Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB) a boudé, le 15 février dernier à Ouaga, une séance de travail pour la mise en oeuvre du nouveau système d’évaluation des performances des agents de la fonction publique au sein du MEBA. Les raisons de ce boycott ont été données le jeudi 21 février par les responsables du syndicat, lors d’un point de presse tenu à la Bourse du Travail de Ouagadougou.
Le principe de la mise en oeuvre du nouveau système d’évaluation des agents de la Fonction publique au sein du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation n’est pas du goût du Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base (SYNATEB). Selon le secrétaire général du bureau national du SYNATEB, ce nouveau système prévoit que les agents qui ont qualité de supérieur hiérarchique immédiat soient évalués et notés uniquement sur la base du taux de réalisation de leur programme d’activité ; et que ceux-là qui n’ont pas cette qualité soient évalués sur la base d’une fiche d’indication des attentes indéterminées, avec en sus des critères de compétence professionnelle, de conscience professionnelle, de sens de service public, et surtout du comportement social. Le SYNATEB qui s’oppose à ce "système inique", s’insurge aussi, par la voix de son SG Tahirou Traoré, contre "le fait que nos dirigeants s’octroient eux-mêmes de façon automatique, une note annuelle de 9/10 et cela pendant la durée de leur mandat".
En allant à la séance de travail des 15 et 16 février derniers pour la mise en oeuvre du nouveau système d’évaluation des performances des agents de la Fonction publique au sein du MEBA, le SYNATEB, selon ses responsables nationaux, espérait avoir des explications quant au fond de ce nouveau système. "Mais face au refus du secrétaire général du MEBA d’ouvrir les discussions sur le fonds de ce nouveau système, et ne voulant pas faire office de faire valoir et de complice du plan de destruction de la carrière des milliers d’enseignants, notre syndicat a décidé de se retirer de la rencontre aux environs de 10 h 30", a expliqué Tahirou Traoré.
Le SYNATEB déplore donc le fait que les syndicats n’aient pas été associés à l’élaboration des outils de la mise en oeuvre du nouveau système. Il propose l’ouverture de discussions avec les autorités, autour du principe de l’application de ce système d’évaluation des agents de la fonction publique, pour le cas "spécifique" des ministères des enseignements. Car le système, tel que présenté, selon M. Traoré, vise un objectif voilé : "bloquer les avancements des enseignants". Le Syndicat national des travailleurs de l’éducation de base qui s’est dit "très déterminé" pour continuer la lutte, attend donc du ministère, qu’il accepte de mener la discussion avec les syndicats, afin qu’une formule consensuelle d’application du nouveau système soit trouvée, pour le bonheur des milliers d’enseignants.
A l’issue de la rencontre avec les journalistes, le SYNATEB a tenu séance tenante une rencontre d’échanges avec les enseignants autour du contenu du nouveau système d’évaluation des agents de la fonction publique, au sein du ministère de l’Enseignement de base.
Par Paul-Miki ROAMBA
Le Pays
