace. Lors de ses récentes audiences foraines, Simon Compaoré, qui fait semblant d’ignorer toutes ces injustices qui pèsent sur Bogodogo, a rejeté en bloc une certaine catégorie de victimes, parmi lesquelles les P.T. Ces audiences qu’il a tenues au secteur 29 se sont terminées dans une salve d’applaudissements. Mais, à qui profite cette malédiction des propriétaires terriens ?

C’est cette question que nous nous sommes posée au lendemain des audiences foraines que Simon Compaoré, le bourgmestre de la capitale, a tenues dans les différentes communes de Ouagadougou. Pour le cas de Bogodogo où ces audiences ont été tenues au secteur 29, elles se sont terminées curieusement par une salve d’applaudissements. Le maire central qui faisait semblant d’ignorer les problèmes de Bogodogo a, comme pour aider les autres à se débarrasser des indésirables, rejeté une certaine catégorie de victimes.

Il s’agit des détenteurs de numéros rouges, des gens dont le numéro n’a pas été publié et les victimes des P.T. (des résidents réels qui ont droit à une parcelle, mais dont le sort dépendra de la décision finale des propriétaires terriens). Pour une affaire qui a longtemps retenu le souffle des victimes et pour laquelle, dans des familles, des épouses entières n’ont pas encore fini de larmoyer, les Burkinabé ne cachent pas leur soif de justice.

Bien avant ces audiences publiques, elles avaient déjà entamé un dialogue social avec Mme Drabo (une brave femme qui était venue avec l’ambition de guérir le mal dont souffre la commune de Bogodogo, mais, malheureusement, qu’elle a quittée sur la pointe des pieds) pour le flou qui entoure cette affaire des P.T., depuis janvier 2008, nous avons appris à archiver leurs lettres audiences.

La dernière en date est celle qu’elles ont adressée à Simon Compaoré au lendemain même de ces audiences publiques. Pour en connaître plus sur cette affaire, l’audience que nous a accordé son directeur de Cabinet a bien été animée par cette plaisanterie : que cherche les Lankoandé de Bogandé dans l’arrondissement de Bogodogo ?

Sont-ils aussi des autochtones ? Comme pour un lopin de terre, le sable a montré ses limites, c’était mieux pour eux de regagner la source et se contenter du "yenkiaguini" (farine de petit mil qui se consomme avec le lait de vache pour son appétit aussi bien que pour calmer la faim).

Le contenu global de cette plaisanterie, signifie pour lui, tout simplement que tout bon gourmantché qui consomme le "yenkiaguini" oublie plus facilement la perte de ses biens, tellement c’est nourrissant. Avant de poursuivre : "les audiences foraines n’intéressent que des cas spéciaux, il s’agit des gens individuellement spoliés dans leurs droits.

Pour le cas des P.T., il va falloir saisir les autorités de Bogodogo, comme il s’agit d’un groupe d’individus qui se sentent spoliés, ce sont elles qui maîtrisent les contours qui ont été définis pour résoudre cette affaire. Il faut qu’elles prennent contact avec monsieur Lassané Tapsaoba, le premier adjoint au maire actuel de Bogodogo. qui a été instruit pour recevoir ce genre de plaintes".

Les responsabilités sont partagés

Ainsi, Simon et son directeur de cabinet s’en sont lavé les mains. Cette attitude peut se comprendre. Les deux personnalités font semblant d’ignorer les réalités de Bogodogo, elles préfèrent circonscrire leur action à sauver des individus et non un groupe d’individus au point de brandir comme arguments des "contraintes d’espaces" qui sonnent pour certains comme une volonté de se débarrasser des indésirables.

Même si tel n’est pas le cas, aujourd’hui, l’affaire des P.T. est complexe et lourde de conséquence, car elle peut être classée parmi les plus graves injustices sociales qui menacent, dans ce pays, la bonne gouvernance. Avant son départ forcée pour l’Assemblée, c’est madame Drabo, elle-même, après une enquête approfondie sur le terrain, qui allait apporter les preuves lors d’une audience qu’elle a accordée aux victimes le 8 janvier 2008. Il fallait entendre : "vous savez, pour cette affaire des P.T., je n’arrive pas à trouver mon sommeil.

