Actualités :: Rentrée scolaire 2008-2009 : Les prix des fournituresà la hausse
Madi Ganemtoré a parcouru au moins six librairies dans l’espoir de trouver celle qui pratique les prix les moins chers.

Après trois mois de vacances bien remplies, les élèves ont repris officiellement le chemin de l’école le lundi 29 septembre. A la veille de cette rentrée, nous avons promené notre enregistreur dans des librairies de la ville de Ouagadougou. Comment les parents d’élèves préparent-ils la rentrée ? Quelle est la situation des prix des fournitures ? Les manuels sont-ils disponibles ?

De la librairie Jeunesse d’Afrique au fournisseur général (SPA) en passant par les librairies "par terre", nous n’avons pas trouvé une forte affluence de clients quand nous y sommes passés quelques jours avant la rentrée.
Cela, bien que les cours aient repris en mi-septembre dans les établissements privés. Si pour les uns cet état de fait s’explique par la cherté de la vie, la faiblesse du pouvoir d’achat des potentiels clients, pour d’autres, c’est la distribution gratuite des fournitures aux élèves, entreprise par l’Etat depuis l’année dernière qui l’explique. "Depuis la mise en place de la politique de distribution gratuite des fournitures, les libraires ne se font plus beaucoup d’affaires comme il a été question de par le passé. Les choses ont radicalement changé et en leur défaveur", constate Gérard Boukary Bonkoungou, un gérant de librairie "par terre".

Vie chère, une préoccupation pour beaucoup de parents

Pour la plupart des clients, la vie chère se ressent durement en cette rentrée scolaire. Face à la nouvelle donne, certains parents d’élèves ont adopté de nouvelles stratégies afin de pouvoir acquérir le minimum de fournitures pour leur progéniture. "C’est depuis près de deux mois que j’ai commencé à acheter les fournitures de mes enfants.

Tantôt, je me procure trois cahiers, tantôt deux bics...", a déclaré Pierre Nikièma. Ce dernier, malgré "sa politique d’acquisition de matériel", dit n’avoir pas encore réuni la totalité des fournitures de ses trois enfants inscrits au privé Madi Ganemtoré, un client que nous avons trouvé à la librairie "par terre" longeant le mur du lycée Philippe-Zinda-Kaboré nous confie : "J’ai parcouru cinq à six librairies pour me renseigner sur les prix. N’ayant pas les moyens, cela me permet d’acheter mes cahiers là où ils sont les moins chers".
Pour la plupart des parents (clients) interrogés, l’acquisition de la totalité des fournitures scolaires relève d’un parcours du combattant. Cependant, ils reconnaissent qu’on ne saurait déroger à cette obligation du fait de l’effritement du pouvoir d’achat, car très souvent, l’enfant ne mesure pas l’ampleur du phénomène.

"L’acquisition du matériel scolaire est une obligation, voire un devoir", soutient Frédérick P. Ouédraogo.
Vincent Nikièma a été contraint d’éliminer certaines charges de la famille pour se plier aux exigences de la rentrée scolaire. Tout comme M. Nikièma, Bachir Kaboré estime qu’il est impératif, au regard de l’ampleur de la cherté de la vie, de "hiérarchiser les dépenses". Dans ce sens, certains établissements de la place, dans le souci de réduire la souffrance des parents d’élèves, ont développé des initiatives consistant à mettre à la disposition des apprenants, les ouvrages sous forme de location. Au collège De la Salle par exemple (où la rentrée est effective depuis le 13 septembre), selon son directeur, frère Gabriel Zabramba, "avec une caution de cinq mille (5 000) F CFA, l’élève dispose de tous les livres pour travailler alors qu’il débourserait entre 60 000 et 70 000 F CFA pour les avoir à la papeterie".

