Actualités :: SN GMB : Dialogue de sourds entre ex-travailleurs et direction

17 retraités, 7 cas de décès, deux cas de contentieux et 31 travailleurs non engagés, c’est le sort d’anciens agents des Grands moulins du Burkina. Ceux qui ont survécu demandent l’examen de leur situation à la SN GMB.

La Société nouvelle des Grands moulins du Burkina (SN GMB) est née des cendres des Grands Moulins du Burkina (GMB). Fonctionnelle depuis le 15 mars 2008, cette unité industrielle a, pendant les travaux de son montage, donné des espoirs à plus d’un travailleur des GMB mis au chômage depuis 2002 par la fermeture. Ceux-ci étaient animés par le sentiment de fierté du travail retrouvé après six ans d’inactivité. Mais, très vite, les espoirs se sont éteints du fait, selon les intéressés, du non-respect du protocole d’accord qui a permis au groupe Kossouka d’être désigné comme repreneur des GMB. Aussi ont-ils entrepris depuis la deuxième semaine du mois de septembre, des actions visant à se faire entendre par les autorités.

Dans leur démarche, ces travailleurs mécontents ont tour à tour rencontré les autorités coutumières et celles religieuses. C’est dans ce même élan qu’ils envisageaient de rencontrer le gouverneur de la région des Cascades le 22 septembre dernier. A tous ceux-ci, ils (les travailleurs mécontents) ont expliqué l’évolution de leur situation.

La reprise des activités de production aux GMB devenus SN GMB a été confiée au groupe Kossouka, tout simplement parce que ce groupe, dès le départ, a affiché dans le protocole d’accord la volonté de reprendre tous les travailleurs des GMB. Kossouka a repris les GMB face au groupe Hazar Rimon, qui, selon les travailleurs, avait manifesté, lui aussi, des intentions d’en être repreneur. Mais toujours selon les travailleurs, ce groupe n’a pas été retenu compte tenu du caractère hautement social proposé en son temps par Kossouka. En plus de ce fait, une marge différentielle de quelques millions qui existait entre les propositions des deux prétendants à la reprise plaçait Kossouka sur orbite.
Voilà donc sept mois que les activités de production ont commencé avec ce groupe. Au départ, disent les mécontents, le direction de l’entreprise a engagé environ 45 personnes sur plus de 120 travailleurs, tous des GMB, ayant produit des demandes d’embauche conformément à la volonté de la SN GMB.

Un travailleur témoigne : « Nous sommes 31 travailleurs non encore rappelés. Il y en 17 qui sont allés à la retraite volontaire ou anticipée, et nous connaissons 7 cas de décès dus à des maladies pour lesquelles on ne meurt plus au Burkina comme par le passé. En plus de cela, la situation de deux de nos camarades se trouve être des cas contentieux. Tout ce monde est resté sans revenu depuis la fermeture, et ceux partis à la retraite entre la fermeture et la réouverture n’ont toujours pas reçu leur certificat de travail en bonne et due forme afin de compléter les dossiers qui leur donneront droit à la pension payée par la CNSS. Nos enfants en âge d’aller à l’école risquent de se retrouver dans le rue alors que parmi nous, certains ont vu leurs épouses les quitter tout simplement parce qu’ils n’ont plus un seul sou. »

Tout en ne comprenant pas les critères du recrutement de ceux qui évoluent présentement au sein de la SN GMB, ces travailleurs pensent que la direction de l’usine devait faire des efforts pour leur verser les arriérés de salaires que le groupe Kossouka à prévu liquider en trois tranches. Ce qui leur permettrait de faire face à la rentrée scolaire déjà arrivée et approvisionner leurs ménages en céréales.

La direction générale n’a affaire qu’au syndic

Du côté de la SN GMB, le DG Louis Marie Barillé pense que les travailleurs non encore engagés font un amalgame entre GMB et SN GMB. Cela, il l’explique par le fait que la SN GMB est une entité différente des GMB et ne saurait en aucun cas répondre ou traiter des questions concernant les GMB. Selon M. Barillé, c’est au syndic liquidateur que ces travailleurs non encore engagés doivent s’adresser. "Nous n’avons pas d’obligation avec les travailleurs des GMB mais plutôt avec le syndic", dit-il, avant d’ajouter : « Nous avons dit dans nos prévisions que nous payerons la dette sociale en trois ans et celle des installations en dix ans. » La SN GMB a déjà versé une partie de cette dette au syndic ?

Le DG répond qu’au plus tard le 31 décembre 2008, la SN GMB se mettra en règle vis-à-vis du syndic au titre de l’année 2008. Il précise que ce montant sera versé entre le mois d’octobre et celui de décembre et qu’il en sera ainsi pour les autres années jusqu’à ce que toute la dette soit payée. Sur les critères de recrutement et l’engagement des travailleurs qui attendent, la direction générale de la SN GMB, affirme que le recrutement des actuels travailleurs s’est fait conformément à ce qui est prévu dans le protocole, c’est-à-dire parmi les anciens travailleurs des GMB. Pour le moment, ils sont 46 engagés, et, de l’avis de Louis Marie Barillé, ce sont les meilleurs, ceux qui se sont montrés aptes à s’accommoder du nouvel outil de production installé par le groupe Kossouka.

Les autres qui attendent et qui sont au nombre de 26 et non de 31, de l’avis du DG, seront engagés progressivement, au fur et à mesure que la réhabilitation de l’usine se fera. « Nous attendons d’installer un circuit de maïs et un autre pour aliments à bétail avant de voir comment engager le reste des travailleurs. Mais nous restons dépendant au plan financier de nos partenaires que sont les banquiers. »

Tout laisse croire que la préoccupation majeure des responsables de la SN GMB est de rentabiliser le matériel qui a été installé et d’assurer le salaire des travailleurs qui ont été engagés. En plus, il apparaît clairement que la SN GMB, même après l’installation de deux autres circuits de production, ne se sentira point obligée d’engager tous les 26 ou 31 travailleurs.

Par Mamoudou TRAORE

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