Actualités :: Pollution à la zone I : Un dépotoir en plein marché
Le tas d’ordures jouxtant les toilettes publiques du marché

Nous avons pu constater, le jeudi 11 septembre 2008 aux alentours du marché de la zone I sis à Dassasgho au secteur n°28, un tas d’immondices. Les ordures qui se seraient amoncelées deux années durant rendent la vie dure aux riverains et aux commerçants. Nous avons cherché à savoir pourquoi elles n’ont pas été enlevées jusque-là.

Une décharge publique autorisée par la mairie de l’arrondissement de Bogodogo ? Tout le laissait en tout cas croire, lorsque nous sommes arrivé le jeudi 11 septembre 2008 au marché de la Zone I sise au secteur n°28, quartier Dassasgho. La puanteur était à son comble. Des mouches s’envolaient d’une charogne en plein milieu des ordures amoncelées au Nord-Ouest du marché, non loin des toilettes publiques du marché. Ces ordures entassées pendant deux ans proviennent essentiellement du marché et aussi de certains ménages riverains.

Pendant que nous échangions avec les responsables du marché, un jeune homme vidait d’une charrette à traction asine, des saletés sous le regard passif des commerçants et autres riverains qui se plaignent des mauvaises odeurs. Selon François Kaboré, un des responsables du marché, les ordures sont le résultat d’une mésentente qui s’est installée entre les commerçants. "Nous ne voulons plus de l’ancien président du marché. Il ne gère pas bien le marché. Les recettes de la gestion des latrines auraient pu servir à ramasser les ordures", se plaint M. Kaboré.

C’est pourquoi il a dit avoir adressé une correspondance au maire de l’arrondissement de Bogodogo pour prendre les recettes de la gestion des latrines. "Nous pouvons avoir sept mille cinq cents (7 500 F CFA) par jour. Avec cet argent, nous allons débarrasser le marché de ses ordures et transformer le lieu en parking". Nous avons cherché à savoir pourquoi les commerçants laissaient la population y jeter les ordures. François Kaboré a confié que les ordures y étaient jeté la nuit. Le gardien des latrines, Ablassé Dondassé confie : "Si je ne suis pas encore malade, c’est grâce à Dieu. Les clients, à cause des odeurs et des ordures ne viennent plus". Selon M. Dondassé, il a toujours empêché les "pollueurs" de jeter les ordures aux alentours du marché. Mais chaque matin, il trouvait les ordures qui s’amoncelaient.

De la lutte des riverains

Il n’est un secret pour personne, les ordures produisent des odeurs nauséabondes et sont des nids à moustiques. Aussi, avec la saison des pluies, avoir des tas d’ordures dans un marché, peut être cause de maladie épidémique comme le choléra. Les voisins, dans le souci de protéger leurs enfants, ont pris des initiatives pour que les ordures soient enlevées. Georges Ouédraogo qui est de l’enseignement, affirme avoir adressé des correspondances au maire de la commune de Ouagadougou à propos des ordures. Ce qui en son temps (en 2005) avait eu un écho favorable parce que les ordures avaient été enlevées. Quelques années plus tard, les ordures sont là encore. Pour M. Ouédraogo, "il ne suffit plus de ramasser les ordures, mais de sensibiliser les commerçants et les riverains afin qu’ils ne jettent plus des ordures.

Pour ma part, je suis abonné à un service d’enlèvement des ordures". Comme M. Ouédraogo, l’ex-ministre Laya Sawadogo habite à une dizaine de mètres des ordures. Il n’a jamais compris pourquoi les gens jetaient des ordures à proximité du marché et des concessions. "Quand je suis arrivé dans le quartier, j’ai payé de ma propre poche le carburant pour que les services compétents ramassent les ordures", nous a confié le ministre Laya Sawadogo. Mais, ayant constaté que les riverains et les commerçants continuent d’y abandonner les ordures, il fait désormais "la politique de l’autruche" (NDLR : il enfouit sa tête dans le sable pour ne pas voir).

Enfin ramassées

Les commerçants nous ont révélé que la présence des ordures est le résultat d’une mésentente entre les responsables du marché.
Ils ont affirmé que le président de la Fédération des marchés et yaars du Centre, le député Amidou Compaoré voulait leur imposer le président contesté. Approché, le député nous a fait comprendre que la fédération n’intervient pas dans le choix des responsables des marchés. "Le président contesté Issaka Kaboré et François Kaboré le secrétaire général ne s’entendent pas. Tous deux étaient dans le bureau sortant. Mais par manque de consensus, étant donné que tous les deux veulent la présidence, nous avons dit au président sortant de rester à son poste jusqu’à ce qu’on trouve un président".

Selon le député, plusieurs médiations ont été entreprises pour désigner un président. En plus, il affirme qu’informé de l’existence des ordures, il a approché le service de la propreté de la ville de Ouagadougou. Mais selon le député, le directeur de la propreté a répondu que le budget d’exécution de l’année 2008 était épuisé. Cependant, il a promis d’enlever sans délai les ordures lorsque le budget 2009 sera élaboré.

"Nous sommes tous des frères et nous ne supportons pas de voir des gens malades à cause de la pollution surtout si elle provient d’un marché", a déclaré le député. Pour cela, dit-il, tout sera fait pour que les ordures soient ramassées avant la fin de la saison des pluies. Promesse tenue, les ordures ont été enlevées du marché pour le bonheur et par souci de la santé des commerçants et des populations riveraines. Cependant, les services compétents doivent prendre des mesures pour que les ordures ne s’amoncellent plus deux années durant à Ouagadougou. Car lutter contre la pollution par les ordures ménagères, c’est déjà lutter contre la pauvreté.

Jonathan YAMEOGO

Sidwaya

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