Actualités :: Affaire maire de Sig-Noghin contre Abibata Nacro : La version du ministère (...)
Ouédraogo Pascal, maire de Sig-Noghin

Le ministère de la Justice, à travers sa Direction de la communication, donne ici des précisions sur certains aspects d’une affaire opposant le maire de Sig-Noghin à Mme Abibata Nacro. Le ministère a pris le soin de joindre à ce communiqué, l’original de la lettre adressée par Mme Nacro au procureur du Faso.

"Dans sa livraison n° 145 du 10 août 2008, l’Evénement écrivait : "le procureur à la rescousse du maire Boxeur". Cette affaire a défrayé la chronique et amené les citoyens à s’en prendre à la justice en interpellant son premier responsable sur la question. Cette interpellation répétée nous a amené à prendre attache avec le parquet afin de donner l’information juste sur cette affaire qui fait l’objet présentement d’une enquête préliminaire au niveau de la compagnie de la gendarmerie nationale.

Que s’est-il réellement passé ?

Le procureur du Faso a expliqué que le commandant de la brigade de gendarmerie de Baskuy lui a rendu compte de ce que dame Abiba Nacro se serait présentée à sa brigade pour porter plainte contre M. Pascal Ouédraogo maire de Sighnogin suite à des violences qu’elle aurait subies au cours d’une bagarre survenue à son kiosque. A la demande de monsieur le procureur du Faso qui voulait en savoir davantage, le commandant de la brigade de gendarmerie a dirigé la dame au parquet où elle a pris attache avec le magistrat du parquet pour de plus amples explications par la suite desquelles elle a été invitée à déposer sa plainte devant le parquet. Ce qui fut fait.

La plainte fut alors confiée au substitut Tapsoba avec la mention "diligentez une enquête à parquet rapide et efficace". Ce jour-là, le substitut était monté à l’audience donc le procureur n’a pas pu avoir un entretien avec lui. Ces faits se sont déroulés le 22 juillet 2008.

Au moment où l’enquête suivait son cours, un article est paru dans la presse pour relater les faits. Le procureur connaissant la pression que constitue l’opinion sur un dossier en cours de traitement à la justice a tout de suite fait appeler Mme Nacro Abiba pour lui signifier ses préoccupations et lui faire savoir qu’elle doit faire confiance à la justice et laisser les magistrats travailler en toute sérénité sans aucune pression quelconque. Il l’a toutefois rassurée en disant que tous les mis en cause et les témoins seront entendus afin que la vérité jaillisse.

Mme Nacro s’est donc confondue en excuses en disant qu’elle a agi par ignorance et souhaite que le Procureur l’aide parce qu’elle vit une situation de détresse depuis la bagarre en ce sens qu’elle n’a plus de ressources pour subvenir, aux besoins de sa famille du fait qu’elle n’exerce plus son activité, en précisant qu’elle n’est plus en mesure d’ouvrir son kiosque parce qu’elle subirait, d’après elle, des menaces de la part des hommes du maire. En outre, elle a fait état de ce qu’elle aurait subi d’importants dommages matériels et financiers.

Au regard de la gravité de ce qu’elle expliquait, le procureur l’invita à consigner par écrit l’état exhaustif de ses dommages pour lui permettre de prendre des mesures conservatoires urgentes en sa faveur indépendamment de sa plainte qui fait l’objet d’une enquête à parquet. Le procureur entendait enjoindre au maire de prendre toutes dispositions nécessaires pour que la dame puisse ouvrir et exploiter son kiosque en toute quiétude et entreprendre les réparations urgentes des dommages dont elle fait cas dans son écrit.