Avant la publication des numéros, les autochtones m’ont déposé une liste complète, en me disant que vous avez des problèmes et ce sont les mêmes aujourd’hui qui reviennent pour adresser des excuses en me disant de vous laisser payer. Je me sens trahie. Comment je peux comprendre cela du moment où il n’y a plus d’espace pour satisfaire, vous, les victimes.

Si avant, je n’avais pas eu le souci de publier vos numéros, le piège allait se refermer sur la mairie. Je vais demander des espaces ailleurs et œuvrer à ce que vous soyez satisfaits. Pour le cas des autochtones qui sont responsables de ce qui est arrivé, ils revendiquent chacun quatre parcelles alors qu’ils sont au nombre de 520 personnes, c’est ce que je trouve impossible vu le nombre de parcelles disponibles. Pour vous satisfaire, je vais leur demander de diminuer".

Et voilà ce par quoi on peut expliquer le départ forcé de Mme Drabo. Elle tenait à quitter la mairie sans être déshabillée de ses vertus. Le chef coutumier de Taabtinga qui a vivement contesté la position de ses frères ne dira pas le contraire : "Je vous dis que P.T. n’est pas mon initiative et cette affaire je ne l’ai jamais vue nulle part ailleurs. Elle existait au moment où je n’étais pas encore chef et je me suis toujours opposé farouchement. Sinon dans le temps,on avait dit de choisir des maisons inachevées ou inhabitées devenues des refuges de malfrats ou des nids de poules et leur porter P.T.

Ce qui n’a pas été le cas ; certains ont choisi leurs ennemis tout simplement parce qu’ils ne voulaient plus les voir à Taabtinga. Heureusement, depuis que je suis devenu chef de ce village, grâce à la confiance du Mogho Naaba Baongo, je me suis battu pour les ramener à de meilleurs sentiments.

A travers une lettre commune, nous avons formulé des excuses au maire". Et voilà toutes les injustices qui entourent cette affaire. Maintenant que les responsabilités sont situées et que l’équipe du maire Henri Sandaogo a les mains libres, on peut espérer que cette affaire honteuse qui ridiculise présentement tous les acteurs sur le terrain pourra être enterrée définitivement.

Un espoir de solutionnement

Une chose nous réconforte. Kaboré est un homme averti qui connaît parfaitement le terrain et les hommes et depuis qu’il a entamé les attributions de parcelles sur le terrain, il a déjà montré ses preuves. Dans cette même commune où il y aurait plus de quatre vingt réserves (les places des mosquées et églises confondues), il aurait été judicieux de revoir la copie pour sauver les autres.

Mais, à défaut de ça, Lassané Tapsoaba qui a été saisi tout comme le maire lui-même, pensent que l’affaire des P.T. pourra être résolue, mais que c’est un travail d’équipe qui demande l’avis de tous ceux qui sont dans la commission actuelle.

Et c’est pourquoi, d’ailleurs, ils ont jugé bon de réunir tous les acteurs avant de procéder à un contrôle rigoureux sur le terrain. Pour cette histoire, avant d’entamer les attributions au secteur 28, c’est le nombre de parcelles disponibles qui peut permettre au maire de se situer.

Sinon il serait difficile de demander à un résident réel, qui est sur ses quatre bornes, de quitter.-Après tout, tout ce que nous pouvons dire, c’est que dans la gestion d’un Etat, toute action gouvernementale tient compte des problèmes politico-socio-économiques qui existent.

De ce fait, l’arrivée du gouvernement Tertius Zongo III dont l’action est présentement consacrée au devoir de solidarité et à la justice sociale rappelle cette volonté de nos plus hautes autorités politiques de combattre tous les problèmes qui menacent la bonne gouvernance, y compris cette gestion mafieuse de nos communes qui affecte gravement la crédibilité des autorités communales.

Si ailleurs, pour sauver cette bonne gouvernance, des maires ont été suspendus ou destitués comme cela a été le cas de l’ancien maire Naré et tout récemment du maire de Gaoua, ce n’est pas à une commune comme celle de Bogodogo qui ne brille que par des détournements de parcelles qu’il faut faire plaisir. Mais pour une véritable justice sociale, avec le temps, on saura si Henri Sandaogo est l’homme qu’il fallait pour sauver la bonne gourvernance.

Lankoandé Atina

L’Observateur

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