Actualités :: François de Salles BADO : « Les semaines sociales sont un lieu de (...)

Les 3èmes Semaines Sociales se tiendront au Centre National Cardinal Paul Zoungrana de Ouagadougou, du 17 au 21 novembre 2008, sur le thème : « Corruption et lutte contre la Pauvreté : Quelle contribution de l’Eglise Catholique ? ». A quelques semaines du début des travaux, M. François de Salles BADO, Secrétaire National de la Commission « Justice et Paix » nous situe sur les enjeux de ces cadres de concertation.

Qu’est ce qu’une Semaine Sociale et quelle est l’histoire de cette rencontre au Burkina Faso ?

François de Salles BADO : Une Semaine sociale est un colloque, une rencontre de réflexion et d’échanges dont l’objectif est d’offrir l’opportunité aux communautés chrétiennes et aux hommes et femmes de bonne volonté, de partager leurs expériences sociales sur un thème majeur et contemporain de société, dans le but de se laisser guider et éclairer par l’Evangile et la Doctrine Sociale de l’Eglise (D.S.E.). Les Semaines Sociales sont par excellence un lieu de formation, d’information et de renforcement de la Foi et des capacités des chrétiens pour leur permettre de jouer leur rôle de sel, de levain et de lumière dans la société.

Les Semaines Sociales ont été organisées pour la première fois au Burkina Faso par monsieur l’Abbé Joseph Mukassa SOME alors Secrétaire Exécutif National de l’OCADES CARITAS BURKINA en 2005. La 1ère session s’est déroulée du 6 au 9 juin 2005 à Ouagadougou sur le thème « Les élections 2005-2006 au Burkina Faso : Un challenge pour l’Eglise famille de Dieu au Burkina. » En 2005 et pendant trois années successives, les Burkinabè étaient appelés aux urnes pour les présidentielles, les municipales et les législatives. Il était donc indispensable d’éclairer et de guider les fidèles chrétiens et les personnes de bonne volonté dans leur choix.

Les Semaines sociales du Burkina ont-elles un quelconque lien avec les Semaines Sociales de France créées en 1904 par les deux laïcs catholiques Marius Gonin et Adéodat Boissard ?

Les Semaines Sociales de France ont certainement inspiré celles du Burkina. Monsieur l’Abbé Joseph Mukassa qui a fait ses études en France, a participé aux sessions des Semaines Sociales de France. Au regard de leur utilité et de leur impact sur la vie des communautés chrétiennes et particulièrement des laïcs, il n’a pas hésité un seul instant à les introduire au Burkina Faso dès qu’il en avait la possibilité.

Quelle place est accordée à la Doctrine Sociale de l’Eglise (D.S.E) au cours des différentes sessions des Semaines Sociales ?

L’une des missions de la Commission Justice et paix est de promouvoir et d’amener les communautés chrétiennes à pratiquer la D.S.E. Dans la mesure où la D.S.E embrasse tous les domaines de la vie de la société et des hommes, les Semaines Sociales sont par excellence des occasions pour faire connaître cet enseignement de l’église à travers les thèmes qui sont choisis, afin d’éclairer et de guider chaque chrétien pour le mettre en pratique.

Cette année, la réflexion sera axée sur la corruption. Comment l’église compte –t- elle aider à combattre ce fléau au Burkina Faso ?

C’est justement l’un des objectifs de la 3ème session des Semaines Sociales. J’espère que les échanges et les réflexions des uns et des autres vont nous permettre de dégager les meilleures stratégies pour lutter contre le fléau afin de limiter ses méfaits sur le Bien commun et la justice Sociale.

Quelle sera la particularité de cette édition au double plan des thématiques et des personnalités invitées ?

La 1ère particularité en ce qui concerne les thèmes est qu’ils seront traités par d’éminentes personnalités et des hommes d’expériences. En outre le phénomène de la corruption sera examiné dans toutes ses dimensions et dans toutes les sphères de la vie tant au plan national qu’international et au sein de l’Eglise. Il n’y aura pas de tabou. Il faut permettre aux participants d’échanger en toute liberté sur la question sans aucune restriction ni censure. C’est en examinant le phénomène en face et dans toutes ses dimensions que nous serons en mesure de trouver les armes efficaces pour le combattre. En ce qui concerne les invités, nous espérons recevoir un représentant du Vatican qui va apporter un message du Saint Père le Pape Benoît XVI. Le parrain étant Monsieur Camdessus Michel, ancien Président des Semaines sociales de France, nous voulons à partir de cette 3ème session nouer un partenariat stratégique entre les semaines sociales de France et les Semaines sociales du Burkina Faso. Le parrain au niveau national est le Ministre de la Fonction publique et de la reforme de l’Etat chargé de la mise en œuvre de la politique nationale de la bonne gouvernance. Pouvait-on trouver mieux que lui pour parrainer cette session qui traite du phénomène de la corruption ?

