Actualités :: Réaménagéments au campus universitaire de Zogona : Les travaux avancent, des (...)

Le campus de l’Université de Ouagadougou, sis à Zogona, est en plein chantier depuis quelques semaines. Des travaux tels que la construction
d’une clôture, la transformation des chambres de la cité universitaire en bureaux et laboratoires… s’y mènent. Tandis que les travaux avancent, les inquiétudes, elles, ne manquent pas.

Des ouvriers au travail, des coups de pioches ou de marteaux par-ci, des vrombissements de moteur par-là. C’est le constat qui s’impose depuis quelques jours, à tout visiteur du campus universitaire de Zogona à Ouagadougou. Les usagers de l’Avenue Charles de Gaule (qui côtoie le côté sud du campus) peuvent également faire la même observation de l’Université de Ouagadougou en plein chantier. Un mur, plus précisément, une clôture est en train d’être érigée en cet endroit-là.
Jeudi 21 août 2008. Il est environ 11 heures.

Nous décidons de faire un tour à l’Université de Ouagadougou (UO) en vue d’apprécier de près, les travaux de réaménagement. Une façon aussi pour nous d’échanger avec les travailleurs. Si possible avec des responsables de l’UO.

Premier point de chute, la cité universitaire. Là-bas, les tas de débris de murs cassés entassés, les bruits à l’intérieur des bâtiments témoignent du travail de démolition, du moins, de transformation qui s’y déroule. Vite, nous avons cherché à rencontrer le chef de chantier. Ce dernier, lorsqu’il se présente à nous, confirme que "les chambres de la cité universitaire sont en train d’être transformées en bureaux et en laboratoires".

De l’avis de Désiré Irenée Ilboudo, chef de chantier de l’entreprise Faso construction et service (FCS), les travaux avancent bien. Selon lui, les réfections seront terminées d’ici à la fin du mois de septembre. M. Ilboudo précise que l’entreprise FCS partage l’exécution des travaux avec la société AZIMO. Contrairement à son collègue de l’entreprise FCS, le chef de chantier de la société AZIMO, Jean Gustave Yaméogo a refusé tout commentaire sur le déroulement des travaux tant qu’il n’a pas l’aval de ses supérieurs. Qu’à cela ne tienne, les informations recueillies auprès de Irénée Ilboudo nous ont permis de savoir que la plupart des travailleurs sur les chantiers de l’UO sont des contractuels.

Des étudiants contractuels temporels

"En ce qui concerne par exemple, la démolition des chambres de la cité, les ouvriers le font par groupes et par bâtiment", a confié le chef de chantier avant d’ajouter qu’il y a même des étudiants parmi les contractuels recrutés. Oumarou Ouandaogo est de ceux-là. Tout poussiéreux (des orteils aux cheveux), habillé d’une petite culotte et d’un débardeur mouillé de sueur, rien ne faisait croire que ce jeune homme en face de nous, avec un gros marteau dans la main, était étudiant. Et pourtant ! Oumarou Ouandaogo est en année de licence au département d’anglais à l’UO.

Il dit avoir accepté de venir travailler sur le chantier parce qu’il n’a pas le choix. Depuis qu’il a épuisé son séjour à la cité universitaire, Oumarou loge avec un ami qui a à sa charge d’autres étudiants du même statut que lui. "Avec la fermeture de l’université, la situation est devenue davantage compliquée pour nous. Le travail que je fais permet d’avoir quelques petits sous pour acheter à manger afin de pouvoir étudier la nuit", a laissé entendre l’étudiant.

Et de préciser qu’il n’est pas le seul étudiant sur le chantier. De l’avis de Oumarou Ouandaogo, le travail consiste à casser les chambres des cités. A plusieurs (4 ou 5 personnes) les contractuels prennent un étage de huit chambres qu’ils doivent démolir au prix de vingt cinq mille (25 000) francs CFA l’étage.

L’étudiant-ouvrier temporaire reconnaît que ses camarades étudiants (y compris lui-même), voient de mauvais œil le travail qui est en train d’être opéré. Où iront les étudiants qui logeaient dans la cité, vraisemblablement la plus prisée ?

Auront-ils, tous, des chambres dans la nouvelle cité destinée à les accueillir ?, etc. Sont entre autres, les inquiétudes des étudiants.
A cela, il faut ajouter la plainte des ex-résidants dont certains avaient des effets dans les chambres en train d’être démolies. Sur ce point, le chef de chantier de l’entreprise FCS a rassuré que "les responsables du Centre national des œuvres universitaires (CENOU) ont pris le soin de vider les chambres de leurs contenus et de garder les effets en lieu sûr".
Nous nous sommes rendus au service du CENOU pour avoir de plus amples informations, mais il se trouve que le directeur général du CENOU ainsi que le personnel ont momentanément déménagé. Le bâtiment étant lui aussi en réfection, le personnel aurait élu domicile dans un bâtiment sur Charles-de-Gaulle, nous a-t-on dit.

Les étudiants ne sont pas les seuls à se demander à quelles sauces ils seront mangés à la fin des travaux de réaménagement. En effet, la construction de la clôture de l’UO écarte de l’enceinte du "temple de savoir", bon nombre de commerçants installés aux abords. Il s’agit de gérants et gérante de kiosques, buvettes…situés à proximité du boulevard Charles-de-Gaulle.

Mme Zénabou Soré, gérante de kiosque depuis une vingtaine d’années sur le campus, ne dissimule pas son inquiétude : "Notre clientèle est essentiellement constituée d’étudiants. Maintenant que le mur vient nous séparer de la cour de l’université, qu’allons-nous devenir ? ", s’interroge-t-elle ?
Mme Soré, à l’instar de ses collègues souhaite que les autorités universitaires leur permettent de déplacer leurs lieux d’activité à l’intérieur de la cour de l’UO.

Zénabo Soré dit même avoir entrepris des démarches auprès du président de l’Université en vue d’exposer la préoccupation des commerçants. Si pour le moment l’on peut tergiverser sur le bien-fondé des travaux, une fois terminés, une chose au moins est sûre : le campus universitaire de Zogona présentera un visage nouveau à la toute prochaine réouverture de l’UO (le 1er septembre).

Alban KINI
(albankini@yahoo.fr)
R. Pierre BOUGMA
(Stagiaire)
Sidwaya

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