Ayant fait savoir qu’elle ne savait pas écrire, le procureur la confia à M. Bamouni Marcel, secrétaire de greffe et parquet de son état pour l’orienter. C’est ainsi que la petite sœur de Mme Nacro Abiba est allée chercher une feuille de demande pour la rédaction des faits et c’est cette dernière d’ailleurs qui a rédigé le document en question. Voici en substance ce qu’elle a énuméré comme dommages subis :

Cuisine :

1/2 sac de riz à 11 250 F CFA, 1/2 sac de farine à 6 250 F CFA, 10 paquets de spaghettis à 2 000 F CFA et un bénéfice de 2000 F CFA, 3 bouteilles de mayonnaise cassées à 6 000 F CFA, du foie et du pain à 6 400 F CFA avec un bénéfice de 4 000 F CFA, des boyaux à 2 000 F CFA et un bénéfice de 2 000 F CFA, de la viande à 3 500 F CFA avec un bénéfice de 1 600 F CFA, du poisson à 3 500 F CFA avec un bénéfice de 3000 F CFA.

Les condiments à 7 500 F CFA, sucre-nescafé-thé 600 F-2 750 F-2 500 F.

Sous-total : 68 350 F CFA

Boissons :

18 bouteilles de Petite Guiness à 10 800 F CFA, 11 bouteilles de malta Guiness à 6 050, 22 bouteilles de petites sucreries à 6 050 F CFA, 10 bouteilles de Flags 65 à 5 500 F CFA, 17 bouteilles de sucrerie 65 à 5 950 F CFA, 12 bouteilles de Castel 65 à 8 400 F CFA, 31 bouteilles de Brakina et Sobbra à 15 500 F CFA.

Sous-total : 58 250 F CFA

Matériels cassés :

18 verres à 8 100 F CFA, 1 Thermos à 6500 F CFA, appareil de musique à 17 500 F CFA, 1 barrique plastique à 10 000 F CFA, appareil portable de marque Nokia 1600 à 36 000 F CFA, 1 seau en plastic à 1 750 F CFA, congélateur endommagé à 450 000 F CFA, transport de bagage à 10 000 F CFA.

Sous-total : 539 850 F CFA

Sommes d’argent perdues.

20 000 F CFA (qu’on voulait me remettre quand j’ai reçu un coup de pied au bas ventre) et 53 500 F CFA pour mes avances.

100 135 F CFA (mon propre argent avec lequel j’ai payé ce jour-là de la boisson à 24 865 F CFA et le reste est perdu, la recette du jour et la petite monnaie que je n’avais pas comptées aussi).

Le procureur s’est par la suite entretenu au téléphone avec le maire sur le problème. Le maire lui a dit que personne ne la menaçait et qu’elle pouvait revenir poursuivre ses activités sans crainte. Il a même montré ses bonnes dispositions à aider la dame en disant au procureur : "monsieur le procureur, je ferai tout ce que vous me commanderez de faire en attendant que l’enquête aboutisse".

Il faut noter que dans le second document, il n’est écrit nulle part un quelconque désistement. Et puis lorsqu’on parcourt le second écrit, les fautes de grammaire, d’orthographe et le contenu prouve que l’auteur de l’écrit ne peut être en aucun cas monsieur Bamouni. Aussi, il est à noter que le contenu de cet écrit n’est rien d’autre qu’un état exhaustif des dommages matériel et financier qu’elle a subis contrairement à ce que l’on a voulu faire croire qu’il s’agissait d’un retrait de plainte.

En réalité, en toute bonne foi le procureur ayant été très sensible à la situation de détresse de Mme Nacro, a voulu tout simplement l’aider pour qu’elle puisse reprendre son activité immédiatement pour avoir des ressources nécessaires pour nourrir ses enfants car c’est elle-même qui priait instamment le procureur de l’aider presqu’en sanglots.

Encore une fois, il faut retenir que les mesures urgentes que le procureur entendait faire prendre en faveur de cette dame ne faisaient en aucune façon obstacle à la poursuite de l’enquête à parquet et éventuellement à un jugement de l’affaire s’il y avait lieu.

D’ailleurs comment le procureur ou M. Bamouni pouvait imaginer l’état des dommages énumérés dans le document incrimine. Au regard de la tournure des événements et vu les suspicions et le discrédit que des individus voulaient prêter au procureur, celui-ci a préféré confier l’enquête au commandant de la compagnie de la gendarmerie nationale du Kadiogo et subséquemment mis fin aux démarches qu’il avait, de toute bonne foi, entreprises auprès du maire pour secourir la dame qui disait être en difficultés pour vivre et faire vivre ses enfants.

DCPM/Justice
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