Actualités :: Bobo-Dioulasso : Une ville délaissée par ses autorités municipales (...)

Pour quiconque découvre Bobo-Dioulasso pour la première fois, il se dit qu’il fait bon vivre dans cette ville quoique paisible avec un climat favorable et une relative cherté de la vie. D’ailleurs, les ancêtres Bobo ont baptisé la ville du nom de « Sya » dans leur langue, ce qui traduit « la paix ». Mais c’est mal connaître Bobo-Dioulasso que de le découvrir le temps d’une escale ou d’un passage. Dans cette ville, la deuxième du Burkina Faso, tout va mal.

Les choses semblent fonctionner à l’envers ou pas du tout. Le danger est partout et le malheur y ouvre ses pages sombres pratiquement toutes les semaines avec des faits divers dont la presse s’en délecte. Des pendaisons en passant par des meurtres, des noyades et on en oublie, le malheur est multiforme à Sya.

A l’exception de ces faits divers, un grand « malheur » guette la ville de Bobo-Dioulasso très arrosée pendant l’hivernage. Très attendue pendant l’hivernage pour mener à bien les campagnes agricoles, la pluie semble être redoutée par bon nombre de Bobolais à cette période. Quand il pleut à Bobo-Dioulasso, c’est la catastrophe. « La pluie est comme une boîte de pandore à Sya », s’est même écrié un habitant de la ville un de ces jours pluvieux. Bobo-Dioulasso n’est pas à vrai dire un exemple en matière d’assainissement des eaux pluviales et de propreté.

Avec une voirie très mal en point (certains bitumes sont très dégradés à telle enseigne qu’on dirait qu’ils sont en voie de disparition) et une absence criante de caniveaux à Sya, la pluie fait voir de toutes les couleurs aux Bobolais. Quand il pleut, les eaux de ruissellement envahissent la ville et créent des dégâts de toute sorte (inondations, effondrements de maisons…) et des pertes en vies humaines dues à des noyades. Retenons quelques-uns de ces faits qui ont causé des préjudices à des individus, à l’Etat ou endeuillé des familles. Après la pluie du jeudi 4 septembre dernier, le camp militaire Ouezzin-Coulibaly a subi d’énormes pertes. Les dégâts survenus dans cette caserne sont multiples : un pan de mur de la clôture a cédé, deux pylônes électriques effondrés, des ordinateurs et des archives endommagés et irrécupérables.

Aussi, dans les quartiers Lafiabougou et Sikasso-Cira, ils sont nombreux ceux qui ont perdu, qui un mur, qui une maison ou qui des provisions, après ces fortes averses du jeudi 4 septembre. Certains commerçants ont même vu leurs boutiques inondées et n’avaient que leurs yeux pour pleurer. « Après la pluie, c’est l’enfer à Bobo-Dioulasso », serait-on tenté de dire. Les habitants de la zone lotie de Sarfalao, eux, se le tiennent pour dit. Un ouvrage de franchissement la plupart du temps submergé par les eaux après la pluie les fait baver. Et quand c’est le cas, certains habitants de la dite zone sont obligés de se terrer chez eux, le temps que les eaux de ruissellement libèrent le passage. Quel calvaire.

Hormis les dégâts matériels et les désagréments enregistrés çà et là dans la ville pratiquement à chaque fois que le ciel ouvre fortement ses vannes, il y a aussi (c’est regrettable !) des pertes en vies humaines. Et en la matière, ce sont surtout les noyades qui sont légions. Rappelons le cas de ce sapeur-pompier, « le meilleur de sa promotion en natation », qui s’est noyé sous la pluie au mois de juillet, les eaux de ruissellement ayant été plus fortes que lui. C’est également les eaux de pluie qui ont coûté la vie à une fillette au quartier Yeguéré en début septembre, la victime s’est noyée.

Toutes les pertes en vies humaines ne peuvent pas être citées, car il ne faut pas en rajouter au deuil des familles avec des erreurs ou des omissions de cas. Au-delà de ce constat affligeant, c’est la responsabilité des autorités municipales de Sya qui mérite examen. Que font-elles ? Les autorités municipales sont-elles à la hauteur des attentes des Bobolais ? A entendre les uns et les autres, ce n’est visiblement pas le cas. Il n’est pas rare d’entendre les jeunes se plaindre de l’actuel conseil municipal dans leurs fameux « grins » de thé. Outre ces considérations, des habitants de Bobo-Dioulasso, outrés par la situation crient leur ras-le-bol à l’émission matinale « Affairages » de la radio Ouaga FM.

Toujours est-il que même si les responsabilités sont partagées (les populations transforment les rares caniveaux en dépotoirs publics), la municipalité bobolaise a fort à faire. Même s’il faut se réjouir du projet d’assainissement pluvial en cours de réalisation qu’elle a initié et de la réhabilitation des ponts défectueux qu’elle a entreprise depuis peu, force est de reconnaître que la mairie de Bobo-Dioulasso doit beaucoup mettre l’accent sur la réalisation de caniveaux d’une part, la réfection et le curage de ceux disponibles d’autre part. Dans ce domaine, son bilan n’est pas fameux et si rien n’est fait, c’est encore des dégâts matériels et des pertes en vies humaines qu’on va enregistrer au fil des ans. Dommage !

Kader Patrick KARANTAO
(stkaderonline@yahoo.fr)

Sidwaya

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