Actualités :: A Bobo-Dioulasso, le gouvernement appelle au calme

Des membres du gouvernement ont rencontré le 21 février les opérateurs économiques de Bobo-Dioulasso sur la situation qui prévaut dans la ville. Ce sont les ministres Clément Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Jean-Baptiste Compaoré de l’Economie et des Finances et Asssane Sawadogo de la Sécurité qui ont échangé avec les représentants des commerçants de Bobo. Jean-Baptiste Compaoré a déploré les événéments et réaffirmé le soutien du gouvernement à la population bobolaise. Il s’est dit déçu parce que les édifices touchés relèvent pour la plupart de son département.

M. Compaoré a aussi laissé entendre que les arguments de hausse des prix des produits brandis par les manifestants ne tiennent pas la route. Pour lui, les augmentations ne sont pas liées aux hausses des taxes douanières et des impôts. Les augmentations sont d’ordre général et touchent presque l’ensemble des pays de la sous-région. L’Etat n’a pas relevé les taxes douanières, a dit Jean-Baptiste Compaoré qui a ajouté que l’Etat a consenti d’énormes efforts par la baisse des impôts sur les bénéfices et par d’autres importantes mesures en faveur des commerçants. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a rassuré la population que des mesures sont prises pour rétablir l’ordre. Une centaine de personnes ont été interpellées, a affirmé Clément Sawadogo qui dit ne pas connaître, pour le moment les commanditaires. « Il n’y a pas eu mort d’homme », a-t-il précisé.

Les regards, a-t-il laissé entendre, sont dirigés vers le monde commerçant où se cacheraient probablement des pyromanes. Mais les commerçants présents à la rencontre disent ne pas être au courant de cette manifestation, même si certains d’entre eux ont soutenu avoir eu vent de ces mouvements et accusent des gens venus d’ailleurs pour semer ces troubles. Le 2e vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie-Lazare-Soré, a quant à lui affirmé que tout changement d’habitude crée des mécontentements. Il a invité le gouvernement à créer des emplois permanents pour résoudre le chômage afin d’éviter ce genre de désordre.

Le ministre Jean-Baptiste Compaoré a demandé aux commerçants de la compréhension et de l’appui. Clément Sawadogo les a invités à travailler à arrêter les actes de vandalisme tandis que Assane Sawadogo a livré à ceux-ci un numéro vert (1010) pour donner des informations permettant d’identifier les meneurs. Tous ces ministres ont invité les populations au calme et à la retenue.
A la suite de la rencontre entre le gouvernement et les commerçants, les militants du CDP se sont eux aussi retrouvés au siège dudit parti pour donner leur lecture de la situation que vit la ville de Bobo-Dioulasso depuis le 20 février 2008 (...)

Adaman DRABO


Clément Sawadogo, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation : « Si quelqu’un doit être l’auteur du saccage de sa propre cité, cela est déplorable »

Le drame que vit Bobo-Dioulasso a suscité l’envoi d’une délégation gouvernementale dans la ville de Sya. Le ministre Clément P. Sawadogo de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, dans l’entretien qu’il nous a accordé à l’issue de la découverte des dommages causés par les manifestants, affirme que les commanditaires ne resteront pas impunis.

Sidwaya (S.) : Quel commentaire faites-vous à la suite du constat des sites saccagés par les manifestants ?

Clément P. Sawadogo (C.P.S.) : Le ministre de la Sécurité et moi avons été mandatés par le gouvernement pour faire le point de la situation avec les autorités locales. Nous avons pu prendre toute la mesure de la situation depuis le 20 février et qui n’est pas encore tout à fait maîtrisée. Nous avons constaté beaucoup de dégâts sur les administrations publiques, le commerce dans les stations d’essence notamment et sur la voie publique. C’est une situation que nous déplorons, et que le gouvernement dans son ensemble déplore, puisque nous sommes dans un Etat de droit dans lequel, tout citoyen a le droit de manifester, toutefois dans le respect des lois en vigueur. S’il y a des gens qui veulent manifester leur mécontentement vis-à-vis d’une situation, ils ont ce droit-là mais en respectant les lois et règlements de la République. Ici, ce n’est pas le cas.