L’augmentation des prix des fournitures

Les prix des fournitures pour cette rentrée 2008-2009 ont connu une augmentation dans la quasi totalité des librairies. "Cette année, il n’y a pas assez d’affluence contrairement à l’année dernière, car tout est relativement cher", nous confie sœur Marie Passah de la librairie Jeunesse d’Afrique.
Dans cette librairie, la hausse du prix du matériel se situe entre 10 à 15 %, selon sœur Marie Passah. Madi Ganemtoré, qui a visité beaucoup de librairies à la recherche de la moins chère est resté sur sa faim. "Partout où je suis passé, j’ai constaté une hausse des prix...". Issaka Ouédraogo, un client que nous avons rencontré à la librairie "par terre" faisant face au collège De la Salle martèle : "L’augmentation des prix des fournitures est réelle et même sensible". Et Adolphe Bagbila, un gérant de librairie "par terre" de renchérir que l’augmentation a atteint dans certains points de vente 50 F CFA sur chaque article. Cette situation, selon la majorité des libraires, est consécutive non seulement à l’augmentation des taxes y relatives, mais aussi à la majoration des prix des articles en gros par le fournisseur général, la librairie SPA.

"L’Etat a augmenté les taxes. Les grossistes ont augmenté les prix.
Il va de soi et c’est même logique que nous en fassions autant", a souligné un libraire qui a préféré garder l’anonymat. Pour en savoir davantage, nous avons approché l’entreprise SPA, mais elle s’est refusée à tout commentaire.
De l’avis de la Sœur Marie Passah, c’est la hausse des frais de transport qui s’est répercutée sur les prix des fournitures scolaires.
A contrario, certains libraires, à l’instar de Norbert Kaboré, soutiennent que les prix n’ont véritablement pas changé.

La non disponibilité des manuels

"Aux établissements Norbert-Oubi-Kaboré, nous faisons du social si bien qu’il nous est difficile d’augmenter les prix. Au contraire, il nous arrive même de diminuer les prix pour satisfaire certains clients, notamment les plus pauvres", a soutenu son PDG, Norbert Kaboré. Pour El Hadj Mahmadi Ouédraogo, les clients ne se rappellent plus des prix pratiqués l’année dernière.
"C’est pourquoi ils trouvent qu’il y a augmentation", se convainc-t-il.
Pour avoir certains manuels au programme sur le marché, c’est la croix et la bannière pour les parents d’élèves. Au niveau du cycle primaire, la non disponibilité des ouvrages est encore cruciale. Depuis près de cinq (5) ans, les livres édités par la Direction de la recherche et du développement pédagogique (DRDP)connue auparavant sous le nom de IPB (Institut pédagogique du Burkina) ne sont plus mis à la disposition des libraires. Or selon Sœur Passah, beaucoup de parents préfèrent acquérir les ouvrages à leurs frais plutôt que de compter sur la dotation de l’Etat.

Cet état de fait n’est pas sans conséquences : "Nous enregistrons au quotidien des plaintes venant des parents du fait du manque des manuels", ajoute-t-elle.
Pour Norbert Kaboré, la non-disponibilité des ouvrages au niveau du primaire est instable quand on passe d’une classe à une autre."
Si cette année, ce n’est pas le livre de lecture CP1 ou CE2 qui est quasiment introuvable sur le marché, c’est le livre du CE1 ou du CP2 et vice-versa", relève-t-il. A cela s’ajoute, selon Sœur Marie Passah de la librairie Jeunesse d’Afrique, la lenteur des dispositifs de contrôle des marchandises au niveau de COTECNA. "Le contrôle mis en place par le COTECNA ne facilite pas les choses. Très souvent nos colis y séjournent plus d’un mois pour contrôle et vérification", affirme Sœur Passah.
La majorité des libraires approuvent la dotation gratuite aux écoles de fournitures scolaires, entreprise l’année dernière par le gouvernement. Seulement, ils déplorent le fait qu’ils n’aient pas été associés à cette politique qu’ils trouvent "salutaire".
Pour certains parents, c’est "un véritable soulagement, une épine de moins dans le pied", surtout en cette période de vie chère.

Assétou BADOH
Lassané YAMEOGO
(Stagiaire)

Sidwaya

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