Quelles sont les modalités pratiques pour participer à ces Semaines Sociales ?

Les modalités pratiques pour participer aux Semaines Sociales sont les suivantes :

-  S’inscrire obligatoirement au plus tard le 31 octobre 2008 au secrétariat de la Commission « Justice et Paix » où siège le comité d’organisation.
-  Les frais d’inscription sont fixés à 10 000 FCFA et peuvent être versés le 1er jour de l’ouverture de la session.
-  Chaque diocèse est représenté par une délégation de cinq personnes dont la prise en charge est assurée par le comité d’organisation moyennant une contribution symbolique des diocèses.

La Semaine Sociale est-elle exclusivement destinée aux chrétiens catholiques ou à tous sans restriction ?

Les sessions des Semaines Sociales sont destinées non seulement aux chrétiens catholiques, mais aussi aux autres chrétiens ainsi qu’aux hommes et aux femmes de bonne volonté, chrétiens et non chrétiens. Quand l’Eglise (Dieu) parle, le message n’est pas uniquement destiné aux chrétiens. Il s’adresse à tous les habitants de la terre.

Lorsque vous jetez un coup d’œil dans le rétroviseur, quels acquis identifiez-vous depuis la 1ère édition des Semaines sociales en 2005 ?

Les principaux acquis sont notamment :

-  l’institutionnalisation ou la pérennisation des Semaines sociales,
-  l’implication des laïcs à l’organisation des Semaines sociales
-  la participation quantitative et qualitative des communautés chrétiennes aux semaines sociales ;
-  Le processus d’appropriation des Semaines Sociales par les laïcs
-  l’ouverture des Semaines Sociales aux confessions religieuses et aux personnes de bonne volonté ;
-  la renommée des Semaines Sociales au delà des frontières du Burkina,
-  le professionnalisme progressif dans l’organisation
-  Etc.

Y a-t-il véritablement un suivi entre deux éditions pour éviter que les recommandations ne dorment dans les tiroirs ?

Les Semaines Sociales ne doivent pas être des cadres pour la formulation de recommandations. Elles doivent surtout être des lieux de formation, d’information et de renforcement de la foi et des capacités des chrétiens pour s’engager dans la société en vue de sa transformation qualitative. Nonobstant cet aspect fondamental des semaines Sociales, les recommandations sont suivies. Pour le moment c’est le Secrétariat National de la Commission justice et paix qui est chargé du suivi des recommandations .Un rapport sur la mise en œuvre des recommandations sera présenté à chaque édition des Semaines Sociales.

C’est à la Commission « Justice et Paix » qu’est confiée l’organisation des Semaines Sociales. Présentez-nous votre structure, ses missions, ses objectifs et ses actions visibles sur le terrain.

En réalité, personne n’a confié à la Commission « Justice et paix » l’organisation des Semaines Sociales. Ayant participé à l’organisation de la 1ère Semaine Sociale aux côtés de monsieur l’Abbé Joseph Mukassa SOME, ayant pris conscience de la dimension éducative et pédagogique des Semaines Sociales, ayant enfin vu leur utilité pour l’Eglise du Burkina, j’ai décidé en tant que secrétaire National de la Commission « Justice et paix » de poursuivre l’initiative. Notre objectif à terme est de faire des Semaines Sociales du Burkina une institution autonome aux mains des laïcs à l’image des Semaines Sociales de France. A l’origine, les Semaines Sociales ont été une initiative de chrétiens catholiques laïcs de France, il faut aussi que les laïcs du Burkina Faso s’approprient les Semaines Sociales du Burkina.

Pour présenter brièvement la Commission Justice et paix, je dirai qu’elle est une organisation de l’église catholique créée par la conférence Episcopale du Burkina Niger depuis 2003. Elle a pour missions de :
• Promouvoir la justice sociale et la paix ;
• Eveiller et former les consciences des individus et des communautés ;
• Défendre les droits humains violés, particulièrement ceux des plus faibles et des laissés pour compte de la société.

Pour accomplir sa mission, la Commission se réfère à la Doctrine Sociale de l’Eglise(D.S.E) et à l’ensemble des instruments, internationaux, régionaux et nationaux pertinents, relatifs aux droits de l’homme. Elle a été reconnue par l’Etat à travers le récépissé N° 2006-474/MATD/SG/DGLPAP/DOASOC du 28 août 2006.

Au nombre des actions visibles de la Commission Justice et paix, on peut citer :
-  l’organisation des Sessions des Semaines Sociales,
-  La formation des responsables des services et institutions de l’Eglise en législation sociale et gestion des ressources humaines,
-  La promotion de l’accès à la justice en faveur des personnes indigentes,
-  La publication du bulletin « Justice et paix »

Interview réalisée par Arsène Flavien BATIONO
bationoflavien@yahoo.fr
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