C’est une manifestation sauvage de personnes qui ne se sont même pas adressées à l’administration, qui n’ont même pas déclaré qu’elles voulaient mener un mouvement quelconque. Elles se sont déchaînées de manière anarchique pour saccager les biens publics et privés. Cela est forcément inadmissible quand on sait les efforts déployés au quotidien pour construire et renforcer les infrastructures de cette ville. Si vraiment un habitant de cette ville doit être l’auteur du saccage de sa propre cité, cela est très déplorable. C’est pour cette raison que nous voudrions inviter l’ensemble de la population de Bobo-Dioulasso à s’impliquer, autant que faire ce peut et chacun à son niveau, pour que le calme et la sérénité reviennent. S’il y a des problèmes, nous allons trouver des solutions ensemble. Nous vivons un contexte économique national et international marqué effectivement par une hausse des prix. Mais de là, à adopter des voies illégales, de nature à compromettre le développement de notre pays, cela ne peut qu’être le fait de l’irresponsabilité.

S. : Ces agitations seraient parties de la hausse des patentes et des impôts qui auraient plus que doublé au niveau des douanes et des services des impôts. Etes-vous de cet avis ?

C.P.S. : Le gouvernement n’a jusque-là reçu aucune plate-forme de ces manifestants qu’on n’arrive même pas à identifier du reste. C’est un mouvement dangereux puisqu’en raison de son caractère, des personnes peuvent profiter de cette occasion pour se régler des comptes. On entend pêle-mêle des gens évoquer la hausse des prix des produits, des taxes douanières et des impôts. Alors que nous savons qu’il n’y a aucune nouvelle taxe douanière, encore moins de patente qui ont été décidées. Dans le même ordre, aucune taxe et aucun impôt n’ont connu d’augmentation au Burkina Faso. De ce fait, il n’ y a aucune récrimination en la matière par rapport à des actes que le gouvernement a posés. Il y a une hausse des prix certes, mais que le gouvernement lui-même travaille à endiguer et il est à pied d’œuvre pour cela. Des instructions ont même été données aux ministres compétents afin que des solutions puissent être envisagées dans ce sens. Mais de là à organiser une manifestation dont on ne sait ni les auteurs, ni les objectifs visés, cela pose problème. La malveillance est de règle. Sinon, si c’est pour résoudre des problèmes, cela suppose qu’il y a des responsables qui acceptent de s’asseoir autour d’une table pour discuter.

S. : Qu’en est-il de la situation à Banfora et à Ouahigouya qui connaissent également des troubles ?

C.P.S : Nous avons effectivement appris les agitations dans ces villes, mais nous avons pris toutes les dispositions nécessaires pour faire revenir l’ordre et nous travaillons à empêcher ces troubles de se propager dans d’autres villes. En tout état de cause, nous tenons à rappeler que tout citoyen burkinabé répond de la loi burkinabé par rapport aux actes qu’ils posent. Ceux qui sont tentés de mettre le feu à notre pays, aux infrastructures, d’inquiéter les honnêtes citoyens, de détruire les biens d’autrui et des biens de l’Etat qui sont des biens propres de tout le monde, comme c’est le cas à la mairie de Dô et à l’Hôtel des finances, ce sont des préjudices graves. Je tiens à rappeler que la fermeté va être de mise à l’encontre de toutes personnes prises en train de poser ces actes malveillants. Ces personnes-là devront répondre devant la loi dans toute sa rigueur. Encore une fois, j’invite la population à la retenue, au calme et je demande aux manifestants de rentrer dans leur for intérieur, de réfléchir un tant soit peu à ce que va être ce pays s’ils continuent de poser ces actes-là.

Propos recueillis par Frédéric OUEDRAOGO


Difficile de s’approvisionner en carburant

La plupart des stations services de la ville de Bobo-Dioulasso sont restées fermées toute la journée du 21 février. Les seuls qui ont osé ouvrir pendant une heure dans la matinée ont été littéralement prises d’assaut par les motocyclistes et les automobilistes qui se sont empressés de faire le plein de leurs réservoirs. A partir de l’après-midi, il était quasi impossible d’avoir le jus pour les engins et les automobiles. Au point que certains ont dû garer leurs montures par souci d’économie du peu de jus qui s’y trouve ou parce qu’ils étaient à sec. Les taxis se faisaient de plus en plus rares également en ville, faute de carburant. Si la situation devait perdurer, il est à craindre que tout le monde se retrouve à pied ou, à tout le moins à vélo.

U.K.

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