Actualités :: Concours de la Fonction publique : Des bébés s’invitent dans les centres de (...)
Ces deux filles s’occupent des jumelles en attendant leur maman en salle de composition.

Des candidates aux concours d’entrée à la Fonction publique, mères de bébés sont obligées d’emmener avec elles, leur progéniture. Mais comme les bébés ne peuvent pas entrer dans la salle de composition, se pose alors le problème de la garde. Les candidats qui viennent également avec leurs engins ont pour soucis la sécurité de garage. Garde-bébé et parking, deux activités qui riment avec les concours de la Fonction publique.

A voir ces “baby sitter” autour des centres de composition du Zinda et l’Université de Ouagadougou, le jeudi 21 août 2008, on se croirait dans une crèche. De nombreuse mères sont accompagnées par des jeunes filles ou des hommes dans les centres de composition, pour assurer la garde de leur bébé.

A l’ombre des bâtiments, des arbres, des jeunes filles mais aussi des hommes tiennent dans leurs bras des bébés. D’autres assis sur des nattes ou des pagnes ou même marchant, tentent tant bien que mal de faire taire les bébés qui ne cessent de crier. Ils les cajolent, leur donnent le biberon. Leur mère sont en salle de composition pendant ce temps.

Les bébés qui ne supportent pas l’absence de leur mère ou qui commencent à avoir des picotements à l’estomac sont inconsolables. Robert Tiénon, attaché de santé en congé, explique sa présence à l’Université de Ouagadougou (UO) : “je suis ici ce matin pour accompagner ma petite sœur. Elle n’a pas quelqu’un à qui confier l’enfant puisqu’elle vient de Koudougou pour passer les concours”.
La garde du bébé n’allait pas être facile si je n’étais pas en congé, a-t-il laissé entendre avant de continuer son propos. “Hier, l’enfant est resté avec ma femme. Mais il a beaucoup pleuré”.

Adama Ouédraogo tient aussi un enfant dans ses bras. Il fait des va-et-vient tout en berçant la petite fille. De peur de devoir donner des explications à sa femme, il refuse d’être pris en photo. Mais tout de même, il tient ces propos : “J’étais venu pour la surveillance des concours et j’ai vu cette fillette qui a de la peine à tenir le bébé (la fillette se nomme Flore Ouédraogo et dit avoir six ans). Une fois dans mes bras, l’enfant s’est calmé. Il refuse de rejoindre sa grande sœur”. Avec humour, Adama Ouédraogo se demande comment sa femme réagirait si elle voyait tenir l’enfant d’une autre femme. Il dit être le père de deux filles.

Comment il a réussi à calmer le bébé ?

“C’est l’expérience qui parle”, explique -t-il. Après le centre de l’Université de Ouagadougou, nous avons mis le cap sur le lycée Phillipe Zinda Kaboré. Là-bas, les mêmes spectacles se présentent. Pendant que les candidates sont en pleine composition, dehors, Diane Ky a sa nièce au dos : “Il n’y a personne à la maison. L’enfant pleure beaucoup. J’ai donc accompagner ma grande sœur pour garder son bébé”.
10h30. La composition du concours de préposés de douanes vient de prendre fins.

Noëlie S. Ouédraogo candidate, vient récupérer son enfant. Sur son visage se lit une délivrance. L’attente a été longue semble-t-il. Son fils Wendpanga Steeve Maxime Nabaloum n’a que 4 mois. “Mon bébé ne peut pas boire de la bouillie pour le moment. Je ne peux pas le laisser avec quelqu’un à la maison” a-t-elle confié. Elle a eu recours à sa petite sœur (Bernadette Ouédraogo) pour servir de nourrice.

Pour la nourrice occasionnelle, tout va bien. L’enfant n’a pas pleuré. Cela lui a facilité la tâche. “Pendant la composition, tu ne peux pas sortir. Quand nous sommes dans la salle, cela nous met mal à l’aise” avoue S. Noëlie Ouédraogo avant d’ajouter “Mais comme on veut le boulot, on est obligé de faire avec”. Reconnaissante envers sa sœur, elle se demande comment elle s’en sortirait sans elle.

Adama Ouédaogo que nous avons rencontré au centre de l’Université de Ouagadougou demande aux parents de mieux s’organiser. “C’est la période des vacances, dit-il, ont peut facilement trouver une sœur ou une cousine pour s’occuper des enfants. Nous sommes en Afrique et celui qui est correct avec son entourage trouvera quelqu’un pour l’aider”. Il déplore le fait que des enfants de moins de dix ans jouent le rôle de garde-bébé.

Les uns gardent les bébés, les autres surveillent les engins

A côté de ces “baby-sitters” d’un jour, sont installés des parkeurs. Ils profitent de ces moments de concours pour combler le vide creusé par la période de vaches maigres. Pour cette période, le prix du parking est passé à cent francs CFA au lieu de vingt cinq ou cinquante. Le président de l’association des parkeurs de Ouagadougou, Joseph Nazaire Tapsoba, tient un parking au lycée Philippe-Zinda-Kaboré. Selon lui, ces temps de concours sont une aubaine pour les parkeurs.

Son entreprise garde environ sept cents (700) engins par jour au lycée Zinda. Ce qui constitue une recette de soixante dix mille francs par jour pour ces dix jours de compositions ; cela pourrait constituer une recette d’environ sept cent mille francs. A l’Université de Ouagadougou, le parking de sécurité universitaire assure le gardiennage des engins des candidats. Le gérant de ce parking, Seydou Zoungrana, trouve que cette situation est tout à fait normale. La clientèle en ces temps est inhabituelle et il se trouve en période spéciale selon ses explications : “Lorsqu’une moto se gâte, il faut le réparer, explique Seydou Zoungrana.

Vous voyez, l’endroit n’est pas pavé. Avec la boue ou une mauvaise cale, une moto peut tomber et endommager les autres”. M. Tapsoba est tout à fait d’accord avec lui. Pour lui, cette augmentation permet d’obtenir suffisamment de ressources pour régler les réparations ou de pertes d’engins. M. Tapsoba a dénoncé une concurrence déloyale. Certains d’entre eux ne sont pas installés dans les règles. En tant que président de l’association des parkeurs, il se sent mal à l’aise quand il s’agit de les déguerpir. Malheureusement, toujours selon M. Tapsoba, certains n’ont même pas d’agrément.

En cas de perte d’engins, ceux-ci devront s’expliquer devant les autorités compétentes. Les candidats ne se plaignent-ils pas de l’augmentation du prix du ticket ? “Certains candidats, reconnaît M. Tapsoba, se plaignent de l’augmentation du prix du parking. Cependant, il y a des tickets de cinquante francs pour ceux qui n’ont pas cent francs. Certains souvent ne payent même pas. Nous comprenons qu’ils sont à la recherche d’emplois. Avec les salariés lors des concours professionnels, le problème ne se pose pas”.

Des candidats ne prennent pas la peine de garer leur engin au parking. C’est le cas de Salamata Ilboudo. Elle explique cela par son retard. Elle reconnaît l’importance de garer son engin au parking. D’après elle, les voleurs peuvent venir de partout, même de certains candidats. Même si dans l’ensemble les candidats trouvent trop élevé le prix du parking. Sont de ceux-là, Dramane Yaguibou, Léon Dakissaga, Firmin Bembamba, candidats au concours des préposés de douanes. Ils semblent lier l’augmentation à la vie chère.

Boukari OUEDRAOGO
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