Actualités :: Actes de vandalisme : La flambée des prix est-elle la seule raison (...)

Comme on le sait, grâce aux habitants de Bobo-Dioulasso et de Ouahigouya et aux médias, ces deux villes ont eu une très chaude journée mercredi, marquée par des casses et des incendies de pneumatiques. Les initiateurs seraient des commerçants officiellement mécontents de la cherté de la vie au Faso.

Vues sous cet angle, les manifestations sont certes légitimes cependant, à ce qu’on dit, les organisateurs n’ont pas obtenu une autorisation de la part des municipalités concernées. Pire, les casses auxquelles se sont livrés certains manifestants sont aux antipodes de la légalité et de la légitimité.

Il revient maintenant à la justice, appuyée par les forces de sécurité, de faire la lumière sur ces exactions. Notons qu’avant le 20 février, des tracts, cette littérature sous-marine, ont été balancés à Bobo-Dioulasso sur la vie chère et les ripostes que certains entendaient donner au gouvernement de Tertius Zongo qui, selon eux, laisse faire.

En attendant que la justice nous éclaire, on ne peut s’empêcher de se poser des questions sur les possibles raisons de ce déchaînement de violence : Quand bien même nombre de commerçants sont prolétarisés, voire ‘’lumpénisés’’ par la vie chère, il reste qu’en général, ce sont les salariés qui ont l’habitude de manifester et se voir rejoindre par ces chômeurs déguisés que sont en particulier les tireurs de charrettes, les cireurs, etc.

• Pourquoi donc, les commerçants, pourtant perçus comme relativement aisés, ferment, par exemple, leurs boutiques aux marchés de Bobo-Dioulasso et de Ouahigouya et vont saccager des édifices publics ? • S’il est vrai que ce sont les commerçants qui ont organisé les manifestations, est-il par contre certain qu’ils en sont les cerveaux ? En effet, on sait que la littérature des tracts est plutôt le fort des salariés scolarisés et particulièrement de ceux qui ont été formatés par le moule du mouvement étudiant et des groupuscules communistes d’antan ;

• Si donc, ce ne sont pas les commerçants qui en sont les cerveaux, qui peut être à l’origine de cela ? De deux choses, l’une : ou c’est l’opposition politique et/ou la société civile hostile au régime de Blaise Compaoré ou c’est à l’intérieur du système qu’il faut aller chercher les substances grises diaboliques qui sont les instigateurs de la casse.

La deuxième hypothèse paraît la plus plausible pour nombre d’observateurs en ce sens que : • les commerçants, généralement proches de leurs intérêts particuliers, se rangent du côté des puissants du jour ; • l’opposition est aujourd’hui à la recherche d’un second souffle et a même du mal à mobiliser ses militants traditionnels pour des démonstrations de force dans la rue ;

• en s’attaquant à la douane et aux impôts alors que ces services sont vus par l’opinion comme des alliés mafieux des milieux d’affaires, est-ce à dire que cette alliance a pris un sérieux coup ? Si oui, la politique de rigueur et de transparence prônée par le Premier ministre Zongo n’est peut-être pas étrangère à cette affaire.

Si cette politique y est pour quelque chose, la position de ceux qui pensent que le loup est dans la bergerie et que la flambée des prix n’est pas la seule raison de ce qui s’est passé s’en trouve confortée car quel commerçant oserait faire ce qui a été fait s’il n’avait pas le soutien de quelqu’un de la cour de Blaise Compaoré ?

A l’évidence, le chef du gouvernement a du pain sur la planche si tout cela est avéré car le butin que nombre de personnes ont pu amasser et les habitudes qu’elles ont acquises (sans oublier le solide parapluie qu’elles constituent pour leurs proches) ne peuvent pas être abandonnés du jour au lendemain. Mais ça c’est une affaire de grands.

Quant au petit peuple, il souhaite seulement et prie Dieu à tout instant que B. Compaoré et T. Zongo imposent une diminution des prix dans la mesure où, selon eux, l’Etat n’a augmenté aucune taxe et n’en a créée aucune. Il est vrai que ce n’est pas ce que disent les commerçants mais faisons foi à ce qu’affirment nos gouvernants car ils sont l’incarnation de notre volonté générale et la diminution va dans le sens de nos intérêts.

Panédo Sawadogo

L’Observateur

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