Actualités :: Manifestations à l’Université : Les explications du ministre Joseph (...)

Le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique, Joseph Paré a animé, le vendredi 20 juin 2008, un point de presse sur la situation à l’Université de Ouagadougou.

Actualité oblige ! Le ministre Joseph Paré, des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique a fait le point des efforts du gouvernement pour développer l’enseignement supérieur. Il est sans surprise revenu sur la situation qui prévaut à l’Université.

"Le secteur de l’éducation est le soubassement de tout progrès dans la société", a déclaré le ministre Paré d’entrée de jeu avant d’ajouter que face aux revendications corporatistes, les responsables de l’enseignement mettent l’accent sur le dialogue et la concertation.

Il a évoqué les efforts du gouvernement dans le domaine de l’éducation.
Sur le plan social, le conseil des ministres a, le 16 mai 2007, revu à la hausse les allocations financières accordées aux étudiants. Aussi, le contingent de bourses est passé de cinq cents (500) à mille (1 000). Ainsi, pour la rentrée 2006-2007 le nombre des bénéficiaires est passé de 2246 (2007) à 2900. Le montant des fonds alloués a également connu une hausse. En 2006-2007, il était de deux milliards huit cent quatre-vingt treize millions trois cent sept mille (2 893 307 000). Les prévisions budgétaires pour 2008-2009 sont de 3 967 982 130 F CFA.

Au titre des aides, 67 273 personnes bénéficient de ces allocations contre 21 540 en 2006-2007. A cet effet, l’Etat a déboursé la somme de 3 518 135 000 FCFA. Des prêts ont été octroyés à 26 034 étudiants pour cette année contre 3 860 pour l’année passée. Ce qui a nécessité la bagatelle de 4 430 710 000 F CFA. Toutes ces allocations s’élèvent à 8 921 135 000 FCFA pour 27 300 étudiants. La restauration universitaire a également bénéficié de ces augmentations. Le nombre des plats servis est passé de 22 000 en 2006-2007 à 30 700 en 2007-2008.

Les capacités d’accueil des restaurants ont été augmentées de 800 places.
En vue de résoudre le problème de logement des étudiants, le CENOU a loué cinq autres locaux. Au titre des transports, le ministre a noté l’acquisition de cinq (5) cars de 70 places. Il a annoncé des réalisations infrastructurelles allant des laboratoires aux amphithéâtres. Pour les années passées, le ministre a indiqué que des constructions se poursuivront en vue de résoudre le problème de places à l’Université.
Il s’est prononcé sur les récents événements survenus mardi 17 juin 2008 à l’Université. Le ministre a indiqué que les préoccupations des étudiants ont toujours fait l’objet de discussions. La situation a dégénéré, selon le ministre, suite à une marche interdite par le président de l’Université. Il est par ailleurs reconnu que le droit de grève est reconnu au Burkina. Au total, 35 étudiants seraient détenus à la gendarmerie.

Quel sort leur sera réservé ? Se sont interrogés les journalistes

Sur la question, le ministre s’est dit respectueux des institutions républicaines. "Le sort des étudiants arrêtés lors de la marche du 17 juin ne relève pas du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique", a dit M. Paré.
Pour cela, il a indiqué que la justice suit son cours et les étudiants seront traités conformément aux textes en vigueur.

Sur la présence des forces de l’ordre à l’Université, le ministre Paré a déclaré ne pas vouloir faire de l’Université un "camp retranché" tout en relevant que l’Université n’est pas en dehors de la république.
Avant de terminer, le ministre a appelé toutes les parties à la compréhension car "on ne pourra pas aller vers une fin d’année en bonne et due forme si nous faisons de la surenchère", a-t-il conclu.

Jacques Théodore BALIMA
(collaborateur)


Déclaration du SYNTER

Suite aux incidents survenus à l’Université de Ouagadougou le 17 juin dernier, la CGTB/SYNTER a fait parvenir une déclaration. En voici, en substance, le contenu.

ll n’est un secret pour personne et ce depuis de longues années que l’Université de Ouagadougou connaît d’énormes difficultés. Aux conditions de vie précaires de l’ensemble de ses acteurs, s’ajoutent des conditions de travail insoutenables. Ainsi, l’insuffisance numérique des enseignants, le déficit en infrastructures d’accueil qui entraîne une programmation des activités pédagogiques de 7h à 12h, le vieillissement du matériel existant sont des préoccupations non seulement des étudiants, soucieux de leur avenir, mais aussi des enseignants préoccupés par la qualité de leurs enseignements.

Même les autorités politiques et universitaires sont obligées de reconnaître ces problèmes. Mais force est de constater qu’en dehors des discours et des promesses vite oubliées, on attend toujours des mesures radicales pour les solutionner. Pendant ce temps, d’année en année, les conditions ne font que s’empirer.
Face à cette situation, seule la lutte est de mise si on veut arracher des acquis. C’est ce qui justifie que depuis février 2008, les étudiants aient déposé des plates- formes autour desquelles ils mènent des luttes multiformes : négociations, marches, meeting, sit in... Dans ce cadre, ils avaient prévu une marche-sit in le 17 juin.

Le Président de l’ Université, sans aucune base légale, l’a déclarée illégale et l’a interdite. Pour l’empêcher il a fait appel aux forces de l’ordre qui n’ont pas hésité à utiliser tous les moyens (matraques, gaz lacrymogènes...), violant ainsi de manière flagrante, les franchises universitaires. Cette répression a eu pour conséquence de nombreux blessés et de nombreuses arrestations.

Pourtant, cela pouvait être évité.
En effet, primo, la manifestation des étudiants se voulait pacifique et cette année même, ils en ont déjà organisé qui n’ont pas été accompagnées d’aucune casse et secundo, Monsieur le président devait savoir que la présence des forces de l’ordre en face des étudiants en manifestation ne pouvait pas ne pas dégénérer. C’est donc lui qui endosse l’entière responsabilité des événements et leurs conséquences. Cette situation est extrêmement grave et interpelle toute la communauté universitaire sur la défense des libertés et des franchises universitaires.

C’est pourquoi le Comité SYNTER de l’Université de Ouagadougou,
- Dénonce et condamne l’attitude irresponsable des autorités qui a consisté à faire appel aux forces de l’ordre pour résoudre des problèmes internes à l’Université, violant de manière flagrante les franchises universitaires,
- Exige le retrait immédiat et sans condition des forces de l’ordre du campus,
- Exige la libération immédiate et sans condition des étudiants arrêtés, l’arrêt des poursuites judiciaires, la prise en charge et le dédommagement des blessés,
- Invite les autorités universitaires à bannir l’esprit de suffisance et toute velléité répressive, clairement affichés jusque-là, pour l’ouverture immédiate de négociations avec les étudiants,
- Appelle la communauté universitaire à une mobilisation sans faille et à une unité d’action pour une défense ferme des franchises universitaires.

Ouagadougou, le 21 juin 2008
Le Comité SYNTER

Sidwaya

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