Actualités :: Burkina/ Lutte contre le cancer du col de l’utérus : « Il ne faut pas se (...)

Présent à la conférence publique des femmes du groupe Bolloré Logistics sur les facteurs de risque des cancers du sein et du col de l’utérus, le Pr Charlemagne Ouédraogo, président de la SOCOB (la Société des gynécologues et obstétriciens du Burkina) donne des précisons sur certains termes employés en la matière.

Facteurs de risque

Il ne faut pas paniquer quand on parle de “facteurs” de risque. Un facteur de risque n’est pas une cause. Ce n’est pas parce que j’ai tel ou tel facteur que je vais avoir le cancer du sein. Il faut beaucoup de situations qui permettent de concourir ou développer le risque réel de faire le cancer du sein ou du col de l’utérus. Si l’on prend le cancer du sein, dans tous les facteurs qui ont été décrits, je suis certain que la moitié des femmes dans cette salle ont ces facteurs, mais la vérité, c’est qu’elles ne feront pas le cancer, parce que la plupart des femmes qui ont le cancer n’ont pas eu ces facteurs-là, en dehors des facteurs génétiques.

Donc pourquoi madame x qui n’a aucun de ces facteurs a développé un cancer, alors que sur le plan génétique, elle ne porte pas les deux gènes qui peuvent générer le cancer ? Tout cela pour dire qu’un facteur de risque ne veut pas dire « cancer » et c’est important de le savoir. Dans la listes des exemples de facteurs cités comme l’obésité, l’alimentation riche en graine, les régimes pauvres en légumes, beaucoup de viande grillée sont des produits cancérigènes, mais on ne développe pas forcement le cancer, parce qu’on n’a pas réuni les autres cofacteurs pour générer le cancer, donc soyez rassurées.

Sur le cancer du sein

Pour le cancer du sein, en dehors des 10% des transmissions génétiques, pour le reste, il faut faire du diagnostic précoce afin de l’éviter. C’est pour cela qu’à partir de 45-50 ans, on vous recommande la mammographie tous les trois ans. La mammographie chez les jeunes filles, si ce n’est pas sur recommandation médicale, n’a pas d’intérêt. Il est plutôt conseillé de faire le dépistage précoce. Parce que quand la femme prend de l’âge, le sein se charge de graisse et en ce moment la lecture de l’image est facile et aisée.

Mais quand c’est une jeune fille, le sein est pauvre en graisse et la lecture des images mammographiques est difficile, donc les jeunes filles qui n’ont aucun problème et qui veulent traquer le cancer du sein n’ont pas besoin d’aller faire des mammographies. Sauf s’il y a un problème sur le sein et en ce moment, le médecin peut demander la mammographie, des clarifications et des analyses spécifiques sur telle ou telle lésion retrouvée au cours de la consultation. Donc les jeunes filles ne doivent pas aller faire de la mammographie systématiquement si ce n’est pas sur recommandation médicale.

Sur le cancer du col de l’utérus

Par contre au niveau du col de l’utérus, c’est une problématique complètement différente du cancer du sein. Le cancer du col de l’utérus est dans 70 % une maladie sexuellement transmissible. Cela veut dire que celle qui n’a jamais eu de rapport sexuel ne fera pratiquement pas de cancer du col de l’utérus et elle n’a pas besoin d’aller faire du dépistage.

Le cancer du col de l’utérus se recrute parmi les femmes menant une activité sexuelle. Pour venir à bout du cancer du col de l’utérus, beaucoup de choses ont été faites au Burkina auxquelles les populations doivent adhérer, mais malheureusement les services ne sont pas utilisés. L’offre du gouvernement dépasse l’utilisation des services en matière du cancer du col de l’utérus et c’est ce qui pose le problème.

Chacun de nous doit être un messager et faire en sorte que sa voisine, son amie qui n’a jamais fait le dépistage aille faire le dépistage, parce qu’il est gratuit sur toute l’étendue du territoire et fait partie du paquet de services gratuits offerts à la femme et aux enfants de moins 5 ans. En somme, le dépistage permet d’éviter le cancer du col de l’utérus pour les personnes en activité sexuelle.

Si de nos jours, une femme a un cancer du col de l’utérus, c’est que c’est une femme qui n’a pas fait de dépistage depuis plus de dix ans, parce qu’entre la rencontre du microbe transmetteur et la survenue du cancer du col de l’utérus, il s’écoule dix à quinze ans. Et pendant cette période, si la femme a consulté, on peut simplement lui dire qu’elle a une lésion précancéreuse qui n’est pas un cancer, dont le traitement ne prend pas plus de cinq minutes et cela est gratuitement offert par le gouvernement.

En somme, toutes les femmes sexuellement actives qui font le dépistage doivent avoir peur de tout sauf du cancer du col de l’utérus. Quant aux jeunes filles, il faut les faire vacciner et la vaccination est gratuitement offerte au Burkina. Si les jeunes filles sont vaccinées, elles seront à l’abri du cancer du col de l’utérus dû aux stéréotypes 16 et 18. Ce qui fait qu’à l’âge adulte, ces filles vont fermement utiliser les services de dépistage pour le cancer du col de l’utérus et elles vont décharger les services de santé et faire autre chose. Ce qui va aussi soulager le personnel qui passe beaucoup de temps à faire du dépistage du cancer du col de l’utérus.

Réticence des parents sur le vaccin contre le cancer du col de l’utérus

Le vaccin contre le cancer du col de l’utérus n’est pas un stérilet pour les filles. Ce n’est pas vrai. On peut se tromper, mais ce que vous entendez comme rumeur sur ce vaccin n’est pas vrai. Le Burkina a adopté la vaccination depuis avant ma naissance et grâce à la vaccination beaucoup d’entre nous sont en vie alors qu’on a eu des camarades de naissance qui sont décédés de polio et beaucoup d’autres infections qu’on aurait pu prévenir par la vaccination.

Prenez l’exemple du cancer du foie dû à l’hépatite B, dont le vaccin fait partie du programme élargi de vaccination. Ce qui veut dire quand ces enfants auront 40 ans, il y aura très peu qui auront le cancer de foie dû à l’hépatite. C’est pourquoi il faut se faire vacciner, parce que, c’est une bonne chose et il ne faut pas vous laisser décourager par les vaccino-sceptiques (personnes qui doutent de l’efficacité ou de l’utilité des vaccins et de la vaccination).

Synthèse de Yvette Zongo
Lefaso.net

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