Actualités :: Affaire parcelle du secteur 15 : Au-delà de la démolition

L’affaire de la parcelle du secteur 15 a fait les gorges chaudes
pendant bien longtemps et vient de culminer dans la destruction
des infrastructures qui y étaient bâties. Sans entrer dans un
débat un peu trop technico-juridique pour savoir qui a raison et
qui a tort, la conscience citoyenne ne peut, sans verser dans le
subjectivisme, occulter cette lancinante question : Madame
Balima est-elle capable de prendre elle-même l’initiative, sans
s’appuyer sur aucun document légal, d’ériger une quelconque
bâtisse sur le domaine de l’Etat ?

C’est cela, nous semble-t-il,
la vraie question. Le risque est en effet trop gros, en termes de
pertes financières, d’investir sur une réserve, sans avoir assuré
juridiquement ses arrières.

Le véritable problème est que
Madame Balima n’est ni la première ni probablement la
dernière personne à contrarier des populations de secteur, par
rapport à leur réserve domaniale, que ce soit à Ouagadougou
ou ailleurs dans les autres villes du Burkina. Et sans doute que
si elle avait eu des appuis politiques imparables, on n’aurait
jamais glosé autant sur le cas de cette réserve et tout se serait
passé dans un quasi-silence.

C’est dire qu’il ne faut pas inverser les rôles, mais plutôt
rechercher ailleurs et sans émotion les vrais coupables de ce
psycho-drame dont est victime Madame Balima. Et le premier
coupable présumé est assurément l’Etat. Pour plusieurs
raisons :

1 - Ce n’est pas la première fois qu’un problème de réserve est
posé dans ce pays, même si c’est en des termes différents et
dans des contextes dissemblables. Si la question revient
aujourd’hui, c’est sans aucun doute parce que les cas
précédents n’ont pas été résolus par l’Etat avec toute
l’adéquation appropriée. Et dans une République, si un acte
anti-civique a été commis hier et toléré par l’Etat, il n’y a pas de
raison qu’un autre citoyen ne soit pas incité à en faire autant.

2 - La dame dispose sans aucun doute de papiers légaux
délivrés par des agents assermentés de l’Etat, avec des
instruments de l’Etat, comme le cachet. Même si ces papiers
n’autorisent pas une quelconque construction sur le site, ils
sont et demeurent des papiers délivrés par l’Etat et sont de ce
fait, considérés comme des documents sacrés. Et on peut se
demander dans quelle intention ils ont été délivrés si ce n’est
pour, in fine, construire.

3 - Quel document officiel a-t-on adressé à la dame pour la
sommer de ne pas poser la première brique ? Force reste à la
loi dit-on, et il nous semble clair que Madame Balima, n’aurait
pas bravé l’Etat et ses lois si elle avait dûment reçu un tel
document.

Par ailleurs, on peut légitimement se demander si la démolition
des infrastructures n’a pas été faite avec un peu trop
d’empressement. N’eût-il pas été plus acceptable d’attendre que
le contentieux soit totalement vidé par les plus hauts degrés
juridictionnels de ce pays avant de mettre par terre tous ces
investissements ?

En attendant que la justice tranche, il faut espérer que l’Etat, une
bonne fois pour toutes, prendra des dispositions conséquentes
pour mettre définitivement fin à la douloureuse saga des
réserves administratives. Cela lui évitera de jouer à l’occasion,
les Ponce Pilate face au courroux des populations riveraines.

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