Actualités :: Conférence publique : Laurent Bado décortique le harcèlement au (...)

L’Amicale des gestionnaires des ressources humaines (A-GRH) a organisé, le 16 février 2008, une conférence publique dont le thème est : « Le harcèlement moral sur les lieux de travail ». Les conférenciers du jour étaient Laurent Bado et Abdoul Karim Sango, respectivement enseignants à l’Université de Ouagadougou (UO) et à l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (ENAM).

Le thème a été présenté par le Pr Laurent Bado dont la gestuelle, l’expression du visage et la verve n’ont pas manqué de déclencher des rires fous dans l’assistance qui a pourtant bien apprécié l’approche du conférencier. Celui-ci, pour camper le sujet, a relevé que « dans les relations de travail il y a d’un côté celui qui commande et de l’autre celui qui obéit ». Ce qui, selon lui, n’est pas sans conséquences sur les relations de travail, puisque, dit-il : « les employeurs ont cette tendance naturelle à considérer le travail de l’employé comme une marchandise et l’employé comme une force de travail à son service ». Cela, soutient-il, engendre des violences de toutes sortes dont la plus pernicieuse est la violence morale et psychologique.

Citant la psychiatre française, Marie France Hirigoyen, auteur du livre : « Le harcèlement moral : la violence perverse au quotidien » qui a permis, en France, de légiférer sur la question, le Pr Laurent Bado a défini le harcèlement moral comme « toute conduite abusive se manifestant notamment par des comportements, des paroles, des actes, des gestes, des écrits pouvant porter atteinte à la personnalité, à la dignité, à l’intégrité physique ou psychique d’une personne, mettre en péril l’emploi de cette personne ». Ce type de harcèlement est puni par la loi française tandis qu’au Burkina, le législateur n’a retenu que le harcèlement sexuel que le conférencier dit n’avoir pas voté à l’Assemblée nationale.

Laurent Bado a présenté les éléments constitutifs du harcèlement qui sont d’ordre matériel, intentionnel et répétitif. Selon lui, les causes de ce phénomène sont : soit que l’employeur cherche à licencier l’employé sans passer par la procédure légale de licenciement, soit qu’il cherche à prendre de nouvelles méthodes de travail pour une plus grande rentabilité de l’entreprise, soit encore que l’employeur cherche à anéantir un employé.

Les formes de harcèlement moral sont :
- les harcèlements verticaux descendants (un supérieur sur son subalterne)
- les harcèlements verticaux ascendants (un employé qui en veut à son employeur)
- les harcèlements horizontaux simples (un employé sur un autre employé).
- les harcèlements horizontaux collectifs (un groupe d’employés sur un seul employé).

Selon le conférencier, « le harcèlement moral est à tout service ce qu’est un virus à l’organisme », puisqu’il a des conséquences néfastes sur le travail, le harcelé et l’entreprise. Comme moyens de lutte, le Pr Laurent Bado propose la prévention (par les droits d’alerte, de retrait et de rupture du contrat de travail) et la défense qui, elle passe par les procédures de médiation, le recours au délégué du personnel et la justice. Seulement, dit-il, « la répression se heurte à deux obstacles majeurs qui sont la peur, la honte et la preuve du harcèlement ».

A noter que l’A-GRH a choisi ce thème parce que, a précisé son président Simon Sanou, « Il aborde les agissements répétés qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptibles de porter atteinte aux droits du salarié et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel ».
Il faut par ailleurs préciser que l’A-GRH a été créée en novembre 2000. Elle est une association professionnelle ouverte à tout gestionnaire des ressources humaines, quelle que soit son appellation, qui collabore avec l’Association burkinabè des gestionnaires des ressources humaines (ABG-RH) dont une délégation a assisté à la conférence de Bobo-Dioulasso.

Urbain KABORE

Sidwaya

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